Handica-pets
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À l'aube de ses dix-huit ans, Charminette avait été informée qu'une embolie pulmonaire venait de terrasser le roi, et que c'était à elle, sa majorité acquise, que revenait de droit l'autorité suprême !
Terriblement peinée par le décès de son père qu’elle aimait beaucoup, la princesse avait beaucoup pleuré dans les bras de « Nouprout ». Puis, les jours passant, elle s'était apaisée et concentrée sur les responsabilités, les tâches et les devoirs rattachés à sa future fonction.
Et pour se prémunir d'un nouveau chaos dans le pays aux mille et une senteurs, Charminette avait songé à imposer de nouvelles règles dès le début de son règne. Elle y avait longuement réfléchi, puis n’ayant rien perdu de son humour et de son enthousiasme naturel, elle avait pensé à une amusante revanche et ferait donc d’une pierre deux coups.
Sans attendre, l’impétueuse demoiselle avait informé sa nourrice de son projet le jour du couronnement. Et se tenant le ventre, celle-ci s’était exclamée « Oh la la , on va bien rire ! ».
Charminette avait acquiescé en pétant. Dans moins d'une semaine, elle allait être sacrée reine et devait profiter de ce court laps de temps pour travailler son discours d'investiture, et penser à chaque détail de sa douce, mais amusante vengeance.
Puis, arriva le jour où sa mère vint la sortir de l'isolement. Grâce I avait beaucoup vieilli. Le départ de son époux l'avait fortement secoué, mais elle était toujours aussi digne, élégante et mesurée.
De son côté, heureuse et fière d’administrer son beau pays, et pressée de voir la réaction de ses Concitoyens en découvrant son plan, Charminette en tenue d'apparat et dégazant sous ses jupons, avait suivi la reine-mère, silencieuse et magnifique dans sa robe de dentelle noire.
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