34. Une histoire coton
J’ouvre les yeux lentement. La chambre baigne d’un délicat orangé. Tout est paisible et silencieux. Je me redresse sur le lit, me frotte les yeux en baillant.
Qu’est-ce que j’ai bien dormi !
Voler dans un champ de nuage est tellement reposant. En dépit du délirium qui l’a précédé, j’ai l’impression d’être encore au milieu d’une épaisse couche de coton. Il fait bon d’être vivant, frais et dispos. Surtout un dimanche.
7h17. Il est bien tôt, mais je n’ai plus sommeil. Et même si je l’avais, l’envie de basculer dans mon clin décérébré m’arracherait à l’étreinte ouatée de cette réalité temporaire. Trop heureux pour me lever, je me recouche comme un gros chat.
De l’autre côté de la porte, j’entends mon colocataire, Gabriel, se parer pour le travail. Lui n’a pas la chance du télétravail, même et notamment le dimanche. Le clown obèse n’attend que lui pour vendre ses petits plats aux chalands avides de se faire péter le bidon.
Je soupire, préférant le confort de l’édredon au tumulte de l’inconscient. Quand j’y repense, j’ai eu le contrôle cette fois. Une première dans l’histoire de mes rêves chelous. C’est si dommage que pour une histoire de palmes, mon subconscient ait mis le hola dessus.
C’est con, un rêve quand même.
Annotations