XIII : SHUT UP AND KISS ME
Un mois avait passé. Charles et Fedora étaient toujours en couple. Ce dernier avait dormit dans l'appartement de la blonde et de ses amis. Celle-ci se réveilla. Elle s'assit sur le lit et s'étira. Charles ouvrit ses mirettes châtain et caressa le dos de sa petite-amie. Fedora en frissonna et se tourna vers Charles. Ce dernier lui sourit et lui prit la main. Il l'amena à ses lèvres et il y laissa un baiser sur la paume. Le châtain s'assit aux côtés. Elle se leva et Charles fit de même. Ils s'enlacèrent, quand ils entendirent que quelqu'un toqua à la porte. Fedora essaya de se séparer de Charles, mais il la tenait beaucoup trop fort. Ils se mirent à rire, Fedora réussit à s'échapper des bras musclés de son petit-ami qui lui courra après. Dans un délire d'euphorie, ils réveillèrent les autres habitants de l'appartement. Fedora alla à la porte d'entrée et l'ouvrit. Elle vit Tom, portant deux sachets de croissants dans une main et deux gobelets de jus d'orange dans l'autre. Il était vêtu d'un pull à manches longues bleues sous un anorak jaune, d'un jean denim et délavé et était chaussé d'une paire de boots. Charles arriva au moment où Tom et Fedora allaient se souhaiter une bonne journée. Le châtain enroula son bras autour de la taille de la blonde. Le visage de Tom se décomposa, il perdit son sourire.
- Félicitations pour vous deux, dit-il, amer.
- Tom, attends !
- Tu comptais me le dire quand ? Quand toute l'école sera au courant ? questionna-t-il, furieux. J'en ai assez d'attendre, de t'attendre, alors que je sais très bien qu'il y en a que pour lui ! Comme toujours !
- Tom !
Ce dernier partit. Fedora voulut lui courir après, pour lui expliquer. Mais la main tendre de Charles sur son épaule l'en dissuada. Elle se tourna vers lui. Il la prit dans ses bras et la réconforta, lui caressant le dos. Fedora se sépara des bras de son petit-ami et elle effaça, d'un revers de la main, ses larmes qui coulaient sur son visage. Elle abandonna le châtain sur le palier de la porte et se dirigea dans sa chambre. Charles referma la porte derrière lui avant d'aller, lui aussi, se vêtir pour aller au lycée. Fedora chercha dans son armoire un pull noir en laine n'ayant pas de col roulé et dont les manches sont assez longues, une mini-jupe haute rayée rouge et blanche quelque peu fendue sur le côté et une paire de collants noirs. Elle s'en vêtue une fois qu'elle les eut trouvé. Elle rechercha ses bottes noires à talons hauts - qui sont plus des cuissardes que des bottes - et en velours. Elle prit - sur un cintre posé sur une des portes de son armoire - sa veste noire en jean. Elle y rangea ses clés et son téléphone. Elle se dirigea à sa coiffeuse et se brossa rapidement sa chevelure dorée, lisse et raide. Elle ouvrit sa boite à bijoux et orna son cou d'un collier ras de cou noir de la même matière que celle de ses cuissardes où un cœur pendait. C'était un cadeau de Charles, il savait combien le cœur était son symbole préféré... Alors qu'elle s'apprêtait à sortir de sa chambre, elle reçut un message. C'était Harry ! Il lui demanda s'il pouvait passer à son appartement. Il rajouta que c'était urgent. Elle lui répondit aussitôt qu'il le pouvait mais avant qu'elle ne parte pour le lycée. Elle lui joignit son adresse. Il ne lui donna aucune réponse. Fedora en conclut qu'il devait être sur la route. Elle rangea son portable dans la poche de sa veste et prit son sac à main. Elle avait encore du temps et sachant que Charles doit être sous la douche, elle partit se faire un petit-déjeuner. Elle se dirigea à la cuisine et se fit coller un thé à la noix de coco et au fruit de la passion. Elle farfouilla dans les tiroirs à la recherche de gâteaux. Mais elle ne trouva qu'une seule lunette de Romans à la myrtille et Rê sait combien elle aime ce genre de gâteaux ! Alors elle la prit et dès que son thé fut infusé, elle retira le sachet et le mit aux ordures. Elle posa ses lèvres nues de tout maquillage sur la tasse et but le thé lorsque Lucy, Viktoire et Chédi arrivèrent toutes les trois en même temps. Fedora ne pût réprimer un sourire en voyant les mines de ses amies.
- Bonjour, dit-elle, retrouvant joie et bonne humeur, la tasse dans sa main droite.
Lucy, Viktoire et Chédi se retournèrent en même temps vers leur amie, la regardant avec un air meurtrier. Fedora faillit s'étouffer avec son thé alors qu'elle buvait son thé, rieuse. Lucy lui lança un coussin dans la figure. Elle le rattrapa, et le retourna à son envoyeur qui se le prit de plein fouet. La petite blonde était devenue aussi rouge qu'une pivoine et Fedora dût finir en vitesse sa boisson et sa lunette de Romans avant de devoir fuir. Elle posa sa tasse dans l'évier lorsque Charles arriva. Elle se rua vers lui et lui sauta au cou. Elle l'embrassa tendrement avant de descendre sur le sol. Son petit-ami était vêtu d'un simple t-shirt blanc à manches courtes, d'un jean denim taille haute où il avait fait des ourlets, laissant entrevoir ses chaussettes blanches sous ses chaussures Nike kaki. Il avait déjà sur ses deux épaules son sac jaune moutarde. Ils se prirent la main et se dirigèrent vers la porte d'entrée avant que les amies de la blonde ne décident de riposter. Ils descendirent les deux premières marches lorsque Charles se souvenu qu'il avait oublié son devoir de français. Il lui demanda de ne pas l'attendre et de commencer à descendre sans lui. Il l'embrassa sur le front et courut vers l'appartement. Fedora soupira. Elle n'avait toujours pas de nouvelles d'Harry et ça commençait à l'inquiéter... Alors, elle descendit les escaliers jusqu'à finalement tomber sur son cousin qui montait vers l'appartement de sa cousine. Celle-ci eut encore plus peur pour lui. Son teint était encore plus blafard qu'à l'accoutumée, les cernes sous ses beaux yeux bleus marquaient la fatigue de ce dernier. Il avait l'air mal au point, meurtri. Sa vulnérabilité ne faisait que rehausser sa beauté. Fedora remarqua une blessure près de l'œil droit d'Harry, ainsi qu'une brûlure dans son cou. Il était vêtu d'un t-shirt noir à manches courtes et au col en V, d'une veste noire en cuir qui ne dissimula en aucun cas la silhouette fine et svelte de son cousin - très peu musclé -, il avait enfilé un jean noir moulant et était chaussé d'une paire de chaussures italiennes noires et cirées. Ses cheveux châtain tombant sur son front étaient ébouriffés, désordonnés. Même si il semblait désespéré, il restait très beau avec son visage d'ange et son regard de loup. Il était la personnalisation même du loup déguisé en mouton.
- Harry, est-ce que ça va ? lui demanda-t-elle, inquiète.
- J'ai besoin de toi, lui répondit-il, avec un ton quelque peu impérieux dans la voix.
- Qu'est ce qui ne va pas ? l'interrogea-t-elle alors qu'Harry monta une marche et la prit dans ses bras.
- Je... Je...
La bonde sentit les pleurs de son cousin dans son dos. Elle se sépara lentement de lui et le considéra. Elle vit que sa main droite tremblait. Dans un élan d'empathie, elle posa sa main sur la sienne, calmant ainsi le tremblement. Les perles salées coulaient en douceur sur le visage d'Harry. Fedora le reprit dans ses bras, son cousin enroula son bras droit autour de la nuque de sa cousine. Il la remercia quand une voix familière les fit sursauter. C'était Charles. Fedora et Harry se séparèrent, ils se mirent face à face, alors que le petit-copain de celle-ci les rejoignit bientôt.
- Harry, je ne peux rien faire pour tes tremblements. Mais je peux au moins essayer de te faire récupérer les nuits où tu dors mal, dit-elle en lui donnant la clé de son appartement. Dors, repose toi, lui conseilla-t-elle. Et si tu n'y arrives pas, tu peux boire une infusion... Aller, reposes-toi bien, finit-elle en le prenant dans ses bras lorsque Charles fut à leurs côtés.
Harry se sépara d'elle et il monta jusqu'à l'appart de Fedora, sans avoir prit la peine de saluer son meilleur ami. Charles demanda à la blonde ce qu'il se passait. Elle lui répondit qu'elle n'avait pas le droit d'en parler. Fedora pouffa en voyant l'expression d'incompréhension sur le visage du châtain. Elle lui prit le poignet et ils descendirent le reste des marches jusqu'au hall de l'immeuble. Fedora remarqua que Charles avait posé des lunettes de soleil au col de son t-shirt et qu'il avait même rajouté une veste en jean denim. Ils se dirigèrent vers le scooter de la blonde. Elle ouvrit le coffre après l'avoir déverrouillé. Charles lui tendit son sac qu'elle mit dans le coffre en même temps que le sien. Elle referma le coffre et s'assit sur le siège après avoir prit son casque et avoir tendu celui du châtain à ce dernier. Il l'avait acheté le mois dernier après avoir testé la conduite de Lucy. Charles se posa à son tour sur le siège du scooter et noua ses bras autour de la taille de Fedora. Ils mirent leurs casques et elle pût enfin conduire jusqu'au lycée. Elle se gara et vit une voiture familière. Elle descendit de son scooter, enleva son casque et fit voler sa longue chevelure pour qu'elle se remette en place. Charles se leva, enleva son casque et passa sa main dans ses cheveux. Il posa sur l'arrête de son nez ses lunettes de soleil et enlaça sa petite-amie. Ils n'attendirent pas longtemps Lucy et les autres, préférant rentrer directement dans l'enceinte du lycée lorsque la blondinette les interpella. Elle se rua vers eux, suivie par Viktoire et Chédi.
- Qui est le garçon qui est rentré dans l'appartement ? leur demanda-t-elle, à bout de souffle.
- Ça ne te concerne en aucun cas, Lucy, répondit Fedora. Il s'agit d'un membre de ma famille, si tu veux tout savoir. Mais tu n'en auras que ça comme réponse.
- Fedora, commença Lucy, nous ne sommes pas ennemies...
- Certes, mais il y a des choses dont tu ne devrais pas te mêler...
Charles prit la main de Fedora et ils rentrèrent dans l'enceinte du bâtiment. Le châtain enroula son bras autour de la nuque de la blonde, cette dernière nouant son bras autour de la taille de son petit-copain. Il lui embrassa le front et elle entrelaça leurs doigts quand elle vit Ahmès, seul. Elle se sépara de Charles et se rua vers son ami. Elle posa ses mains sur les cuisses de l'égyptien et le força à la regarder. Fedora lui demanda ce qui n'allait pas. Le visage assombri, Ahmès enleva les mains blanches de sa meilleure amie et se leva. Elle voulut le rattraper mais une main sur son épaule l'en dissuada. Elle se tourna et, pensant voir son cher et tendre, elle vit Héka, le petit-copain de l'égyptien. Elle l'interrogea sur ce qu'il se passait. Il lui répondit qu'Ahmès avait appelé ses parents pour leur faire part de sa véritable orientation sexuelle mais qu'il était tombé sur leur répondeur. Fedora soupira, passa une main dans ses cheveux et voulut aller parler à son ami lorsque la sonnerie la coupa dans son élan. Charles se dirigea vers elle, posant ses mains sur sa taille. Il lui embrassa le cou, enleva une de ses mains de sa taille et lui prit la main gauche. Il caressa de son index l'annulaire de la blonde. Elle se mordit la lèvre inférieure et se tourna vers lui, lui rappelant qu'ils avaient cours. Il la regarda, et soupira.
- T'as vraiment le chic pour casser l'ambiance...
- Et toi, tu as le don de m'exaspérer.
- C'est pour ça que tu m'aimes, lui susurra-t-il à l'oreille.
Fedora soupira et se sépara de Charles, celui-ci la suivit jusqu'à leur salle de cours. Ils s'excusèrent pour leur retard et s'assirent à leurs places. Charles murmura que, lui, il n'était pas désolé pour son retard. La blonde sentit ses joues rougirent. Le châtain lui tendit sa main, elle la prit et ils entrelacèrent leurs doigts. Elle n'écoutait que d'une oreille ce que racontait le professeur d'histoire. Ses pensées étant tournées, d'une part vers Charles qu'elle aime plus que tout et vers son cousin Harry qu'elle considère comme le frère qu'elle n'a jamais eu. Même si Ahmès l'était. Elle se réveilla lorsque le professeur l'interrogea. Heureusement pour elle qu'elle avait déjà la réponse. Il la félicita et se tourna vers Liam, lui disant que s'il était aussi doué qu'elle pour rêvasser et pour, tout de même suivre les cours, il serait sans aucun doute, le premier élève de la classe ! Tous les élèves se mirent à rire, Fedora se tourna vers Héka et Ahmès. Ceux-ci ne semblaient pas très heureux de se retrouver l'un à côté de l'autre. Fedora perdit son sourire et se retourna. Charles lui prit la main et lui demanda de ne pas s'inquiéter pour eux. Celle-ci eut un sourire mince et serra la main de son petit-ami. La sonnerie retentit et tous les élèves sortirent. Ils se dirigèrent tous vers l'autre salle de cours. Celle d'espagnol. Durant l'heure suivante, ils regardèrent un film espagnol sous-titré en français, Charles et Fedora se reprirent la main tandis que la blonde avait posé sa tête sur son écharpe roulée. Le châtain mit la sienne sur l'épaule de Fedora. La sonnerie tira les deux amoureux de leur rêverie et ils durent ranger leurs affaires. Ils sortirent de la salle et descendirent les escaliers. Fedora vit en sortant Ahmès en train de téléphoner. Elle en déduisit qu'il devait être en pleine discussion avec ses parents. Héka demanda au couple s'ils acceptaient qu'Ahmès mange avec eux le midi. Fedora et Charles acceptèrent et lui demandèrent pourquoi il ne mangera avec l'égyptien. Héka se leva, disant qu'il préférait que son petit-ami soit avec des personnes avec lesquelles il a envie d'être. Fedora n'essaya pas de le retenir. Ahmès rejoignit Fedora. Il ne semblait pas bien. Elle essaya de le réconforter mais ce dernier ne voulait pas de son aide. Elle l'informa alors que s'il souhaitait manger avec eux, il le pouvait. Ahmès se stoppa net. Il se retourna vers elle et lui adressa un mince sourire avant de partir. Elena, Viktoire arrivèrent. L'une d'elles étant plus que joyeuse. Il s'agissait de Viktoire.
- Devines avec qui je me rend au bal de demain ? lui demanda-t-elle.
- Je ne sais pas...
- Chris Melbourne ! s'écria la châtain, des étoiles parsemées dans ses yeux bleus.
- Le bel australien de la classe de Cameron et de Kaeline ? questionna Charles.
- Celui-là même, répondit-elle. J'ai hâte d'y être ! s'écria-t-elle, euphorique. D'ailleurs, tu ne devrais pas vérifier que tout soit en place pour demain ? interrogea Viktoire à Fedora.
- Tu vois, il n'y a pas que moi qui casse l'ambiance, murmura-t-elle à l'attention de Charles. Si, je dois y aller cette après-midi, durant les deux premières heures de cours.
- Quelle chance ! Tu rates les mathématiques et l'anglais ! s'exclama Viktoire. Moi aussi je veux y être !
- Tu sais, ce ne sont que des vérifications de routines.
Elena, Fedora et Charles pouffèrent en voyant l'expression lasse de la châtain. La sonnerie retentit et les filles se dirigèrent en cours alors que le châtain partit en direction de la bibliothèque. L'heure d'aller manger sonna. Les élèves rangèrent leurs affaires et sortirent en trombe de la salle de classe. Fedora sortit, elle vit, adossé contre le mur, Ahmès, les bras croisés sur ses pectoraux. La blonde eut un sourire irradiant son visage. Elle se rua vers Ahmès et le prit dans ses bras. Il enroula ses bras autour de la nuque de la blonde. Lucy et Viktoire sortirent et les virent. La blondinette demanda à l'égyptien s'il mangeait avec elles ou s'il préférait être avec Charles et Fedora. Ils se séparèrent et se mirent face à elle et il lui répondit qu'il mangera avec le couple. Lucy et Viktoire hochèrent la tête et leur souhaitèrent un bon appétit. Fedora leur souhaita la même chose et, en compagnie d'Ahmès, elle rejoignit Charles devant le self. Ils passèrent devant tout le monde et allèrent prendre à manger. Une fois leurs plateaux repas garnis, ils s'installèrent à une table. Fedora et Charles essayèrent de ne pas trop montrer leur alchimie à l'égyptien qui n'avait rien mangé. Fedora se sentit mal pour lui. Ahmès se leva, suivit par Fedora.
- Ahmès...
- Hé mon pote, tout va bien ? lui demanda le châtain.
- Non, ça ne va pas, répondit-il, la voix empreinte de chagrin, des larmes se formèrent et dévalèrent les joues de l'égyptien.
Il prit son plateau, Fedora le laissa passer et le regarda marcher loin d'elle. Son cœur se serra, sa gorge se noua. Charles lui prit la main mais elle lui lâcha la main. Elle se leva aussi et posa les couverts et assiette là où ils devaient être posés. Elle marcha vers le gymnase. Elle attendit patiemment l'heure en écoutant White Rabbit du groupe Egypt Central, ainsi que Circus for A Psycho de Skillet. Elle vit soudainement China et Cameron, ils ouvrirent le gymnase et Fedora fut éblouie par la décoration qui rendait le gymnase méconnaissable ! Une estrade avait été aménagée pour le groupe qui allait animer la soirée. Des tables avaient été entreposées pour former le buffet. Des lumières avaient dissimulées par ci par là. Ils avaient fait du bon boulot. La blonde bombarda de questions de routines China et Cameron - ils sont chargés de l'organisation du bal -. Tout était parfait pour le lendemain. Il ne manquait plus que les élèves, la musique, les boissons et la nourriture. Fedora remercia les deux amis et partit vers le lycée. L'inspection avait bien prit deux heures. Elle avait dût vérifier les chansons qui allaient passer ainsi que les boissons. Et le trajet en talons était plus compliqué à accomplir qu'en baskets. Elle arriva pile à temps pour la pause. Dès qu'il la vit, Charles se rua vers elle. Il la prit dans ses bras et l'embrassa passionnément. Fedora réussit à le calmer. Elle lui donna un tendre baiser sur le haut du front. Ils se séparèrent enfin. Charles partit voir ses amis tandis que la blonde se retourna et vit Ahmès à terre, à quatre pattes. Elle se rua vers son meilleur ami. Elle s'agenouilla à ses côtés, posant une main sur l'épaule de l'égyptien. Elle lui demanda ce qui n'allait pas, se baissant encore plus pour voir le visage radieux d'Ahmès. Mais, son si beau visage était baigné de larmes. Fedora ne comprenait pas pourquoi il pleurait. Elle posa délicatement son autre main sur l'autre épaule de l'égyptien et elle le releva avec douceur. Fedora le plaça face à elle, ses mains toujours posées sur les épaules de ce dernier. Elle lui assura qu'elle était là pour lui, les perles salées continuant de rouler sur ses joues.
- Assez ! J'en ai assez de ces vaines paroles ! hurla-t-il en plaquant ses mains sur ses oreilles, se débarrassant des mains de la blonde.
- Ahmès, attends ! s'écria-t-elle alors que ce dernier s'éloigna d'elle.
- Non ! s'exclama une voix reconnaissable entre toutes. Fedora se tourna vers la personne qui lui a agrippé le poignet.
Même si son écharpe rouge cachait la moitié de son visage, la blonde le reconnut. Comme à son habitude, Héka portait son éternelle chemise kaki, son pantalon noir en cuir assez moulant, sa cape noire, ses bracelets de force et le bout de tissu rouge sur son coude - les manches de sa chemise n'étant coupées jusqu'à là -. Bien qu'ils se fussent déjà vus, la blonde n'avait pas vu en détail la tenue de son ami. Ce dernier lui conseilla de laisser Ahmès tranquille pour le moment. Fedora se débarrassa de la main d'Héka sur son poignet en l'enlevant de son emprise. Elle lui demanda s'il savait pourquoi l'égyptien pleurait. Héka secoua la tête de gauche à droite. Fedora soupira, passa une main dans ses cheveux et regarda dans la direction où Ahmès était parti. Elle le vit en face d'un adolescent plus grand et plus musclé que lui - Ahmès avait beau avoir un torse divin, il n'en restait pas moins qu'il avait un corps svelte -. Fedora en informa Héka et ils coururent vers le bel égyptien et l'autre garçon qui fut bientôt rejoint par des amis. Fedora et Héka furent assez prêts d'eux trois pour voir Ahmès tomber à genoux pour ensuite, s'écrouler au sol. La blonde, affolée et terrorisée, se rua vers son ami quand elle vit que le garçon portait Ahmès comme un sac de pommes de terre, il ne l'avait même pas posé sur son épaule. Il avait enroulé son bras autour du torse d'Ahmès et l'avait mit contre sa taille. Celui-ci et ses amis avancèrent vers la blonde et Héka. Il balança Ahmès aux pieds de Fedora et du petit-copain de ce dernier qui lui donna un violent coup de poing dans l'estomac.
- Touches-le encore une fois et je te le ferais regretter ! prévint-il, sombre, sérieux et séduisant. Héka les laissa partir et rejoint Fedora aux côtés d'Ahmès. La blonde était épouvantée. Elle se demandait ce qui lui était arrivé...
Elle mit le bel égyptien sur le dos, et, la voix fêlée par le chagrin, elle l'appela, de plus en plus inquiète. Il finit par se réveiller. Ses magnifiques yeux améthystes s'ouvrirent et il prit la main que Fedora lui tendait, elle qui s'était levée en voyant qu'il s'éveillait. Ses mirettes violettes s'embrumèrent et des larmes roulèrent avec abondance sur ses joues hâlées. Ahmès prit Fedora dans ses bras, celle-ci lui caressa le dos et lui demanda ce qui n'allait pas.
- Mes parents, commença-t-il, n'acceptent pas mon homosexualité, avoua-t-il, la voix chagrinée.
- Oh... Ahmès... soupira la blonde en resserrant son étreinte et en se blottissant contre lui. Ils se séparèrent.
Héka abaissa la tête. Ahmès vit enfin son petit-ami et se dirigea vers lui lorsque la sonnerie retentit. Fedora resta auprès de son ami tandis qu'Héka tourna les talons et partit se réfugier dans le lycée. Il commençait à pleuvoir et les deux amis durent se mettre à l'abri dans la bibliothèque. Charles les rejoint et ils passèrent une agréable heure. Fedora, connaissant maintenant la cause des pleurs de son ami, pouvait à présent le réconforter, avec Charles en soutien. Ce dernier disait à Ahmès que ses parents étaient des crétins, qu'il est le même et qu'ils devraient l'accepter comme il est.
- Pire que des momies, tes parents, dit-il avec amertume, alors qu'Ahmès pouffa de rire.
- Charles ! L'homosexualité était tolérée durant l'Ancienne Egypte ! rajouta Fedora, riant elle aussi.
Elle reçut un message de son cousin auquel elle s'empressa de répondre. Il lui demanda à quelle heure elle allait rentrer. Elle lui répliqua qu'elle allait revenir après les cours et qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Il lui rétorqua qu'il allait bien et qu'il souhaitait connaître le mot de passe de son ordinateur. Fedora le lui donna et l'implora de ne rien faire de stupide. Avec un sourire dans la voix, il l'assura qu'elle l'avait devancé. Elle raccrocha, un mince sourire au coin. La sonnerie retentit et Ahmès sortit de la bibliothèque. Fedora et Charles prirent leurs affaires et se dirigèrent dans une salle de repos. Ils ouvrirent la porte et s'assirent à une table. Enfin, Charles se posa sur une chaise tandis que Fedora s'assit sur les jambes de son petit-ami. Ils se prirent tendrement la main, elle reposa sa tête sur l'épaule de son bien aimé qui posa la sienne sur celle de la blonde. Charles sortit son portable et mit Te Amo de Rihanna alors que sa petite-copine se blottissait contre lui. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que Cameron appelle le châtain. Celui-ci bondit, faisant sursauter Fedora. Elle lui demanda ce qui n'allait pas. Il raccrocha et informa la blonde que Cameron avait besoin d'aide. Ils se prirent la main, décidés, et accoururent aider leur ami. Il pleuvait toujours autant ! Fedora enleva sa veste et se couvrit la tête avec. Heureusement que le foyer n'était pas loin du lycée... Charles poussa violemment la porte et monta en vitesse les marches. Il chercha Cameron dans le couloir, il regarda l'heure. Dix sept heures moins cinq. Les cours allaient bientôt être finis... Fedora repéra le brun aux cheveux bouclés. Elle agrippa le bras du châtain et lui montra d'un coup de tête Cameron. Ils se ruèrent vers lui et le vit auprès d'un Kelian éploré. Fedora s'assit aux côtés de ce dernier. Elle posa une main réconfortante sur l'épaule du brun et lui demanda ce qui n'allait pas.
- C'est bien ça le problème... Je ne sais plus... dit-il, la voix entrecoupée par des sanglots, abattu.
La blonde le prit dans ses bras et le serra contre elle, lui disant qu'il pouvait leur parler, à Cameron, Charles et à elle. Ils se levèrent tout les deux. Kelian s'espaça d'elle, effaça ses larmes - sous l'ordre de Fedora -. Cameron posa sa main sur l'épaule de Kelian et le conduit dans leur salle de cours lorsque la sonnerie retentit. Il pleuvait abondamment. Fedora et Charles se prirent la main et descendirent les escaliers. Il la laissa passer devant lui et elle poussa la porte. Elle sortit. A la vue de l'eau qui tombait, elle farfouilla dans son sac et y trouva un parapluie. Charles la regarda et lui lança un regard noir. Elle haussa les épaules et lui répondit simplement qu'elle ne se rappelait plus qu'elle l'avait. Ils se dirigèrent hors du préau sous lequel ils s'étaient réfugiés. Elle ouvrit son parapluie et le mit sur la tête du châtain et sur sa tête pour se protéger de la pluie. Il enroula son bras autour de la taille de Fedora et la plaqua contre lui. Elle fit de même et ils se mirent de face. Elle se mit sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur celles de Charles qui posa son autre main sur la joue de la blonde. Il se décolla d'elle, séparant leurs bouches l'une de l'autre lorsque son portable sonna. Il le sortit de la poche arrière de son jean et regarda qui l'appela. Il regarda tantôt Fedora tantôt son portable et informa cette dernière que c'était important. Il se rapprocha d'elle et déposa sur ses lèvres un baiser tendre, chaste et précipité, si bien qu'elle n'avait pas pût en profiter. Il s'en alla cruellement d'elle. Elle se tourna et vit Ahmès, seul dans le froid mordant. Il grelottait, transi de froid, il ne portait rien d'autre que son blazer et n'était pas protégé contre le froid et contre la pluie. Pour se réchauffer, il frottait ses mains contre ses biceps. La blonde se rua vers son ami. Elle mit le parapluie au-dessus de leurs têtes pour les protéger. La pluie tambourina sur le tissu. Le pauvre égyptien était tellement frigorifié que ses dents claquaient. Il tremblait et la blonde hésita durant une fraction de seconde à le recouvrir de sa veste en jean. Elle l'enleva et la déposa sur les épaules d'Ahmès qui rabattit la veste sur lui. Fedora dût se faire violence pour ne pas lui avouer qu'elle le trouvait mignon quand il avait froid quand soudain, il gémit de douleur. Il se tint le ventre d'une main et s'agenouilla sur le sol mouillé. Ses yeux améthystes s'écarquillèrent sous la violence de sa douleur. La vulnérabilité et la fragilité sur le visage d'Ahmès ne furent que rehausser la beauté divine et pure de son visage et de ses traits fins. Il plaqua son autre main sur le sol pour se maintenir en équilibre. Fedora se débarrassa de son parapluie et s'agenouilla auprès d'Ahmès. Elle posa son genoux au sol, enroula son bras autour de la nuque de l'égyptien - son autre main étant posé sur le biceps de ce dernier. Mais, il se mit à trembler encore plus et se tint encore plus l'estomac. Comme si le froid pénétrait son corps et que son poison s'insinuait à l'intérieur de ses veines.
Fedora réussit à le relever et ils se dirigèrent vers le préau, se mettant à l'abri. Alors que Fedora lui conseilla de s'asseoir sur les marches, Ahmès se leva et donna un coup de poing violent dans un casier. Elle sursauta tandis que le bel égyptien se mit dos aux casiers et s'y laissa tomber le long. Fedora se précipita à ses côtés. Ce dernier n'osait la regarder, les mains posées sur sa pyramide retournée. Fedora posa sa main droite sur la main gauche de ce dernier et le força à lui faire face.
- Ahmès, je comprends ta tristesse. Ce que j'ai vu au fil de ces derniers jours et mois, jamais je ne l'avait vu auparavant... Tu étais encore plus heureux et radieux en sa compagnie qu'en la mienne. Tu te fiches de ce que pensent tes parents ! Tu es et resteras toujours le même. Mon meilleur ami et mon seul confident durant toutes ces années, c'était toi.
Ahmès la prit dans ses bras et la remercia d'être à ses côtés. Soudain, un raclement de gorge les sépara. Ils levèrent la tête et virent Héka. Fedora et Ahmès se mirent debout. Ahmès se dirigea vers ce dernier et il se mit face à lui. L'égyptien lui demanda comment il allait, timidement. Héka répondit qu'il n'allait pas si mal. Il se recula. Ahmès chercha à prendre Héka dans ses bras en avançant sa main gauche lorsqu'Ahmès se recula de lui. L'égyptien faillit trébucher. Il se tourna vers son petit-ami et lui demanda ce qui n'allait pas chez lui. Héka lui répondit qu'il ne voulait pas en parler.
- Héka, murmura l'égyptien, ses yeux violets brillèrent à cause des larmes qui se formèrent, chagriné. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? s'écria-t-il, furieux et attristé. Je ne peux rien faire ! Je t'aime mais mes parents veulent que je rentre le plus tôt possible en Egypte ! Ils veulent m'éloigner de ce que j'ai de plus cher au monde ! A savoir Fedora et toi ! Ils veulent m'arracher de cette terre pour rejoindre le sol de mes ancêtres mais je veux être avec toi ! hurla-t-il alors qu'Héka, surpris par les paroles de l'égyptien, abaissa la tête, un sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu me pa-...
- Arrêtes de parler et embrasses moi... murmura-t-il en le prenant par sa chaîne et ils embrassèrent passionnément après qu'Héka l'ait attiré contre son corps en l'ayant prit par la taille. Fedora sentit une vague brûlante de joie lui consumait le corps. Elle sauta de joie, un sourire niais s'étira sur ses lèvres. Les deux amoureux s'embrassaient enfin, devant elle. Même si elle soupçonnait Héka d'avoir tout prévu et d'avoir fait le premier pas. Ahmès étant beaucoup trop timide pour embrasser quiconque.
Un klaxon les sépara. Fedora se retourna vers ce bruit désagréable. C'était l'Audi du père de la blonde. Ahmès soupira, il embrassa Héka tendrement sur les lèvres avant de faire la bise à la blonde. Il partit vers l'Audi et entra dans la voiture. Il salua sa meilleure amie qui lui rendit son signe de la main. Elle sourit et se retourna, elle reprit possession de son parapluie et le déploya. Elle prit son téléphone et brancha ses écouteurs. Elle mit la chanson Te Amo de Rihanna et marcha en direction de son scooter sous la mélodie entraînante de la musique. Arrivée devant son scooter, elle le déverrouilla et ouvrit le coffre où elle y déposa son sac et y prit son casque qu'elle mit. Elle baissa la vitre et monta sur le scooter. Elle roula jusqu'à trouver une place devant l'immeuble. Sa playlist avait défilé et elle gravit les marches au son de Rude Boy de Rihanna.
Elle grimpa les marches jusqu'à son appart. Elle ouvrit la porte et entra. Elle déposa ses clés dans un panier en osier se trouvant sur une commode en bois près de l'entrée. Elle enleva son sac de ses épaules et le mit dans une armoire. Elle n'avait pas le cours le lendemain. Elle se dirigea vers le salon. Elle remarqua que sa propre veste en cuir était roulée en boule sur le canapé mais qu'Harry n'était pas allongé dessus, en train de dormir. Elle le vit debout devant la baie vitrée, un verre de whisky dans la main, celle qui ne tremblait pas. Fedora s'avança. Entendant le bruit fin qu'émettait les talons hauts de sa cousine, Harry se retourna vers elle. Elle se mit face à lui et lui demanda comment il se sentait, lui caressant le bras, effleurant la peau de sa main qui tremblait. Il lui répondit qu'il avait bien rattrapé ses nuits en manque et il la remercia. Il lui tendit son verre, lui proposant de boire un petit coup. Invitation qu'elle refusa en prenant le verre de ses mains. Elle lui demanda s'il avait quelque part où dormir. Il lui répondit, la voix sombre, qu'il n'avait nulle part où aller. A part chez elle. Fedora lui demanda si ses parents l'avaient mit à la porte. Harry reprit son verre.
- Mes parents... dit-il, la voix brisée par le chagrin et par la colère. Ils ne m'ont pas foutu dehors, ils ont acheté un appart pour moi, à Philadelphie...
Son rire était plein d'amertume. Il serra son verre entre ses mains et le jeta au mur. Un éclat de verre ricocha et entailla le côté droit de l'œil de la blonde. Elle plaqua sa main sur sa plaie, du sang en coulait. Affolé, Harry enleva sa veste et son t-shirt. Il posa sa veste sur le sol et allongea Fedora dessus. Il mit son haut sur la plaie de sa cousine. La main qui tenait le haut était celle qui était victime de tremblements. Fedora les sentit et elle posa délicatement sa main sur celle de son cousin. Elle faillit tourner de l'œil mais elle resta éveillée. Il s'agenouilla à ses côtés, lui prit doucement la tête ainsi que la taille et la releva quelque peu.
- Salut beauté, dit-il avec un ton charmeur, ses yeux angéliques brillèrent de malice, il souriait, sourire qu'il perdu lorsque Fedora lui donna un coup dans la mâchoire. Je l'ai méritée, annonça-t-il, naturellement.
- Oui, tu l'a mérite, rétorqua-t-elle.
Harry la laissa tomber au sol. Bien que le choc n'a pas été très violent, elle ressentait quand même une grande douleur à la tête. Elle se releva, la main sur le haut de son cousin. Elle le lui tendit et lui demanda s'il avait d'autres-t-shirt. Il secoua la tête de droite à gauche. Elle partit dans sa chambre après avoir ordonné à son cousin de s'asseoir. Elle chercha dans son armoire un t-shirt ou un pull à donner à son cousin. Elle farfouilla un peu partout jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait. Elle se rua vers la salle à manger. Elle lança le t-shirt noir à Harry qui, après l'avoir considéré, le mit. Il enfila sa veste et se rassit à sa place. Fedora le vit penché en avant, lisant quelque chose. La blonde se rapprocha et vit qu'il s'agissait d'une de ses histoires ! Harry l'avait imprimé et était en train de la lire.
- Harry, ça te dirais de dormir dans un hôtel ? Il y en a un près de notre appart...
- Quoi ? interrogea-t-il, choqué, presque outré en se levant. Pourquoi ?
- Harry, avant que tu ne penses que je te trahis, sache que je ne suis pas sûre que mes amies veuillent qu'un garçon - en plus de Charles - dorme chez nous, lui expliqua-t-elle en se mettant face à lui, le prenant par la main droite. Mais si tu préfères rester ici, je comprendrais.
- On peut, peut-être voir cet hôtel et si ça ne me conviens pas, je resterais chez toi, proposa-t-il.
- Pas de problème, répondit-elle, souriante.
Elle se mit à ses côtés et enroula ses bras autour de la taille de son cousin. Celui-ci enroula son autre bras autour des épaules de sa cousine et ils se dirigèrent vers la porte d'entrée. Fedora prit ses clés et les mit dans sa veste en jean. Harry ouvre la porte, il enleva son bras des épaules de sa cousine et la laissa passer devant lui. Ils descendirent les escaliers. La pluie avait cessé de déferler, Fedora prit la main de son cousin et ils marchèrent dans la rue jusqu'à trouver un hôtel assez prestigieux. Mais, dès que son cousin eut lu son nom sur la façade en marbre ; il força sur la main de Fedora pour s'en aller et ne pas entrer à l'intérieur. Celle-ci ne comprit pas pourquoi il ne voulait pas entrer. Et lorsqu'elle le lui demanda, il ne trouva rien à dire. Il baissa la tête, elle lui prit les mains. Il leva la tête et planta son regard bleu lagon dans celui azuré de sa cousine.
- Ai confiance en moi, l'implora-t-elle.
Il entrouvrit ses lèvres pulpeuses, mais aucun son n'en sortit. Il accepta de la suivre. Fedora poussa la porte et ils entrèrent dans le hall de l'hôtel. Le sol était fait de marbre et il avait tout pour plaire à Harry, il était luxueux. Mais, Fedora vit que l'homme de l'accueil était en pleine conversation téléphonique et sans qu'elle ait le temps de dire quoi que ce soit, on lui attrapa le bras. On lui fit une clé de bras et on la força à s'agenouiller. Harry se tourna vers elle. Il semblait nerveux, inquiet mais surtout furieux.
- Qu'est ce que vous faites ? demanda-t-il, la voix brisée, à l'homme qui venait d'arriver et qui était accompagné par des gardes du corps et par la sécurité de l'hôtel.
- La bonne question est : qu'est ce que vous faites ici après lui avoir cassé le cœur.
- Non, c'est vous qui l'avait fait en arrangeant une photo d'elle et de moi ! C'est vous qui l'avez envoyé aux journaux en vous faisant passer pour moi !
- Je devais faire quelque chose avant que votre relation n'aille plus loin, expliqua le directeur de l'hôtel, calmement alors que Harry était enragé, brisé. Vous auriez fini par tout foutre en l'air.
- C'est vous qui avait tout foutu en l'air ! s'énerva-t-il en s'avançant vers lui et en se faisant retenir par les hommes de la sécurité.
- Je n'avais pas le choix, Mr McStan, avoua-t-il alors que le cousin de Fedora se débattit, faisant enlever les mains des gardes de ses épaules. J'ai bien peur que vous ne soyez plus le bienvenu ici, annonça-t-il alors qu'ils se faisaient maintenant face. Je crois que votre amie en a plus qu'assez d'être ici, l'informa-t-il tandis que l'un des gardes força sur sa prise, obligeant Fedora à hurler à la mort.
- Si vous la touchez, je vous jure que je vous tuerais, prévint-il.
- Oh vraiment ? demanda l'autre, ordonnant d'un geste de la main à ce qu'on tire plus fort sur les bras de la blonde.
- Espèce de... commença le châtain au charme atypique et à la beauté insolente en voulant frapper le vieillard au visage.
Les gardes le retinrent en mettant leurs mains sur ses épaules. Ils lui mirent les mains dans le dos alors que celui-ci se débattait comme un beau diable.
- Mettez-le dehors, ordonna-t-il.
- Attendez, demanda-t-il, penché en arrière alors qu'il se releva doucement, un sourire insolent aux lèvres se dessinant peu à peu sur son visage. Je crois que je pourrais trouver la sortie sans problème, dit-il, calme.
Les gardes le relâchèrent. Harry bouscula le directeur. Il se mit face à Fedora, qui avait été relâchée elle aussi. Elle mit une mèche de cheveux derrière son oreille. Il lui prit la main et ils se dirigèrent à la sortie lorsque les deux gardes qui avaient brutalisé la blonde se mirent devant eux, leur barrant le passage. Harry lâcha la main de Fedora et s'avança vers eux. Il leur donna un coup de poing dans la mâchoire et les mit à terre en leur assénant un coup de pied dans l'estomac. Il se tourna vers le directeur, effaré, et lui fit un doigt d'honneur, souriant de manière insolente.
Harry prit la main de sa cousine et ils se dirigèrent vers l'immeuble de Fedora. Une fois arrivés devant la porte de l'appartement, elle le prit dans ses bras, l'implorant de la pardonner. Surpris, il la serra dans ses bras, blottissant sa tête contre celle de sa cousine, lui caressant le dos. Il lui dit que si il ne voulait pas partir à Philadelphie, c'était uniquement parce qu'il avait trouvé dans la ville de New York une raison de rester et d'aimer cette ville. Il l'espaça de lui et la contempla. Elle pleurait. Il posa sa main tremblante sur la joue de sa cousine et de son index, il lui vola une larme qu'il laissa couler le long de son doigt. Un mince sourire apparut sur le visage de Fedora. Il lui avoua que c'était elle et qu'il ne voulait pas perdre un membre de sa famille qu'il considérait en tant que tel. La blonde effaça ses larmes et le remercia.
- Mais c'est toi que je dois remercier Fedora. Tu m'as redonné tout ce que j'avais perdu. Comme l'espoir. Merci d'avoir été là quand j'avais besoin de toi et de m'avoir traité comme quelqu'un de normal.
- Parce-que tu l'es, Harry... Demain, c'est le bal. Charles m'y accompagne. Le reste de la journée est libre. On peut la passer tout les deux si tu veux, lui proposa-t-elle.
- D'accord ! Ça me changera de d'habitude... Et je pense que je vais venir chaperonner la soirée... dit-il simplement, en regardant en biais sa cousine.
- Hé ! s'offusqua-t-elle en riant. Elle lui donna un coup de coude dans les côtes et ils entrèrent dans l'appartement où il y régnait une odeur de brûlé. Elle soupira et se dit que ça devait être Lucy qui avait dût essayer de faire à manger. Ils allèrent dans la cuisine. Fedora vit un plat avec des pâtes au fromage carbonisées. La blonde se dirigea au salon. Elle y vit, confortablement installées, Chédi, Lucy et Viktoire. Ces trois-là déglutirent et s'enfoncèrent un peu plus profondément dans le canapé alors que Fedora se mit devant la télévision...
- Soirée sushi et pizza, annonça-t-elle. Et, tant que j'en ai envie, mon cousin Harry restera à l'appartement, avec moi. On a des chambres de libre.
Les trois filles n'y trouvèrent rien à dire. Fedora reçut un message de Charles. Il l'informa qu'il était vraiment désolé mais qu'il ne pourrait pas venir car sa mère a eu dans les escaliers et qu'elle est maintenant à l'hôpital. La blonde en fut horrifiée et navrée. Reprenant ses esprits, elle lui répondit qu'il devait prendre soin de sa mère. Elle lui demanda de rester à son chevet et de ne pas s'en faire pour elle. Elle lui demanda aussi de souhaiter un bon rétablissement de sa part. Elle éteignit son portable et le posa sur la table. Harry se tourna vers elle, il l'interrogea du regard mais un seul regard de sa cousine lui servit de réponse. Elle tourna les talons et alla dans sa chambre. Elle verrouilla la porte et s'écroula dans son lit. Les larmes sortirent et coulèrent en silence tandis que le tambourinement incessant sur sa porte l'empêchait de fermer les yeux. Il prit fin enfin congé et la blonde pût profiter du silence. Elle s'endormit finalement.
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