XVII : LA LOI DE MURPHY
Ahmès agissait comme un attrape-rêve pour Fedora. En plus d'être apaisant, il chassait les mauvais rêves et rendait la nuit plus calme et propice à des merveilles. C'était ça qu'elle aimait chez lui, ainsi que beaucoup d'autres choses. C'est un véritable amour ce garçon-là... Elle se fit réveiller par la voix douce d'Ahmès qui lui ordonnait tendrement de se lever et qui lui faisait des papouilles dans la nuque. Fedora en frissonna et lui demanda d'arrêter. Elle plaqua sur sa nuque un coussin, dégageant ainsi la main basanée de l'égyptien.
- Fedora, il faut se lever et affronter. Lèves toi ou je te promets que tu vas le regretter... la prévint-il, sérieux. Bon, puisque c'est comme ça, rajouta-t-il tandis que Fedora se moquait de lui.
Il se leva et sortit de sa veste grise son portable. Il déverrouilla son téléphone et alla dans l'application de musique. Il chercha un titre dans sa bibliothèque et le trouva finalement. Il mit le son à fond. La blonde, qui s'était rendormie, s'éveilla de nouveau mais sur le générique anglais de Yu-Gi-Oh!
- C'est peut-être l'heure de se réveiller mais c'est pas l'heure du duel ! s'exclama-t-elle, essayant de couvrir la musique. AHMES ! cria-t-elle. ARRÊTE DE SUITE !
- Lèves toi ! lui ordonna-t-il, rieur.
Bougonnante, elle finit par se lever et son ami arrêta la musique. Il la considéra avant de s'avancer vers elle et de la prendre dans ses bras. Il lui disait qu'il savait ce qu'elle ressentait et qu'il comprenait qu'elle veuille rester au chaud mais il ajouta qu'elle devait y aller, pour montrer aux autres que personne n'avait le droit de piétiner son cœur. Il la sépara un peu d'elle et la contempla. Fedora hocha la tête, Ahmès - qui avait penché la tête sur le côté - lui sourit tendrement. Ils s'espacèrent et la blonde alla chercher de quoi s'habiller. Elle prit donc un haut blanc au col arrondi, une veste noire en cuir, un jean noir et des bottines à talons hauts. Elle prit aussi des sous-vêtements blancs et chercha dans sa boite à bijoux un collier ras de cou noir et fin avec un nœud. Puis, elle alla se changer à la salle de bain. Une fois vêtue et chaussée, il ne lui manquait plus que le maquillage. Elle se brossa rapidement les cheveux et les mit derrière ses oreilles, elle se maquilla les yeux d'une poudre blanche nacrée et traça un trait fin d'eye-liner, elle se maquilla les lèvres d'un rouge orange corail. Elle sortit de la salle de bain et vit qu'Ahmès aussi s'était changé. Il était habillé d'un haut noir, d'une veste violette sombre et un jean, il était chaussé d'une paire de baskets et portait de nouveau son collier noir ras de cou ainsi que sa chaîne avec sa pyramide retournée. Fedora marcha vers lui. Il lui prit les mains et la dévisagea.
- Charles ne sait pas ce qu'il a perdu, dit-il en prenant le visage de sa meilleure amie avec son index et son pouce.
- Il n'était peut-être la bonne personne... soupira-t-elle. Bon, si on y allait avant que les cours ne commencent ? lui demanda-t-elle, souriante.
- Là, je retrouve ma Fedora, dit-il rayonnant aussi.
Ils prirent leurs sacs de cours et sortirent de sa chambre. Ils se dirigèrent vers le salon où se trouvaient déjà Viktoire, Chédi et Lucy. Ces dernières se retournèrent vers eux. La petite blonde demanda à son amie si elle allait mieux. Fedora hocha la tête et répondit qu'elle se sentait d'attaque pour cette journée. Ses amies lui sourirent, la blonde - ne voyant aucune trace de son cousin - leur demanda où était Harry. Lucy haussa les épaules, et Viktoire lui répondit qu'il devait encore dormir. Fedora soupira, elle informa Lucy qu'Ahmès et elle allèrent au lycée à pied. Après tout, ce n'était pas loin de l'appartement. La petite blonde leur demanda si ils ne préféraient pas qu'elle les conduisent là-bas. Ahmès et Fedora échangèrent un regard complice et acceptèrent la proposition de Lucy. Fedora prit de quoi déjeuner, Chédi tendit à son cousin un beignet qu'il prit. Il en croqua un morceau et le finit en une seconde. Chédi roula des yeux et sourit de manière malicieuse. Lucy les informa qu'il fallait y aller. Fedora finit de boire son chocolat chaud et de manger son beignet. Les autres filles finirent leurs déjeuners et prirent leurs sacs de cours. La blonde prévint les autres qu'elle allait voir si Harry était éveillé. Elle se dirigea vers la chambre de son cousin et entra. Elle alluma la lampe torche de son portable et le vit, allongé sous les couvertures, dormant paisiblement. Elle marcha vers lui, le regarda tendrement avant de se pencher sur lui et de lui embrasser le front après avoir mit en arrière les cheveux châtain de ce dernier. Elle s'en alla et referma la porte derrière elle. Elle se dépêcha lorsque Lucy lui ordonna de faire vite. Elle arriva et sortit de l'appartement dont elle ferma la porte. Ahmès lui prit la main et ils descendirent les escaliers. Fedora et Lucy jurèrent lorsqu'elles virent la neige tandis que l'égyptien, sa cousine et Viktoire étaient heureuses. L'égyptienne sortit de son sac de cours deux écharpes, elle en tendit une à Ahmès qui l'enroula autour de son cou. Viktoire prit dans son sac un bonnet noir aux oreilles de chat qu'elle mit sur sa tête. Les deux blondes soupirèrent, elles s'apprêtèrent à rentrer à l'appartement lorsque les en empêcha en les prenant par le col de leurs vestes. Ahmès, qui tenait la plus grande des blondes, enleva son écharpe de son cou et la partagea avec elle. Viktoire poussa Lucy jusqu'à la voiture. Celle-ci l'ouvrit et elle s'engouffra dedans, elle s'attacha et démarra le moteur, mettant le chauffage. Fedora laissa la place de devant à Viktoire. Ahmès ouvrit la portière et laissa entrer sa cousine puis Fedora. Ils s'assirent et s'attachèrent. Lucy mit La Loi de Murphy de la chanteuse française Angèle. Ahmès murmura à l'adresse de la grande blonde qu'il préféra encore cette chanteuse là que Louane. Fedora acquiesça et chanta en chœur avec Lucy.
Arrivés au lycée, Lucy se gara sur le parking. Fedora et Ahmès se détachèrent et sortirent de la voiture. Le froid glacial était mordant et la blonde préféra la chaleur de la voiture. C'est pourquoi, ils se dépêchèrent de rentrer à l'intérieur du lycée. Ils passèrent la grille et longèrent la cour. Ils rentrèrent dans l'établissement et soupirèrent. Ils montèrent les marches et se dirigèrent vers leur salle de cours lorsqu'ils tombèrent sur Caroline Mallory et sa bande de copines. Ahmès les défia de dire quoi que ce soit mais ça ne fit rien.
- Je ne sais pas comment Charles a fait pour aimer une fille comme toi... Peut-être n'étais-ce qu'un jeu. Tu ne devais être qu'une expérience... ajouta-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres.
- Assez ! ordonna Fedora, dos à Caroline, serrant les poings, se mordant la lèvre inférieure et fermant les yeux, facilitant ainsi la descente de ses larmes. Tout ce que tu dis ne sont que des mensonges ! continua-t-elle, sanglotante.
- Tu crois ? Pourquoi crois-tu qu'il s'est intéressé à toi ? C'était seulement parce que tu es la meilleure de votre classe. Il ne t'a jamais aimé, et toit pauvre sotte, tu es tombée dans son piège...
- Ça suffit ! hurla-t-elle, folle de rage en se tournant vers le groupe de Caroline.
Elle se dirigea vers le groupe lorsqu'on l'en empêcha. Ahmès la retenait, elle qui voulait leur refaire le portrait. Il avait enroulé son bras droit autour de ses épaules et tenait son avant-bras avec sa main gauche, comme Fedora avait levé son poing. Elle était plus furieuse mais elle devait avouer qu'elle se posait des questions, elle continuait d'avoir des doutes. Charles s'était-il joué d'elle ? Faisait-il semblant ? Pourquoi lui avoir brisé le cœur ? Lui qui se disait être un vrai gentleman, comparé à son cousin. Fatiguée et maintenant lucide, elle se sépara des bras musclés, basanés et réconfortants d'Ahmès et se dirigea aux toilettes, tournant le dos au bel égyptien et à ces filles sans cervelle. Il la voyait partir loin de lui, impuissant. Elle l'abandonna peu à peu, se réfugiant dans les ténèbres plutôt que de rester dans la lumière avec lui. Surpris, il écarquilla les yeux et leva la main, comme pour la tendre à sa meilleure amie. Il s'apprêta à la rejoindre, poussant de son chemin les pimbêches, lorsque Lucy lui agrippa le poignet. Il plongea son regard améthyste dans celui lagon de la petite blonde. Elle l'implora de faire revenir son amie, de faire revenir la véritable Fedora. Ahmès écarquilla les yeux, pris au dépourvu. Il ferma les yeux, un mince sourire aux lèvres en abaissant la tête. Il lui répondit qu'il s'apprêtait à aller voir Fedora lorsqu'elle lui avait agrippé le poignet. Lucy rougit et lui lâcha le poignet. Ahmès l'en remercia et se rua vers les toilettes des filles. Au lieu de la trouver dedans et au-dessus d'un lavabo en train de pleurer, il la vit assise contre le mur, les jambes pliées, la têt contre ses genoux. Ahmès se racla la gorge, Fedora releva la tête et le contempla, lui qui avait une main posée sur sa taille. Il s'agenouilla en face d'elle et posa sa main sur le genoux droit de sa meilleure amie dont le visage était ruisselant de larmes. Ahmès se leva d'un bond, déterminé et décidé. Fedora se mit sur ses genoux et enroula ses bras autour de la taille de l'égyptien. De ses doux yeux bleus, elle l'implora de rien faire à Charles. Il la regarda, interloqué, mais la tendresse et la douceur de ses yeux l'apaisèrent. Il soupira, prit les mains de la blonde et l'aida à se relever. Elle le prit dans ses bras, s'agrippant à lui.
- Ahmès ! s'écria une voix masculine familière. Bouge tes jolies petites fesses princières de pharaon avant que je ne vienne m'en charger moi-même ! s'exclama Héka.
Fedora pouffa de rire et se sépara de son ami. Ce dernier enroula son bras autour de la taille de la blonde et eut un sourire gêné. Elle le contempla avec un sourire malicieux. Il lui ordonna de ne rien dire à quiconque. Fedora le lui jura, ne pouvant s'empêcher d'éclater de rire. La sonnerie retentit et les deux amis se ruèrent vers Héka. Ce dernier fit la bise à la blonde et lui demanda si elle allait. Elle hocha la tête et lui répondit qu'elle se sentait bien. Il la regarda tendrement avant de se tourner vers Ahmès. Il lui prit la main et l'emmena contre lui, de son autre main, il claqua violemment son autre main sur la fesse droite d'Ahmès qui gémit de douleur. Ses yeux s'embrumèrent alors que ses joues commencèrent à devenir rouges. Fedora se fit violence pour ne pas éclater de rire et se dirigea vers la salle de classe. Le professeur de français arriva, il ouvrit la porte de la salle et laissa ses élèves entrer. Fedora le salua et s'assit à sa place. Elle sortit ses affaires lorsque Nathan passa près de sa table.
- Oh ma petite femme, dit-il, moqueur à l'attention de Fedora qui se tourna vers lui, excédée. - Dégage de là Porceau, lui ordonna Ahmès, s'apprêtant à s'asseoir près d'Héka.
- Hé, calme toi Ahmès, c'était juste pour rire.
Ahmès chuchota à l'oreille d'Héka et se dirigea vers Fedora lorsqu'Angelica arriva, un peu en retard. Elle informa l'égyptien qu'elle s'assoit aux côtés de la blonde. Celle-ci la remercia et le professeur ferma la porte, Ahmès se rassit près de son petit-ami. Le professeur fit l'appel et remarqua l'absence de Charles Davis. Fedora baissa la tête, son amie la prit par les épaules et la réconforta. Le professeur demanda à Kelian de distribuer les livres de cours, ils allaient travailler sur une oeuvre française se nommant Bel-Ami. Le brun à la cicatrice appela Fedora alors qu'il lui faisait dos. Elle l'appela, il se tourna et la vit. Il lui tendit son livre et celle-ci le prit. Elle ouvrit à la page que leur professeur leur avait dit de prendre pour lire le texte. Ahmès leva la main pour lire le texte français qui n'avait pas été traduit en anglais. L'égyptien avait étudié de nombreuses langues - il savait parler français, italien, japonais, anglais, allemand, espagnol, russe, roumain et bien sûr arabe qui est sa langue maternelle -, il avait aussi étudié le latin, l'ancien égyptien et l'ancien norrois. Il lisait avec aisance le texte de Guy de Maupassant. Fedora lisait avec attention, elle parlait et comprenait la langue française. Mais, Ahmès perdit sa voix lorsqu'il lu le prénom de l'ex de Fedora. Il écarquilla les yeux, abaissa la tête et ferma ses mirettes violettes, refusant d'aller plus loin dans la lecture du deuxième chapitre de l'oeuvre de Maupassant. Fedora avait les yeux scotchés sur le prénom de Charles, des larmes coulèrent le long de ses joues, elles imprégnèrent le papier glacé. Angelica posa sa main sur l'épaule de la blonde qui se leva d'un bond. Elle sortit de la salle, Ahmès se leva et voulut la rejoindre quand la main d'Héka lui agrippa le poignet. L'égyptien fut contraint de rester jusqu'à la fin du cour alors que Fedora était partie.
La blonde se rua vers les toilettes et claqua violemment la porte. Elle se mit au-dessus d'un lavabo et laissa ses larmes couler sur ses joues. Elle n'arrivait pas à s'arrêter, son ventre était douloureux, son cœur se serra et sa gorge se noua. Elle plaqua sa main droite sur sa joue et pleura de plus belle. Les yeux fermés, elle les ouvrit et vit son reflet dans le miroir. La glace lui montrait une fille désespérée, au cœur brisé et l'humeur massacrante. Elle serra le poing et donna un énorme coup de poing dans le miroir qui se brisa en mille morceaux. Les bouts de verre lui écorchèrent la peau et ses phalanges saignèrent. Elle porta ses plaies à ses lèvres et suça le sang. Ahmès et la classe avaient entendu un fracas. L'égyptien demanda au professeur si il pouvait aller voir si il ne s'agissait pas de la blonde. Le professeur lui répondit qu'il ira voir durant l'interclasse. L'égyptien serra le poing, les muscles de sa mâchoire se contractèrent. Il voulait aller voir si tout se passait bien. Si Fedora allait bien, et surtout, si elle était encore en vie.
La blonde contempla ses blessures et leva la tête vers le miroir. Le côté droit de la glace était intacte, le gauche était presque vide, les bouts de verre étaient dans le lavabo. L'esprit embrumé par de funeste idées, Fedora prit un bout du miroir cassé. Elle le contempla avant de le planter dans sa chair et de la déchirer avec. Le liquide carmin vital se déversa au sol, la vidant de ses forces restantes. Elle tomba au sol, tenant encore le bout de miroir dans sa main. Ses paupières se fermèrent, son rythme cardiaque ralentissait, elle sombra de plus en plus dans les ténèbres qu'Ahmès avait voulu lui éviter. Elle avait puisé dans ses dernières forces pour résister à l'envie d'en finir avant d'aller en cours. Mais, ça en était fini... Rê, Seth, Anubis et Osiris en avaient fini d'elle... Ahmès s'inquiéta. Il regardait l'horloge avançait avec lenteur et n'attendait plus que la fin des cours pour aller voir comment se portait son amie. Même Héka était perplexe. Angelica tapotait la table de ses quatre doigts anxieusement. Lucy semblait plus qu'apeurée, elle connaissait Fedora autant qu'Ahmès, et celui-ci se prépara au pire. La sonnerie retentit. Ahmès fit vite son sac et se leva. Angelica rangea celui de Fedora et le tendit à l'égyptien qui se rua à l'extérieur de la salle. Il était le premier à sortir de cours. Il parcourut le couloir à la recherche de la blonde quand il vit un effroyable spectacle dressé devant lui. Fedora gisait au sol dans une marre de sang. L'égyptien, paniqué, effrayé, était cloué sur place. Il ne comprenait pas... Tout se mélangeait dans sa tête. Ses jambes s'étaient solidifiées. Lorsque Lucy arriva, elle hurla de terreur, elle porta ses mains à sa bouche. Viktoire vint à son tour et fut aussi tétanisée que les deux autres. Ahmès se reprit et se rua vers Fedora. Il s'agenouilla à ses côtés, il la posa sur sa cuisse et la prit dans ses bras. Il l'implora de se réveiller, la secouant tendrement, l'interpellant. En la voyant ainsi, sa vue s'embruma, sa gorge se noua et il laissa retomber son genoux sur lequel était posée la tête de Fedora. Il leva la tête et supplia les gens autour de l'aider. Mais tous étaient paralysés. Ses yeux prunes se posèrent sur Billy, une jolie rousse qui en pinçait pour lui à l'époque. Il la pria de venir l'aider, les larmes dévalant ses joues. Billy arriva. Elle lui demanda de se mettre à genoux et de poser la tête de Fedora sur ses cuisses tandis qu'elle vérifiait le rythme cardiaque de la blonde. Il fit ce qu'elle lui demanda de faire. Il posa sa main droite sur le front glacé de Fedora et mit son autre main sur la joue de cette dernière. Billy ôta son écharpe et la déploya sur le corps inanimé de la blonde. La belle rousse prit le pouls de Fedora, il était faible mais il était là ! Elle en informa l'égyptien qui retrouvait le sourire. Ahmès sortit de sa poche un paquet de mouchoir. ll en prit un, sortit les autres et les jeta au sol, ne gardant que le plastique et un mouchoir. Il mit le mouchoir sur la plaie sanglante de la blonde et mit par-dessus le tissu le paquet en plastique. Il fit l'appui manuel et demanda à Billy d'alerter les secours. Il lui dicta ce qu'elle devait dire et l'informa qu'elle ne devait pas raccrocher avant les secours et qu'elle devait lui rendre compte de que les secours lui ont dit. Malgré la compression, Fedora palissait de plus en plus. Heureusement, les urgentistes prirent le relais et le remercièrent d'avoir fait le nécessaire pour qu'elle vive encore un peu. Ahmès leur demanda si il pouvait les accompagner. Un urgentiste l'interrogea sur ses liens de parenté avec la victime et l'égyptien lui répondit qu'il faisait parti de la famille de Fedora. Il accepta qu'il vienne. Ils mirent la blonde dans un brancard et prirent l'ascenseur. Ahmès tenait la main de Fedora et la contempla. Elle devenait de plus en plus blanche et ça l'inquiétait. Ils arrivèrent finalement à destination. Les urgentistes ouvrirent l'ambulance et sortirent le brancard. Ahmès tenait toujours fermement et tendrement la main de Fedora. Des médecins accoururent et prirent la barre du brancard. Ils demandèrent ce qui s'était passé et l'égyptien leur conta ce qu'il s'était produit. Un médecin le remercia et l'informa qu'ils allaient la prendre en mains. Il lui ordonna de s'asseoir sur une chaise en attendant leur retour. Ahmès n'eut d'autre choix que de s'asseoir et de patienter. Il ne savait pas ce qui était en train de se passer. Il s'angoissait de plus en plus. Soudain, il vit le brancard où se trouvait Fedora, paisiblement endormie. Il remarqua qu'on lui avait posé des points de sutures et qu'une poche de sang était en train de lui redonner le sang qu'elle avait perdu. Il se souvenu que Chédi avait donné son sang et que, comme Fedora, elle était du groupe O et du rhésus positif. Peut-être que le sang qu'ils lui donnaient était celui de sa cousine. Lui n'était que du groupe A et avait un rhésus positif. Il aurait tellement voulu pouvoir participer à son rétablissement. Ahmès se leva lorsque la porte s'ouvrit sur Grace et Henry. Ils étaient essoufflés et regardèrent leur grande sœur avec effroi. Ils ne comprenaient pas ce qui lui était arrivé. Une infirmière ouvrit la porte d'une chambre seule et alors que l'égyptien s'avança pour entrer, elle lui barra la route et l'informa que le médecin et elle devaient d'abord brancher les machines et vérifier certaines choses. Elle s'excusa auprès de lui d'une voix empathique et douce. Ahmès comprit et se retourna. Il se trouvait juste devant la chambre de Fedora et le fait de ne pouvoir ni entrer ni la voir l'attrista encore plus. La tête baissée, les larmes dévalaient son séduisant visage tanné par le soleil. Son corps entier tremblait, ses bras se trouvant le long de son anatomie. Henry voulut le réconforter et s'apprêta à poser sa main sur l'avant-bras d'Ahmès, mais il se ravisa. Quant à Grace, elle se jeta sur lui. Il la prit dans ses bras et les enroula autour des épaules de la petite. Elle pleurait et Ahmès sentit que sa gorge se noua encore plus, sa vue s'embruma.
- Tu disais que tu la protégerais ! lui reprocha-t-elle, sanglotante, la voix déraillante par les larmes, en tapant ses petits poings sur le torse athlétique de l'égyptien.
Une voix se fit entendre. Il se retourna et vit le médecin qui s'était occupé de Fedora. Il les informa qu'elle allait bien et qu'elle allait bientôt se réveiller. Ahmès en fut soulager et Grace se sépara de lui, courant vers la chambre de sa sœur. Henry la suivit et Ahmès l'en remercia. Le docteur lui répondit que c'était son travail. L'égyptien entra, le médecin s'en alla. Ahmès soupira et ne fut aucunement soulagé en voyant tant de machines autour du lit de Fedora. Près du lit se trouvaient un fauteuil moelleux, ainsi qu'un canapé trois places. Ahmès s'y assit et invita Henry ainsi que Grace à venir. Le petit garçon se mit à la gauche d'Ahmès tandis que la petite s'assit à sa droite. Il enroula ses bras autour des épaules du petit frère et de la petite sœur de sa meilleure amie. Il contempla cette dernière, elle dormait et semblait sereine. Ahmès sourit tendrement, il caressa la main de Grace qui finit par s'endormir sous l'effet des douces caresses ambrées de l'égyptien. Lui-même s'endormit sous le coup. Il fut réveiller par l'ouverture d'une porte à la volée. C'était Harry ! Il était essoufflé et était plus pâle que d'habitude. Il entra et Ahmès le considéra. Il portait un haut noir sous un blazer noir, un pantalon noir et était chaussé d'une paire de chaussures italiennes. Il regarda tantôt Fedora tantôt Ahmès et les petits. Il écarquilla les yeux et se mordit la lèvre inférieure.
- Je vais tuer Charles, dit-il, amer, les muscles de sa mâchoire se contractant.
- Harry, commença Ahmès, la voix apaisante. Elle a besoin de toi, et elle a besoin de toi maintenant et à ses côtés. Je ne pense pas qu'elle soit heureuse à l'idée de te savoir en prison parce-que tu as voulu tuer Charles.
- Tu as raison... Mais que faire ?
- Pour l'instant, il nous faut attendre qu'elle se réveille. Et dès qu'il eut dit sa phrase, Fedora ouvrit les yeux.
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