les trois valises

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L’architecte fut bien sûr dépité par cette annonce. Il s’y attendait bien sûr, mais l’amitié qu’il ressentait pour le jardinier était sincère et il sut que leurs échanges allaient lui manquer.

  • Auras-tu assez de temps pour te préparer pour ce grand voyage ?
  • Oui, sans problème. J’ai déjà tout ce qu’il me faut, ou presque. Je partirai avec un grand sac à dos et cela devrait suffire.
  • Partir pour une année ou plus, ce n’est pas évident. Mais là où tu vas-tu ne devrais manquer de rien.
  • Non effectivement. Mais je pars aussi avec 3 valises : une petite, une moyenne et une grande.
  • Trois valises mais pourquoi ?
  • En fait ce ne sont pas de vraies valises, mais elles seront quand même avec moi
    La petite est celle de mes regrets : laisser mes amis et mes grands-parents, tous les rêves que je n’ai pas réalisés, les amours que je n’ai pas eus.
    La moyenne celle de mes projets : m’épanouir et m’assumer sur place, explorer de nouveaux horizons, rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouvelles musiques ...
    La plus grande est destinée à engranger mes souvenirs. Aujourd’hui il n’y a rien dedans.
    Je compte bien vider rapidement la première et la laisser en route, je ferai évoluer le contenu de la seconde avec de nouveaux projets et en transférant ceux que j'aurai réalisés dans la troisième.
    Celle-là je ne suis pas sûr qu’elle soit assez grande. A force de la remplir, je vais peut-être devoir l’échanger contre une malle en cours de route.
  • Sympa. J'espère bien qu'un jour tu pourras venir partager avec moi une partie du contenu de la troisième.
  • Carrément. pourquoi pas ?

Pour conclure cette conversation, Harold remercia Philippe pour ces échanges

  • Je n’aurais jamais imaginé en arrivant tout à l’heure que la soirée se passerait comme cela. Mais ce fut vraiment cool. Alors merci, merci beaucoup.

L'architecte pensait qu’il s’apprêtait à partir et se dit que la soirée avait vraiment été agréable. Même s'il regrettait qu'elle s'achève si tôt et qu'elle n'aurait pas de suite.Cependant Harold lui plantat directement son regard dans les yeux. Ouvrant sa chemise il laissa apparaitre sur son torse le galbe d'une crinière verte, et dit :

  • Mon ami, ici présent, aurait beaucoup besoin de tendresse …

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