Nourrice à toutes épreuves
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Hélas ! Mille fois hélas !
Charminette avait grandi sans devenir la princesse rêvée et espérée. Toute petite fille marchant à quatre pattes, elle pétait dans ses couches en faisant des galipettes. Puis, campée sur ses deux jambes, elle pétait dans ses culottes bouffantes.
Afin de supporter la puanteur, sa nourrice avait été choisie pour manquer d’odorat à cause d'une maladie contractée dans l'enfance. Elle était de plus, un peu sourde et parlait aussi très fort.
« Nouprout », comme l'avait surnommé Charminette dès ses premiers balbutiements, avait hérité de ce drôle de sobriquet parce que les pets de la truculente petite princesse lui déclenchaient de retentissants fous rires.
Toutes les deux s’entendaient à merveille. « Nouprout » aimait la spontanéité de la fillette, alors que le roi et la reine trouvaient malséant d'avoir le verbe haut et de s'esclaffer sans retenue. Pour préserver son image de charmante et de coquette princesse, « Nouprout » avait donc appris à Charminette à se contenir et à garder son sérieux en présence des souverains.
Ainsi, à chaque fois qu’elle était avec eux, la pétulante princesse mordait sa langue pour ne pas éclater de rire et pinçait les lèvres pour ne pas élever la voix. Mais au grand dam de ses parents, malgré toute sa bonne volonté et ses nombreux efforts, il lui était impossible de ne pas péter.
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