Au moyen âge les cracheurs de feu divertissaient le peuple sur la place publique. La littérature, la musique, la peinture, les arts en général étaient des loisirs réservés à une élite, des loisirs qui après de longues luttes sociales furent progressivement ouverts à tous. Au moment où nous pourrions jouir de ce bienfait et le diffuser encore plus largement, nous assistons aujourd'hui à un retour de l'obscurantisme. Un obscurantisme organisé par ceux que l'on peut nommer « les cracheurs d'invectives ». Dans leur costume de scène, sur les plateaux de télévision, dans les coulisses du pouvoir ou parfois même dans le bureau ovale du président des États unis, ces clowns grotesques crachent leur diatribe, leurs injures sur le plus méritant des hommes et sur ceux qui le défendent. Conscients qu'ils jouent une comédie destinée à rassembler autour d'eux les électeurs les plus haineux ils vont jusqu'à se féliciter d'avoir réalisé une bonne séquence de télévision en humiliant un homme qui vaut mille fois plus qu'eux. Ils vont jusqu'à reprocher à leur victime de ne pas porter de costume considérant qu'il s'agit là d'une injure envers le peuple américain mais ne trouve rien à redire à la tenue vestimentaire d'un certain Elon Musk lorsque celui-ci, dans les mêmes lieux, décide avec désinvolture de l'avenir du monde.

Toutes les valeurs sont inversées, l'agresseur devient la victime, le démocrate respectueux des lois est traité de dictateur, tandis que celui qui se maintient au pouvoir pendant plus d'un quart de siècle par des manœuvres antidémocratiques est considéré comme un grand président, un homme honorable et respectable injustement accusé.

Quel maléfice agit sur le cerveau et l'âme de ces gouvernants autocrates qui s'attaquent aux plus faibles pour accaparer leur terre. Ils se sentent si forts et si soutenus qu'ils ne prennent même pas la précaution de cacher leur cupidité et leur haine de l'autre. Animé par leur soif de pouvoir et guidé par un ego démesuré ils sèment le chaos. Leur arme : le mensonge, l'injure, la violence, mais aussi la crédulité et la naïveté de leurs électeurs.

J'ai l'espoir que leur folie et leurs crimes seront révélés prochainement au grand jour et qu'ils trouveront leur place à l'asile pour certains, en prison pour d'autres, quand ce ne serait pas les deux réunis.