XV : MOONLIGHT
Fedora se leva. Elle avait été réveillé par la sonnerie de son téléphone. C'était un appel de Harry ! Elle décrocha directement, celui-ci était inquiet, nerveux, ça se sentait dans sa voix. Elle lui demanda de se calmer et de lui expliquer ce qui n'allait pas. Il lui répondit, affolé, qu'il était en route pour l'hôpital. Il lui assura que c'était lui y allait, non pas une de ses amies. Bien que rassurée, elle s'inquiéta pour son état. La voix de Harry était tremblante, déraillante. Elle lui demanda d'essayer de se calmer mais cela ne fit qu'empirer les choses. Elle lui demanda ce qu'il s'était passé pour qu'il aille à l'hôpital. Il l'implora de le rejoindre. Fedora ferma les yeux et se pinça les lèvres. Elle l'assura qu'elle passera. Harry la remercia et raccrocha. La blonde s'assit sur son lit et passa ses mains dans ses cheveux - les mettant en arrière -. Elle prit sa tête dans ses mains et réfléchit à toute allure. Elle se leva d'un bond, prit son portable et envoya un message à Charles pour le prévenir qu'il devra venir la chercher à l'hôpital. Elle rajouta dans un autre message que c'était Harry qui s'y trouvait et non elle. Elle ne souhaitait pas qu'il s'inquiète pour si peu. Elle s'habilla du pull blanc à capuche FILA de son petit-copain et renfila le jean de la veille. Elle ne prit pas le danger de prendre ses chaussures à talons hauts. Alors, elle s'en alla chercher dans l'armoire à chaussures dans sa chambre. Elle vit une de ses anciennes paires de baskets et s'en chaussa après s'être chaussée d'une paire de chaussettes rouges où des mini Harry Potter étaient cousus - un petit cadeau de Mika pour l'anniversaire de l'an dernier de la blonde -. Elle sortit de sa chambre et descendit les escaliers à pas de loup. Elle se fit couler du café. Il n'était que six heures du matin et elle fut surprise de voir que Charles lui avait répondu. Il lui avait dit qu'il pouvait passer la prendre chez elle. Elle hésita et lui répondit qu'elle souhaiterait y aller seule. Il lui répondit aussitôt qu'il comprenait et qu'il viendrait donc la chercher après sa visite à l'hôpital. Fedora éteignit son portable et le mit contre son cœur, se mordant les lèvres, et ferma les yeux. Néanmoins, elle se demanda comment elle irait là-bas. C'était pas loin, mais pas si près non plus. Son scooter était sur le parking de son immeuble et elle ne possédait pas de permis. Mais, Lloyd devait déjà être rentré du bal et il avait lui aussi un scooter. Fedora fouilla dans la veste de son demi-frère et en sortit les clés du scooter de Lloyd. Elle les rangea dans son pull et courut vers le garage. Elle monta sur le siège du scooter et démarra le moteur après avoir ouvert la porte. Elle conduisit jusqu'à l'hôpital de New York. Elle se gara sur les places réservées aux deux roues, et descendit du scooter. Elle verrouilla le deux roues et se rua vers le bâtiment. Elle y entra et alla à l'accueil, trop pressée pour s'attarder sur le hall. Elle demanda à la femme derrière le guichet où se trouvait son cousin. Elle l'interrogea sur son lien de parenté avec lui. Fedora soupira et lui rétorqua qu'elle était sa cousine. La femme - d'environ trente ans, blonde, grands yeux bleus, teint hâlé - lui répondit qu'il était au deuxième étage, dans la chambre 30. Fedora soupira de soulagement et la remercia. Elle se rua vers les ascenseur et prit le premier qui était ouvert et s'y engouffra . Elle appuya sur le bouton du deuxième étage, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine douloureuse. Elle en avait assez de cette musique assourdissante d'ascenseur. Les portes s'ouvrirent enfin et elle parcourut le long du couloir jusqu'à trouver la chambre de son cousin. Elle toqua et on lui répondit qu'elle pouvait entrer. Elle poussa la porte et vit Harry, vêtu d'un haut blanc à manches longues sous un peignoir blanc assez long et fin. Il portait un bac ample blanc. Sa cheville droite était enfermée dans un plâtre tandis que son pied gauche était protégée par une chaussette blanche. Harry avait des béquilles et s'y tenait pour pouvoir marcher et rester debout. Il était en compagnie d'une infirmière qui l'aida à marcher. Lorsqu'il releva la tête, un sourire s'épanouit sur son visage. Ses yeux brillaient et ses pupilles tremblèrent. Il mit l'infirmière de côté et marcha - du moins, essaya - vers elle. Le voir dans un tel état de vulnérabilité et de fragilité noua la gorge et contracta son cœur. Elle fit un pas vers lui et tendit sa main vers lui. Mais, elle se ravisa et inspira. Harry se dirigea vers elle. Il lui prit la main et l'emmena s'asseoir sur son lit. Il déposa ses béquilles près du lit, tenant toujours la main de la blonde. Elle tourna le regard avec lui et le contempla. Ses cernes trahissaient son manque de sommeil, son teint blafard inquiéta Fedora - même si Harry a toujours été pâle -. Ses cheveux - constamment ébouriffés - étaient coiffés sur le côté, dénudant ainsi son front. Malgré son teint maladif, Harry semblait paisible, serein. Il était tout ce qu'il y avait de plus mignon et d'adorable. Elle lui demanda, la voix brisée par le chagrin et l'inquiétude, comment il s'était fait ça. Il lui répondit, posant sa main sur son front, qu'il était tombé dans les escaliers et s'était tordu la cheville. Fedora remarqua que sa main droite était bandée. Voyant l'expression surprise et de plus en plus inquiète de sa cousine et anticipant sa réaction, il lui prit la main avant qu'elle ne le fasse, plongeant son regard lagon dans celui turquoise de sa cousine, et lui dit qu'il s'était ouvert la main en cassant un verre en cristal qu'il avait serré dans sa main un peu trop fort. Le sourire tendre et chaleureux de son cousin était communicatif et elle souriait aussi. Il la rassura et lui dit de ne pas s'en faire pour lui. Elle se détourna de lui, posa sa tête sur l'épaule de son cousin, fermant les yeux, et prit dans sa main celle bandée de Harry qui déposa la sienne sur celle de sa cousine. Ils fermèrent les yeux et restèrent ainsi jusqu'à ce qu'une infirmière les dérange. Elle les informa que l'heure des visites étaient terminées quand un docteur arriva. C'était un homme fort beau, aux cheveux et à la barbe flamboyants, aux yeux bleus, aux lèvres fines, aux yeux bleus et au teint blanc. Il portait son uniforme de médecin sous une blouse blanche où son badge était accroché à la poche de sa blouse. Fedora remarqua l'accent écossais de ce docteur et sourit intérieurement. Elle laissa le docteur prendre soin de son cousin et se prépara à prendre congé lorsque la voix de Harry lui parvint. Il demanda au docteur de le laisser accompagner sa cousine, au moins jusqu'aux ascenseurs. Il accepta, un peu résigné mais les yeux doux de son cousin étaient parvenus à le séduire et à le laisser accompagner Fedora. Celle-ci l'attendit près de la porte de sa chambre, croisant les bras sur sa poitrine. Harry sortit de sa chambre, il avait prit ses béquilles et ils marchèrent. La blonde lui demanda si il allait rester longtemps dans cet hôpital. Il lui répondit, avec un ton dégagé, qu'il n'en savait rien. Même si ils ne dirent mot, la présence de l'un avec l'autre les conforta. Ils arrivèrent devant les portes des ascenseurs. Fedora appuya sur un bouton pour en faire descendre un. Fedora se tourna vers Harry, un sourire malicieux aux lèvres. - Quoi ? l'interrogea-t-elle.
- Absolument rien, ma chère cousine, lui répondit-il, innocemment. Passe une bonne journée, continua-t-il.
Ils se tournèrent l'un vers l'autre et se prirent dans les bras. Elle enroula ses bras autour de sa nuque tandis qu'il mit ses bras autour de la taille de sa cousine. Elle se blottit contre lui, elle ne voulait pas l'abandonner. Elle souhaitait rester avec lui, mais il s'espaça d'elle. Il lui embrassa le front et l'ascenseur s'ouvrit. Il était vide. Fedora monta dedans, contre son gré. Harry lui envoya un baiser, elle sourit et les portes se fermèrent.
Enfin, elle arriva au hall. Elle se souvenu qu'elle avait les clés du scooter de Lloyd. Elle essaya de ne pas pouffer de rire et prit son téléphone. Elle envoya un message à celui-ci en lui demandant de vérifier si son scooter était toujours chez lui. Elle s'en alla vers le guichet et informa la guichetière qu'elle avait trouvé des clés. La femme les prit et les mit dans une boite où se trouvaient une flopée d'objets perdus. Fedora la remercia et se dirigea vers la sortie lorsqu'elle vit une silhouette familière. C'était Charles ! Il était vêtu d'un haut blanc à manches longues laissant deviner ses muscles, d'un jean bleu et était chaussé d'une paire de baskets. Il la chercha, tournant sa tête partout. La blonde courut vers lui et lui sauta au cou. Bien que surpris, Charles enroula ses bras autour de la taille de sa petite-copine. Elle s'espaça de lui et le contempla. Il semblait nerveux. Fedora posa sa main sur la sienne et lui demanda ce qui n'allait pas. Il la regarda, voulut dire quelque chose mais il se ravisa. Un grand sourire s'étira sur son visage et il lui prit le poignet, la traînant hors du hall. Ils sortirent et Charles se mit face à Fedora. Il lui souriait tendrement et posa ses mains sur son bassin, la rapprochant de lui. Elle eut un sourire gêné et Charles en profita pour lui voler un baiser. Fedora mit ses mains sur la taille de son petit-copain et renforça le baiser lorsque la sonnerie du téléphone de l'un des deux sonne, les séparant ainsi. Elle prit son portable et vit que c'était Lloyd qui l'appelait. Un rire diabolique et un sourire angéliquement démoniaque immergèrent. Elle lui répondit avec une voix décontractée et mielleuse. Lloyd lui demanda, furieux, où se trouvait son scooter. Fedora l'assura qu'elle ne le savait pas mais elle lui conseilla de chercher aux alentours de l'hôpital de New York. Et elle décrocha. Charles enroula son bras autour de ses épaules, souriant, et ils se dirigèrent vers la voiture de ce dernier. C'était sa Ferrari décapotable. Il ouvrit la portière de Fedora ainsi que la sienne et ils s'assirent. Charles connecta sa radio à son portable et il mit Sell Your Soul de Hollywood Undead. Bien qu'elle ne connaissait pas les paroles, elle se laissa guider par la mélodie.
Ils arrivèrent devant l'appartement de Fedora qui descendit de la voiture. Elle courut et poussa la porte d'entrée de l'immeuble et monta rapidement les marches. Elle ouvrit la porte de son appartement et rentra à l'intérieur. Elle marcha doucement, faisant attention de ne pas réveiller ses amies. Elle se rendit dans sa chambre et y entra. Elle alluma la lumière et chercha dans son armoire le pull de la NASA. Elle fouilla partout jusqu'à elle le trouve sous son oreiller. Elle soupira et secoua la tête. Elle le prit et le serra contre son cœur. Elle se dirigea vers la porte, abaissa la poignée et sortit de son antre après avoir éteint la lumière. Elle ferma la porte de sa chambre et s'en alla vers la porte de sortie. Elle referma la porte doucement et descendit les escaliers. Elle courut vers la voiture de Charles et sauta dedans. Elle l'embrassa et posa le pull à l'arrière de la voiture. Il conduisit jusqu'à chez lui.
Fedora ouvrit sa portière et descendit de la voiture. Elle prit en chemin le pull tandis que Charles fit de même. Il verrouilla sa voiture, prit la main de Fedora qui se tourna vers lui. Ils se sourirent et se dirigèrent chez le châtain. Charles ouvrit la porte et la laissa passer devant lui, tel un gentleman. La voix de la mère de Charles arriva jusqu'à elle. Ce dernier la rejoignit et ils se dirigèrent vers le salon. Là, ils virent les parents de Charles et Fedora rencontra sa grand-mère ainsi que l'une des tantes de son petit-copain. Sa grand-mère se dirigea vers eux. Elle le prit dans ses bras, le serra si fort qu'elle faillit l'étrangler. Il se sépara d'elle et lui présenta Fedora qui lui tendit le pull.
- Grand-mère, je crois que ça appartient à mon cousin. Tu le préviendras qu'il y a un parfum féminin dessus et que ça ne m'appartient pas, informa-t-il en présentant le pull que sa grand-mère considéra avant de le prendre.
- Très bien, de toute façon, je dois y aller. Je lui donnerai demain, lorsqu'il sera rentré de l'armée. Ou plutôt, dès qu'il se sera remit de l'armée. Mon pauvre petit chou... Bon, je vous dis à plus tard. Je suis ravie d'avoir fait votre connaissance Elora, dit-elle en dévisageant Fedora.
- C'est Fedora, Madame Jones, corrigea-t-elle.
- Oui, oui, si vous le dites, continua-t-elle avec un ton hautain.
La grand-mère partit, tenant le pull de son autre petit fils. Fedora se tourna vers Charles qui afficha un air désolé. Elle l'assura que malgré l'air hautain et le manque de respect que sa grand-mère avait affiché, elle l'aimait toujours. Charles en semblait rassuré et il entreprit de la présenter à sa tante. Elle était assise sur le canapé et tenait dans ses bras un petit blond. Ce n'était encore qu'un bébé. Charles prit la main de sa petite-amie et la força à se diriger vers sa tante et ses parents. Ces derniers furent ravis de la voir. Sa mère lui proposa un peu de thé que Fedora ne pût refuser. Charles s'assit près de sa tante qui lui demanda comment il allait. Il lui répondit avec un grand sourire qu'il allait très bien puisqu'il était amoureux. Sa tante posa son regard tantôt sur lui tantôt sur Fedora et elle écarquilla les yeux en comprenant enfin. Elle lui ébouriffa les cheveux et leur souhaita beaucoup de bonheur. Charles et Fedora la remercièrent alors qu'elle se leva. C'était une femme de taille moyenne, à la chevelure blonde et raide, aux yeux verts en forme d'amande, aux lèvres fines et charnues. Elle était vêtue d'une chemise blanche sous un blazer noir, d'une mini-jupe en cuir fendue sur le côté, de collants noirs transparents et était chaussée d'une paire d'escarpins. Elle confia son fils à Charles en le lui mettant dans les bras. Il l'assit sur sa cuisse et joua avec lui. Les parents de ce dernier se levèrent aussi et se dirigèrent à la cuisine.
Fedora s'approcha de son adorable petit-ami, posant sa tête sur l'épaule de ce dernier. Il lui demanda si elle voulait le prendre. Affolée, elle ne sut quoi répondre et Charles mit son neveu dans ses bras. Il l'abandonna avec le petit qui semblait l'apprécier. Il ne pleurait et ne criait pas. Il souriait. Alors, décontractée, elle lui sourit aussi et se pencha sur lui. Il posa ses petites et délicates mains sur les joues de Fedora qui agrippa doucement ses fins poignets. Ils s'amusèrent tout les deux, ne voyant pas que Charles, sa tante et ses parents les observaient. Un tendre sourire s'épanouit sur le visage du châtain. Il avait enlevé son haut et en avait revêtu un aux manches courtes, au col en V et aux bandes bleues et blanches horizontales. Il la contempla, elle qui était heureuse en ce moment même. Il ne cessait de l'admirer, afin que cette image reste gravée dans son esprit. Accolé contre la porte ouverte du salon, il croisa ses bras sur ses pectoraux, il continua de la regarder s'amuser avec son neveu. Il se dirigea vers sa petite-copine et son neveu. Fedora se leva et tendit le petit bambin dans ses bras. Charles embrassa le front de son cousin et le posa dans son berceau. Il chercha Fedora de tous les côtés. Il se demanda où elle était quand il sentit son ventre gargouiller. Ni elle ni lui n'avait déjeuné et elle devait être à la cuisine. Et son intuition ne trompait pas. Elle était bien à la cuisine, assise au bar, en train de savourer un délicieux thé ainsi qu'un muffin aux myrtilles. Sa tante se rua vers lui et lui demanda où était son chérubin. Il lui répondit qu'il se trouvait dans son berceau et l'abandonna en se dirigeant vers Fedora. Il s'assit à ses côtés, lui tendit sa main, qu'elle prit. Il lui demanda si elle voulait l'accompagner au cinéma cet après-midi. Elle se tourna vers lui, interloquée, et lui répondit qu'elle accepta. Charles sauta de joie et au cou de la blonde. Elle se leva, ayant fini de manger, et prit la main du châtain. Ils se dirigèrent vers sa chambre et ils s'allongèrent sur son lit. Charles se mit sur le dos, Fedora se blottissait contre lui, sa tête posée contre son pectoral gauche, ses bras enroulés autour du torse de Charles. Il lui caressa les cheveux délicatement, fermant peu à peu ses yeux, endormant aussi la blonde.
Ils dormirent jusqu'à ce qu'un parfum de pizza les réveille. Ils s'étirèrent, s'embrassèrent chastement et se levèrent. Ils se prirent la main et se dirigèrent vers le salon où il y régnait cette agréable odeur. Ils virent, posées sur la table basse, trois pizza et des boissons - gazeuses et non-gazeuses -. Ils s'assirent l'un à côté et prirent chacun une part de pizza différente. Fedora en avait prit une au kebab et Charles en avait prit une à la Regina. Elle fit goûter sa part à Charles et ce dernier fit de même. Un sourire s'élargit sur les regards attentifs des parents de ce dernier. Le père de Charles leur demanda ce qu'ils comptaient faire durant l'après-midi. Fedora répondit qu'ils allaient allés au cinéma et Charles rajouta qu'avant, ils allaient faire une petite partie de jeux-vidéos. Elle hocha la tête avant de se rendre compte de ce qu'il venait de dire. Elle se tourna vers lui et lui lança un regard meurtrier. Charles se frotta la nuque, l'air innocent et souriant de gêne. Fedora soupira, roula des yeux et se pinça l'arrête du nez avant de terminer sa part de pizza. Elle s'essuya les lèvres avant de se lever, suivit par Charles. Les parents de ce dernier s'hissèrent sur leurs pieds et informèrent leur fils et sa petite-amie qu'ils devaient rendre visite au cousin de Charles qui venait de rentrer de l'armée. Charles informa Fedora qu'il valait mieux qu'elle reste avec lui, car il avait peur qu'elle ne tombe sous le charme de son cousin. Elle l'assura qu'à ses yeux, il était le plus beau garçon qu'elle ait jamais rencontré. Il eut un sourire mince et triste. Il partit, loin d'elle, et la laissa seule.
- Fedora, je sais que tu es amoureuse de Charles mais Chase, son cousin, est un charmeur charmant. Il veut juste te protéger de lui, l'informa sa mère.
- Je vois... Puis-je le rejoindre ? lui demanda-t-elle.
- Bien sûr, lui répondit-elle en souriant.
Fedora se dirigea vers la chambre de son petit-copain. Elle toqua doucement à la porte et abaissa la poignée. Elle entra et le vit en pleine partie de jeux vidéo. Elle tenait son poignet et avança, ne savant pas où regarder. Elle finit par s'asseoir à ses côtés et, elle l'interrogea sur son jeu. Charles releva la tête et tourna son regard vers celui de sa petite-amie et posa sa manette de PS4 sur son lit. Il se pencha sur elle, la mettant sur le dos. Il lui prit ses hanches et les mit autour de ses jambes. Il posa sa main droite sur la hanche de la blonde, enroulant de son autre bras sa taille. Il posa ses lèvres sur celles de Fedora et il l'embrassa ardemment. Fedora se laissa aller au baiser lorsqu'elle sentit que Charles voulait aller plus loin. Il sépara ses lèvres de celles de Fedora et passa à son cou. Elle réussit alors qu'il continuait plus loin qu'elle était vierge. Il releva la tête et la regarda avec des yeux ronds.
- Tu... Tu es... Mais... Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? l'interrogea-t-il, toujours sur elle.
- Je... Je ne voulais pas te paraître inexpérimentée...
- Fedora, tu aurais dût me le dire. J'aurais pût faire avec... Bon... continua-t-il en regardant sa montre, la séance va bientôt commencer.
Charles se leva et il lui tendit sa main. Elle se hissa à ses côtés et ils se prirent la main. Ils se dirigèrent vers la sortie et ils prirent sa voiture. Il ouvrit le garage, laissa Fedora s'asseoir à l'avant et il se mit à la place conducteur. Il conduit jusqu'à l'entrée du cinéma lorsqu'elle reçut un appel. Ce numéro lui était inconnu mais par prudence, elle répondit. C'était l'hôpital ! Le docteur qu'elle avait rencontré le matin même l'informa qu'Harry pouvait sortir. Fedora fut envahie par l'euphorie ! Elle aurait voulu sautiller, danser et crier au monde entier que son cousin allait mieux ! Mais, elle ne le fit pas. Elle savait combien les gens aimaient juger les autres et bien que sortir avec Charles Davis lui avait permis de reprendre confiance en elle et que certaines filles avaient cessé de s'en prendre à elle grâce à lui, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser aux regardes des autres sur elle.
Charles se retourna vers elle. Il la vit soucieuse. Il se dirigea donc vers elle, lui prit la main et lui demanda si tout allait bien. L'air dans la lune, elle ne lui répondit pas tout de suite. Et après avoir prit conscience de sa présence, Fedora leva la tête vers lui et s'excusa auprès de lui. Elle lui répondit qu'elle allait très bien, souriante mais assez gênée. Charles était suspicieux mais la croyait tout de même. Il lui tendit sa main et ils se dirigèrent vers le ciné. Ils entrèrent, Charles demanda deux places pour le film Marvel Thor : Ragnarok et Fedora se chargea du pop-corn ainsi que des boissons. Armés de leurs pop-corn et de leurs boissons Coca-Cola Cherry, ils se dirigèrent vers la salle diffusant le film. Charles prit son portable et l'éteignit, Fedora envoya un message à Lucy où elle lui demandait de prendre Harry à l'hôpital. Elle répondit au message d'Ahmès en lui disant qu'elle passera à la maison de ses parents - apparemment, le grand-père de l'égyptien voulait le voir et il souhaitait que sa meilleure amie soit avec lui -. Elle éteignit elle aussi son téléphone et le rangea dans son pull. Ils longèrent un couloir aux tapis rouge en velours, aux murs rouges et blancs où étaient accrochés des affiches de films. Une porte massive leur faisait face. Charles la poussa et ils devaient encore gravir un escalier. Un petit escalier où se trouvait un homme habillé d'un uniforme blanc et noir. Charles lui donna le ticket et le contrôleur, souriant, lui en donna un autre. Fedora et lui prirent place dans les fauteuils du fond. Elle mit le pot de pop-corn entre ses jambes et tenait sa canette de soda dans la main gauche, sa main droite était dans celle de son petit-ami. La salle se remplit petit à petit et bientôt, toutes les places furent prises. Fedora reconnut Viktoire ! Elle était en compagnie de Chris, avec qui elle avait tissé des liens après le bal. Lucy n'était pas là... La blonde ne pût reconnaître que Maxime et un de ses amis - aussi fan de Marvel que lui -. Les lumières s'éteignirent. L'écran s'alluma et le film débuta...
Deux heures de pur amusement ! Les effets spéciaux, la musique, l'humour, la prestation des acteurs et la présence de Loki avaient tout pour plaire, sauf pour la scène post-générique... Là, rien n'était sûr pour nos super-héros favoris. Fedora et Charles débattaient des meilleurs moments du film lorsquu'elle sentit qu'on lui tapotait l'épaule. Elle se retourna et vit Viktoire, accompagnée par Chris. Ce dernier et Charles se saluèrent d'un simple signe de la tête.
- Alors ? Tu l'as trouvé comment ce film ? lui demanda la blonde, un sourire malicieux aux lèvres. - Il était génial ! Après, c'est moi ou Thor est adopté ? l'interrogea-t-elle.
- J'ai cette impression. Héla et Loki sont bruns et stylés tandis que Thor est blond - mais stylé quand même -.
- Les scènes que tu as le plus aimé dans ce film ?
- Quand Loki fait semblant de ne pas reconnaître son frère, qu'il dit que c'est Thor qui est adopté. Le moment où Thor dit qu'il préfère son frère en statue car il le trouve plus séduisant comme ça. Lorsque Loki dit " Oh merde " en voyant Thor, lorsqu'il découvre que l'adversaire de Thor est Hulk et qu'il dit : " Je dois partir de cette planète ! " ou lorsque Hulk fait à Thor ce qu'il avait fait à Loki lors du premier film et que ce dernier crie : " Oui ! Enfin tu sais ce que ça fait ! ". Et enfin, le meilleur pour la fin, lorsque Thor raconte que Loki voulait le tuer lorsqu'il n'avait que huit ans... raconta-t-elle, des étoiles dans les yeux en se remémorant le film.
- Mes moments favoris c'est lors de la visite de Thor chez Doctor Strange, que ce dernier fait revenir Loki - à la fin de la visite de Thor - et lorsque Loki arrive, ce dernier hurle : Ça fait depuis trente minutes que je tombe ! " et le fameux " A l'aide ".
- Oui, on aime beaucoup trop ce film ! s'écria Fedora en sautant au cou de Charles.
- C'est surtout Loki que tu aimes, répondit ce dernier, un sourire au coin.
Ils éclatèrent de rire. Viktoire les informa qu'elle avait adoré les musiques du film. Elles se prirent dans les bras de l'une et de l'autre. Elles se séparèrent et la blonde informa son petit-ami qu'elle devait retourner chez ses parents. Il lui demanda si elle allait dormir là-bas. Elle lui répondit qu'elle n'en savait encore rien pour l'instant. Il lui sourit et lui prit la main, l'embrassant sur le front. Ils se dirigèrent vers la sortie du cinéma. Charles ouvrit galamment la portière de Fedora et la laissa s'asseoir. Il se mit à la place conducteur et il conduit jusqu'à la maison de sa petite-amie. Elle sortit de la voiture, claqua la porte et se dirigea vers le portail lorsqu'un klaxon la fit se retourner. C'était Charles. Elle secoua la tête de droite à gauche, souriante avant de se mordre la lèvre inférieure. Il lui fit le signe militaire avant de sourire de toutes ses dents blanches éclatantes. Il démarra le moteur et partit. La blonde soupira, passa une main dans ses cheveux et se dirigea vers la porte d'entrée. Elle la poussa et monta les marches avant que Lloyd ne lui tombe dessus. Elle toqua à la porte de la chambre d'Ahmès, l'appelant à maintes reprises avant de rentrer. Elle plaqua sa main sur sa bouche, un sourire se dessina peu à peu sur son visage en voyant Ahmès à califourchon sur Héka. Ces deux-là remarquèrent sa présence et hurlèrent de terreur et de surprise. Fedora referma la porte précipitamment, pouffant de rire. Elle se tint le ventre, des larmes de rire roulant sur ses joues. Elle s'apprêta à descendre au salon pour prendre un petit verre d'eau lorsque Ahmès sortit, vêtu de son éternel uniforme bleu, de son collier en forme de pyramide renversée, de son collier ras de cou et du cartouche où était gravé son nom. Il s'était recoiffé et Fedora, ne pouvant se retenir de sourire, voulut s'en aller mais il la retint en attrapant la capuche de son pull. Elle se stoppa, Ahmès la relâcha et ils se mirent l'un face l'autre.
- Alors... commença-t-elle, essayant d'être le plus sérieuse possible. Héka et toi semblez avoir franchi une frontière, remarqua-t-elle avant de se racler la gorge.
- C'est très mature ça Fedora... répliqua-t-il, vexé. Mais, il est vrai que... Oh, et puis je n'ai rien à te dire ! s'exclama-t-il.
- C'est vrai... Tu as raison... Pardonne moi. Salomon est au courant ?
- Fedora ! s'écria-t-il, rougissant. Oui, il est possible qu'il soit au courant de mon homosexualité et que ça soit même la raison de sa visite... avoua-t-il, sombre.
- Ahmès, commença-t-elle en posant sa main sur l'épaule de son meilleur ami, je crois en toi, comme je crois en l'âme des cartes, finit-elle, se pinçant les lèvres, se retenant de rire.
- Ah oui, c'est très très drôle ça...
- C'est hilarant !
- Puisqu'on parle de moi et que c'est de loin, ton sujet préféré, si on parlait de mon sujet favori. A savoir toi. Comment ça se passe avec Davis ? Ça y est, vous avait franchi la frontière ? lui demanda-t-il, les bras croisés sur ses pectoraux.
- Euh... Nous avons failli...
- Comment... Tu lui a dit ? l'interrogea-t-il, surpris.
- Oui, bien sûr que je lui ai dit ! Je souhaite que ma première fois soit avec la bonne personne... avoua-t-elle, rougissante, portant ses mains qu'elle joignit à son cœur.
- Je te comprends... Sinon, tes parents, Lloyd, Henry et Grace sont sortis.
- Donc, Héka, toi et moi serons en compagnie de Salomon ?
- Non... Euh... Héka doit rentrer chez lui, répondit-il, gêné.
- Je vois...
Ils éclatèrent de rire. Héka sortit. Il se mit à rougir intensément et Fedora le prit dans ses bras et le rassura en lui disant qu'elle ne le racontera à personne. Héka la remercia et ils se séparèrent. Héka dit au revoir à Ahmès avant que ce dernier ne le prenne par la nuque pour le coller contre son corps. Il embrassa son petit-ami. La blonde sourit tendrement en les voyant ainsi, les mains d'Héka s'abandonnant dans les cheveux hérissés du séduisant égyptien. Fedora tapa dans ses mains et informa Héka qu'Ahmès adorait quand on lui faisait des caresses dans les cheveux et que ce n'était pas le moment pour ça. Ils s'espacèrent, contraints, et la fixèrent avec un regard meurtrier. Elle alluma son téléphone et tapota l'écran pour leur montrer l'heure. Ahmès et Héka soupirèrent. Ils s'embrassèrent une nouvelle fois avant qu'Héka ne reparte. L'égyptien semblait attristé. Fedora alla à son secours, enroulant son bras autour de sa nuque. Elle l'assura que tout allait bien lorsqu'elle l'entendit soupirer. Ils descendirent les marches. Ahmès la prévenu que son grand-père était en train de visiter la ville avant de venir à la maison. Elle lui répondit qu'il avait encore le temps de se préparer.
La sonnerie retentit enfin. Ahmès était assit sur le canapé, les coudes sur ses cuisses, la tête entre ses mains. Fedora enleva délicatement et prudemment sa main de son épaule et alla ouvrir. Il s'agissait de Salomon, le grand-père d'Ahmès ainsi que de Hou et que de Chédi. Salomon était un homme de petite taille, aux yeux ronds et grands, et d'un magnifique violet - comme celui de ses petits-fils chéris -. Il possédait le même teint basané qu'eux. Ses cheveux, aussi hérissés que ceux d'Ahmès et ceux de Hou - étaient gris ainsi que sa barbe et sa moustache. C'était un homme grassouillet mais bien portant, généreux et d'une infime sagesse. Ancien archéologue, il a abandonné sa passion pour les fouilles après avoir apprit que sa femme était enceinte. Il a ensuite donné des cours d'égyptologie et d'archéologie et a fait le don de toutes ses connaissance à son fils unique - le père d'Ahmès -. Il a donné à son premier petit-fils le collier qu'il a autour de son cou en lui disant que c'était un objet ancien qu'il avait retrouvé dans les décombres d'une pyramide. Il devait en avoir trouvé un autre car Hou possédait le même. Salomon portait un bandana noir, une chemise sous une salopette verte sombre. Salomon prit Fedora dans ses bras et lui demanda, avec une voix vieillissante et réconfortante, comment elle se portait. Elle lui répondit qu'elle allait très bien et l'interrogea sur son vol.
- Je m'en serais bien passé de ce maudit vol ! Ce n'est plus de mon âge toutes ces bêtises. J'étais tranquillement chez moi, en train de lire un livre sur l'Egypte Antique, lorsque mon fils m'apprend que mon petit-fils, qui effectue un voyage scolaire en Amérique, est homosexuel. J'ai tenté de raisonner ses parents mais rien à faire ! Plus têtu que ça, tu meurs ! Par Rê ! Bon, on se trouve mon petit Horus ? lui demanda-t-il, troquant son ressentiment et sa colère par de la joie.
Fedora se mit à rire et guida Salomon jusqu'au salon où Ahmès attendait, la tête dans la lune. En les voyant arriver, celui-ci se leva et regarda son grand-père arrivait vers lui. Ce dernier le prit dans ses bras lorsqu'ils firent face à face.
- J'aurais voulu te voir dans d'autres circonstances, mon petit... dit-il, la voix quelque peu brisée par l'émotion de revoir son petit Horus - comme il le surnommait -. Regarde-toi, tu es devenu un très bel homme, remarqua-t-il en s'asseyant sur le canapé. Viens, lui ordonna-t-il chaleureusement en tapotant la place se trouvant près de lui. Tu dois faire tourner les têtes de toutes les filles, et, de tout les garçons, rajouta-t-il, souriant et en plaquant sa main sur sa bouche. Enfin, commença-t-il, le ton devenant plus grave en voyant que sa blague n'avait fait rire que Fedora, dis-moi, sais-tu pourquoi tu te nommes Ahmès Atem Mérérou ?
- Ahmès signifie " né de la lune " et je sais que mes parents se sont rencontrés un soir de pleine lune et que ma mère m'a mis au monde lors de la nouvelle lune. Atem est une variante du nom du dieu égyptien Atoum et quant à mon nom de famille, Mérérou, il signifie " celui qui est aimé ". Mais, je ne vois pas de lien entre mes prénoms, mon nom de famille et le fait que tu sois ici.
- Mon petit... Pour moi, et peut-être pour la plupart des gens qui sont sensibles à sa beauté, la Lune n'est pas un astre ordinaire. Elle est belle, mystérieuse, mystique, occulte, incompréhensible et hors de notre portée. Pourtant, nous la voulons tous. La Lune n'est pas qu'un astre. Elle nous montre que malgré ses imperfections, elle est parfaite et bien plus rayonnante que le Soleil. Beaucoup le préfèrent à son sœur, bien plus chaleureux qu'elle, mais elle si belle que nous lui pardonnons sa froideur et ses quelques imperfections. Mais, écoute bien, nous ne voyons pas les imperfections chez les personnes qu'on aime, car, pour nous, elles sont bien plus que de simples personnes. Ton deuxième prénom te vient du dieu Atoum - dont Atem est juste un de ses nombreux dérivés -. Atoum est le dieu démiurge ; le dieu créateur - dans d'autres récits, on te dira que c'est Rê le dieu créateur. Il était vénéré surtout à Héliopolis, " la ville lumière " en compagnie de Rê - représentant le Soleil à son zénith - le dieu Khépri - représentant l'astre solaire renaissant -. Atoum représentait le Soleil couchant. Ces trois divinités ont fini par se confondre pour ne former plus qu'une divinité. Enfin, ton nom de famille est Mérérou et comme ton nom te l'indique, tu es aimé Ahmès.
- Mais pourquoi tu m'appelles Horus ? lui demanda-t-il, écoutant avec attention ce que son grand-père lui contait.
- Haha... Mon petit pharaon, tes parents t'ont épargné cette histoire mais je me dois de te la conter. Comme tu le sais déjà, Seth et Osiris sont frères. Seth a tué son propre frère pour régner sur l'Egypte. Isis, la femme et la sœur d'Osiris, retrouva les différents morceaux du corps de son défunt époux et par magie, elle réussit à être enceinte d'Osiris et elle mit au monde Horus. Ce dernier était jalousé par Seth et ce dernier ne trouva pas d'autres moyens pour humilier son neveu que de coucher avec lui.
- C'était plus un viol, ajouta Fedora.
- Oui, effectivement. Tout ça pour te dire que, le dieu qui était le plus vénéré dans toute l'Egypte car il était le premier pharaon a eu une relation homosexuelle avec son oncle ! Et tes parents n'ont pas jugé important de te le dire alors que cela fait parti de toi, de ton héritage ! s'écria Salomon, outré et furieux. Enfin, pour moi, tu restes Ahmès, mon petit fils chéri que j'aime par dessus tout. Qui est aussi mystérieux que la Lune, aussi beau et rayonnant que l'astre solaire, et aimé par tout le monde.
- Tu es et tu resteras toujours Ahmès, notre petit pharaon adoré ! répliqua-t-elle en ébouriffant les cheveux du bel égyptien devenu aussi rouge qu'une tomate. Et personne ne pourras te déposséder de ce que tu as le plus beau à offrir...
- Merci grand-père, répondit le petit pharaon, et, merci à toi aussi Fedora, rétorqua-t-il en se tournant vers elle.
- Mais c'est normal voyons, dit-elle en le prenant dans ses bras et en se blottissant
- Dites, vous vous souvenez lorsque vous n'étiez que des enfants ? leur demanda le grand-père, après s'être raclé la gorge.
- Non, pas vraiment, répondit la blonde en s'espaçant quelque peu du bel égyptien.
- Tu peux nous raconter grand-père ? l'implora-t-il de ses magnifiques yeux améthystes.
- Bien sûr ! répondit-il, souriant. Fedora et Ahmès, euphoriques, se séparèrent et allèrent s'asseoir au sol, prenant la position du papillon. Elle prit la main d'Ahmès dans la sienne et posa sa tête sur l'épaule de l'égyptien qui mit la sienne sur celle de la blonde.
Salomon prit une grande inspiration et leur conta leur première rencontre qui s'était déroulée lorsqu'ils avaient atteint l'âge de marcher. Les parents de Fedora et d'Ahmès étaient d'anciens amis ayant fait leurs études dans la même faculté. Le père et la mère de la blonde avaient voyagé jusqu'en Egypte quand ils avaient apprit que leurs amis étaient, eux aussi, parents. Salomon continua en décrivant comment ils s'étaient comportés l'un envers l'autre. Fedora avait été habillée d'un t-shirt noir à manches courtes, d'une salopette rouge en tissu et avait été chaussé d'une paire de ballerines noires vernies. Elle n'était âgée que de 6 mois à l'époque, ses cheveux n'avaient pas encore leur belle couleur miel. Ses cheveux étaient en pétard et étaient châtain. Salomon la décrivit comme une mignonne petite tortue. Quant à Ahmès, ses parents l'avaient habillé d'une tunique blanche, d'une fine ceinture en tissu dorée, ses petits bras basanés étaient nus, son cou étaient ornés d'un collier de menât en lin. Salomon avait prit la main de la petite Fedora et ils s'étaient dirigés vers le jardin tandis que le petit Ahmès voulait les suivre. Il marchait droit devant lui, tendant ses petites et délicates mains en face de lui. Salomon avait prit la petite Fedora dans ses bras et s'était tourné vers son petit-fils. Celui-ci avait trébuché, Salomon lui avait demandé de se lever. Il avait relevé la tête, des larmes se formant. Salomon avait descendu la petite Fedora, qui lui avait demandé de descendre. Elle s'était dirigée vers lui, lui qui avait de nouveau tendu ses mains devant lui. La petite blonde le regardait, empathique tandis que Salomon s'était agenouillé, contemplant les deux enfants. Ahmès était arrivé devant Fedora et cette dernière le prit dans ses bras. Les larmes qui étaient au bord de ses yeux faillirent couler sur ses joues mais fort heureusement elles étaient disparues aussi vite qu'elles sont apparues. Ils s'étaient espacés et elle l'avait laissé passer devant elle, un mince et empathique sourire s'était dessiné sur ses lèvres - à l'époque - fines tandis qu'Ahmès marchait vers son grand-père. Le petit égyptien était tombé dans les bras tendus de Salomon. Ce dernier caressait les cheveux hérissés de son petit-fils qui fondait en larmes. La petite Fedora s'était dirigée vers eux et avait doucement posé sa main sur l'épaule d'Ahmès. Celui-ci s'était séparé de Salomon et avait prit la petite blonde dans ses bras.
- Ça, c'était la naissance de votre amitié, annonça le doyen tout simplement.
- On s'est appréciés dès qu'on s'est vus, remarqua Fedora en serrant la main de son meilleur ami.
- Et oui, rétorqua-t-il en positionnant mieux sa tête sur celle de la blonde.
- Veux-tu savoir pourquoi tu as la phobie des serpents Fedora ?
- Je sais pourquoi ! Ce sont des reptiles dangereux !
- Ce n'est pas ce que tu disais quand tu étais enfant...
Salomon se mit à rire tandis que Fedora était suspicieuse. Elle avait toujours eu peur de ces maudites bêtes rampantes, avec leurs écailles froides, leurs langues fourchées, leurs crochets injectés de venin et leurs yeux jaunes brillants... Rien que d'y penser, une vague de peur s'empara d'elle, elle frissonna. Elle ne voulait pas fermer les yeux car l'image du reptile rampant était venue parasitée son esprit. Ahmès, sentant la peur chez son amie, lui serra la main et se tourna vers elle. Il l'assura que tout allait bien et qu'aucun serpent n'était dans les parages. Prise de peur, elle se boucha les oreilles et ne voulait pas en entendre davantage. Son meilleur ami lui agrippa le poignet tandis qu'elle faisait une crise de panique, son souffle s'accélérant, son cœur battant tout rompre, sa gorge s'asséchant et son visage devenant de plus en plus pâle. Ahmès essaya de la réconforter, il lui demanda de respirer lentement. Elle se calma et son rythme cardiaque ainsi que sa respiration revinrent à la normale. Des larmes de peur avaient coulé le long de ses joues qu'elle s'empressa d'effacer. Salomon, pris au dépourvu - n'ayant absolument pas anticipé la réaction de Fedora, déglutit et demanda si il pouvait continuer.
- Mais, elle vient de faire une crise ! s'écria Ahmès, se retournant vivement vers son grand-père, choqué par son attitude vis-à-vis de Fedora.
- Non, c'est bon, il peut y aller. Tant que tu es avec moi, rien ne peut m'arriver, avait-elle finit par dire. Elle se blottit contre lui et le serra encore plus contre elle. Salomon inspira et commença son récit.
Ça c'était produit quelques années après leur première rencontre, ils devaient avoir au moins cinq ans. Fedora était vêtue d'une petite robe blanche, d'une ceinture en tissu doré, son cou était orné d'un fin collier en or, ses bras et ses poignets étaient ornés de bracelets en or et elle était chaussée d'une paire de ballerines. Ses cheveux - à présent blonds - étaient détachés et une frange venait cacher son front. Quant à Ahmès, il était vêtu d'une tunique blanche où se trouvait une ceinture triple en or, un collier de menât venait égayer son cou, il avait des boucles d'oreilles en or, des bracelets aux poignets en or et un seul bracelet de biceps au bras droit. La petite Fedora avait vu une figue et essaya de la prendre en sautant le plus haut qu'elle pouvait mais elle était encore trop petite. C'est alors que le petit Ahmès arriva et vit les efforts désespérés de son amie. Alors, il s'avança vers elle, étant plus grand qu'elle, il n'eut qu'à se hisser un peu pour attraper la figue que la petite Fedora souhaitait. Elle l'avait regarder faire, admirative, et elle s'était tourner vers lui. Il lui tendait le fruit qu'elle avait prit rapidement. Elle l'avait mit entre ses mains et avait croqué un morceau dans le fruit. Ses papilles avaient explosé dans une explosion de plaisir. Elle s'était assise dans l'herbe du jardin, Ahmès l'y avait rejointe et la contempla en train de manger. Soudain, ils avaient entendit un bruit dans les hautes herbes qui les avaient fait sursauter. Fedora s'était mise derrière Ahmès qui s'était rapproché de la source de leurs sursauts. Ils avaient entendu un sifflement de serpent... Soudain, une de ces créatures avec des écailles était apparut. Le petit pharaon et la petite Fedora avaient soupiré de soulagement. Elle s'était avancé vers le reptile et lui avait tendu sa main, persuadée qu'il n'était pas dangereux. Mais, elle fut vite surprise lorsqu'il l'avait attaqué et mordu au bras. Ahmès s'était rué vers elle, le serpent avait déjà rampé loin d'eux. Il lui avait ordonné de s'asseoir, elle qui était en train de pleurer toutes les larmes de son pauvre corps envenimé. Il avait réussi à la rassurer en lui répétant qu'elle allait s'en sortir. Son cœur se calmait de plus en plus, elle tenait son avant-bras, là où elle avait été mordu. Il lui avait demandé de se mettre à l'ombre sous le figuier. Il avait déchiré un bout de sa tunique et avait enlevé un de ses bracelets qu'il venait de tordre pour la mettre sur la morsure. Même si elle s'était calmée, Fedora transpirait et n'était pas rassurée. Les larmes lui brûlèrent les yeux, elle voulait les évacuer mais elle devait rester calme et sereine. Ahmès, qui avait jusque-là assurer, s'était levé. Il avait prévenu Fedora qu'il partait voir leurs parents respectifs pour leu expliquer la situation. Fedora l'avait imploré de rester avec elle mais il était déjà trop loin. Elle avait prit de grandes bouffées d'air et tentait de se rassurer. Elle s'était endormie, se tenant toujours l'avant-bras lorsque ses parents étaient arrivés.
- Là, on t'a emmené à l'hôpital et tu as été prise en charge. Ils ont désinfecté la plaie, t'ont gardé en observation et t'ont soigné...
- Qu'est que ce je pouvais être débile enfant... soupira-t-elle, en se séparant d'Ahmès, se prenant la tête dans les mains, pleurant.
- Allons Fedora, tu étais curieuse, on l'est tous à cet âge. Et puis, ça ne te rappelle un épisode dans Thor: Ragnarok ? lui demanda-t-il, un sourire malicieux aux lèvres.
- Hein ? Quoi ? demanda-t-elle, relevant la tête, ses yeux faisant ruisseler des larmes sur ses joues.
- Loki ne se serait pas transformer en serpent pour tuer son demi-frère lorsqu'ils avaient huit ans ?
- Très, très drôle ça Ahmès, rétorqua-t-elle, ironique.
- Tu ris de ta meilleure amie, Ahmès, ce ne pas très malin. Surtout quand ton grand-père sait pourquoi tes parents pensaient qu'elle et toi étiez amoureux... répondit Salomon, un sourire malicieux aux lèvres. Ahmès se mit à rougir et se tut lorsque son grand-père commença à conter son histoire.
Le bel égyptien ne devait avoir que dix ans quand ça s'est produit. Son père l'avait emmené faire une promenade et celui-ci souhaitait rentrer chez lui. Son père lui répétait qu'il devait faire un peu d'exercice lorsqu'ils arrivèrent devant un pont en bois. Ahmès rétorqua que Fedora lui manquait et qu'il voulait être avec elle, effaçant les larmes qui dévalaient ses joues. Son père était souriant et avait informé son fils qu'ils allaient bientôt se revoir alors qu'il était en train de marcher sur le pont qui ne semblait pas très stable. Ahmès était en train de marcher sur le pont lorsqu'une latte de bois s'était casser et était tombée, entraînant avec elle le petit Ahmès qui avait réussi à s'accrocher à une latte intacte du pont à l'aide ses deux mains. Il implora son père de l'aider à remonter. Ce dernier se dirigea vers son fils et l'informa qu'il n'allait pas l'aider, qu'il fallait qu'il se débrouille seul. Alors, Ahmès prit son courage à deux mains et réussit à se hisser sur le pont. Son père lui sourit et poursuit son chemin. Ahmès le rejoignit et ils marchèrent vers un endroit qui était familier au petit égyptien. Il portait son éternelle tunique et ses autres bijoux, sauf qu'il avait rajouté à son accoutrement une couronne en or posée sur son front ainsi que des bracelets de biceps. Le paysage lui devenait de plus en plus familier lorsqu'il le regarda en détail. C'était le chemin du cimetière... Le cœur du petit Ahmès s'était serré, il appréhendait. Il ne savait pas pourquoi son père l'avait emmené jusqu'ici. Son cœur battait à tout rompre et sa gorge était nouée tandis qu'ils étaient en train d'avancer vers l'entrée faite de marbre et dont les portes étaient en bois massif. Ils s'engouffraient dans le cimetière jusqu'à tomber devant une pierre tombale au nom de Ha et d'Isis Mérérou. Il s'agissait de ses grands-parents... Il ne possédait aucun souvenir d'eux pour la simple et bonne raison qu'ils sont morts peu après sa naissance. Leurs noms étaient marqués dans le marbre et écrits dans la langue arabe. Le père d'Ahmès s'était écroulé au sol, se mettant à quatre pattes. Il était en train de supplier ses parents dans une langue que le petit Ahmès ne connaissait pas. Mais, il comprenait que son père sanglotait. Il portait ses mains à son cœur, des larmes s'étaient formées de nouveau et il pleurait de plus belle. Il lui demandait pourquoi il pleurait et un éclair déchirait le ciel, effrayant le petit égyptien. Son père lui avait répondu qu'il priait pour lui et pour son petit frère - Hou -. Il se levait et se dirigeait vers son fils apeuré par les éclairs - alors qu'il y avait un beau ciel bleu avant -. Il l'avait prit dans ses bras et tentait de le rassurer, lui disant qu'il allait bientôt revoir son amoureuse. Ahmès avait levé et était en train de contempler son père - souriant et rassurant -, une larme coulant le long de sa joue, ses yeux brillants et l'iris améthystes de ses mirettes tremblantes. Le petit Ahmès avait fini par succomber au sourire communicatif de son père qui lui avait ébouriffé les cheveux avant de se séparer de lui.
- Ils ont crû qu'on s'aimait à partir de ce moment là ? demanda Ahmès.
- Oh, bien avant ! s'exclama son grand-père. Mais, ça c'est confirmé ce jour-ci.
- Je pleurais vraiment pour un rien à l'époque... Un vrai bébé... fit-il remarquer.
- Tu es toujours un bébé, Ahmès, rétorqua Fedora avant de se prendre une claque derrière la tête par son ami d'enfance. Ouille ! Ça fait mal ! s'écria-t-elle en se levant, en même temps que son ami.
- Ahmès Atem Mérérou ! On ne frappe pas les filles, encore plus si elles sont nos amis
- Mais ! Elle a dit que j'étais toujours un bébé ! s'écria-t-il, boudeur.
- Avec un comportement comme ça, excuse moi mais tu l'es encore... fit-elle remarquer.
- C'est pas faux... assuma-t-il. Fedora, je suis désolé, je ne recommencerai plus... s'excusa-t-il en prenant la main de la blonde.
- C'est en parti de ma faute, donc je t'excuse et te demande de me pardonner, lui répondit-elle, calme et sereine, navrée.
- Je te pardonne ma petite Isis, lui répondit-il en la prenant dans ses bras.
- Merci, mon Pharaon... rétorqua-t-elle en se blottissant contre lui.
- Ah, les enfants... soupira Salomon, levant les yeux au ciel.
Fedora et Ahmès pouffèrent de rire avant de se séparer. Salomon s'hissa sur ses jambes. Il prit son petit-fils et la blonde dans ses bras, les serrant. Ils se séparèrent, Salomon posa délicatement ses mains sur les joues basanées de son petit-fils et l'assura qu'il sera toujours le bienvenu chez lui. Ahmès lui répondit qu'il était obligé de repartir en Egypte à cause de ses parents. Son grand-père roula des yeux et dit, avec amertume, qu'il en avait assez de son fils et de sa femme. Il informa Ahmès qu'il vivra chez lui dès qu'il rentrera en Egypte. Son petit-fils le remercia et le prit dans ses bras. Salomon se sépara de lui, l'embrassa sur le front avec douceur, comme il le fit avec Fedora avant de repartir. Ahmès enroula son bras autour de la taille de la blonde et posa sa tête sur celle de son amie. Fedora se sépara de lui et se mit en face d'Ahmès. Ils se prirent les mains et se sourirent avant de séparer leurs mains l'une de l'autre avec lenteur et douceur. Elle lui tourna le dos et se dirigea vers la porte d'entrée. Elle reçut un message de Lucy l'informant qu'elle avait récupéré Harry et qu'elle l'attendait devant chez elle. Fedora se mit à courir et vit effectivement la voiture de son amie. Elle se rua vers la voiture, elle ouvrit la portière de la banquette arrière et s'y assit.
Après avoir mangée, Fedora se dirigea vers sa chambre et s'écroula sur son lit. Elle prit son portable et vit que Charles lui avait envoyé des messages. Il semblait inquiet. Alors, elle l'appela. Il répondit et il était hystérique. Elle réussit à le calmer en lui disant qu'elle allait bien, qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Charles se calma et lui souhaita une bonne nuit avant de se raccrocher. Fedora se leva après avoir papillonné des yeux d'incompréhension. Elle se changea et se mit en pyjama. Elle partit se coucher en se mettant sous les couvertures chaudes de son lit. Elle passa son bras sous son oreiller et posa sa tête dessus. Elle s'endormit finalement.
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