Le deuxième rendez-vous avec le Dr. Johnson se profilait à l'horizon. J'étais partagé entre l'anticipation et l'anxiété. L'effet apaisant du premier entretien s'était quelque peu dissipé, laissant maintenant place à un mélange de doutes et d'espoir désagréables. Je me remémorais notre première rencontre, et les paroles du Dr. Johnson résonnaient dans mon esprit, comme une piqûre de rappel que j'étais sur la bonne voie.

Les jours défilaient, l'automne s'intallaient de plus en plus et les vitrines des magasins s'habillaient de décoration d'Halloween, je passais en revue les moments marquants de ma vie, essayant de trouver les pistes d'évolution, les problèmes que j'avais vécu et que nous devions travailler afin de vaincre ma dépression. Les souvenirs douloureux se bousculaient, mais je me sentais pourtant prêt à m'affronter mes démons intérieurs.

C'était le grand jour, je me tenais à nouveau devant l'imposant immeuble du cabinet du Dr. Johnson. Les heures de cours de ma journée étaient à une vitesse folle de la même manière que mon stress n'avait fait qu'augmenter. J'ouvris la porte de l'immeuble, hésitant. Pourtant, c'était un nouvelle étape vers la guérison que j'allais affronter mais j'étais toujours aussi mal à l'aise que lors du premier rendez-vous.

• Bonjour, je m'appelle Marc Andrew, et j'ai rendez-vous à 18h, déclarai-je à la secretaire.

Elle me sourit et m'invita à patienter dans la salle d'attente. Cette fois-ci, j'étais rejoint par d'autres patients plongés dans leurs propres pensées. Maintenant que je me trouvais dans cette pièce, le sablier du temps s'écoulait au ralenti, l'anxiété me trottait dans tout le corps en commençant par mes pieds qui tremblotaient dans tous les sens. Je observais les visages des autres patients, me demandant quelles batailles intérieures ils devraient affronter.

Enfin, la porte de la salle d'attente s'ouvrit doucement, et le Dr. Johnson fit son apparition. Son sourire bienveillant m'accueillit chaleureusement. Ce n'était que le second rendez-vous et pourtant, un sentiment de profonde sécurité surgit en moi.

• Bonjour, Marc. Entrez et asseyez-vous s'il vous plaît, dit-il en désignant son bureau.

Je me levai et le suivis à l'intérieur de son bureau, où régnait une atmosphère feutrée et apaisante. Je m'assis sur le divan et lui sur une chaise.

Pour commencer, il prit un moment pour discuter de mes avancées depuis notre précédente rencontre. Je lui parlai de mes confrontations à la sociabilisation, ma recherche des facteurs de stress et des souvenirs douloureux qui surgissaient, et des petites victoires que j'avais connu.

Le Dr. Johnson m'écouta attentivement, notant de nouveaux détails sur son carnet posé devant lui. Après cette première étape, il posa des questions plus ciblées pour mieux comprendre ma situation et les symptômes que je ressentais lors de mes crises d'angoisse ou mes coups de déprime. Chaque réponse que je donnais était une pièce de puzzle qui s'emboîtaient peu à peu pour former une image plus claire de mon état émotionnel et de mon vécu.

• Maintenant, Marc, j'aimerais que vous me parliez de votre semaine depuis notre dernier rendez-vous. Avez-vous remarqué des changements, des défis ou des moments de réflexions particuliers ? demanda-t-il.

Je pris une profonde inspiration.

• Eh bien, depuis notre dernier rendez, j'ai essayé de mettre en pratique vos conseils. J'ai pris l'habitude de noter mes pensées négatives, de respirer profondément lorsque l'anxiété monte en moi, et de faire preuve d'une plus grande bienveillance envers moi-même. J'ai aussi cherché dans mon passé tous les moments qui ont peut-être déclenché ma dépression.
• C'est un excellent début, Marc. Vous faites preuve d'une réelle volonté d'aller au fond des choses. Nous allons travailler ensemble pour explorer ces souvenirs et éclairer ces zones d'ombre de votre passé. Et souvenez-vous, vous n'êtes pas seul dans cette épreuve. Je suis là pour vous soutenir.

Il prit le temps de réfléchir un instant laissant le silence s'imposer dans la pièce, puis reprit.

• Pour renforcer notre démarche, je vous propose d'intégrer une thérapie cognitive comportementale dans notre approche. La TCC est une méthode éprouvée qui vise à vous aider à reconnaître et à changer les pensées négatives et les schémas de comportement qui alimentent votre dépression et vos crises d'angoisse. Elle consiste en un travail sur les pensées automatiques négatives, sur la recherche de preuves pour ou contre ces pensées, et sur le développement de stratégies pour les remplacer par des pensées plus positives ou constructives. Cela pourrait être un outil puissant pour vous aider à surmonter votre dépression et gérer votre anxiété de manière plus efficace. Qu'en pensez-vous, Marc ?

Sa proposition était une opportunité importante dans mon parcours vers la guérison. La TCC était une approche que j'avais entendue parler, et l'idée de travailler sur mes pensées et mes comportements pour combattre ma dépression semblait être une bonne idée.

• Je suis prêt à essayer, Docteur. Si cela peut m'aider à avancer, je suis ouvert à toutes les opportunités, répondis-je.
• C'est une excellente décision, dit-il en souriant chaleureusement. Nous allons donc travailler dessus en intégrant la TCC dans nos séances à partir de maintenant. Je pense que cela va vraiment faire la différence.

Ce deuxième rendez-vous chez le psychiatre marquait une nouvelle étape dans mon parcours vers la guérison. L'avenir restait flou, incertain mais je me sentais prêt à continuer à écrire ma propre histoire et à progresser.

Après avoir accepté la proposition de la thérapie cognitive comportementale, le Dr. Johnson m'expliqua en détail en quoi consistait cette approche et comment elle allait compléter notre travail.

• La TCC repose sur la compréhension de vos pensées, de vos émotions et de vos comportements sont interconnectés, expliqua-t-il. Elle vise à identifier les schémas de pensées négatives qui alimentent votre dépression et à les transformer en pensées plus constructives. Au fur et à mesure de notre travail, nous allons cibler les situations et les pensées qui déclenchent vos crises, et nous développerons des stratégies pour y faire face de manière plus saine.

Il continua en me disant que la TCC était une approche pratique, axée sur le changement. J'allais devoir tenir un journal pour noter mes pensées automatiques négatives et les situations qui les provoquaient. Ensuite, nous allions travailler ensemble pour examiner ces pensées, les analyser et les remettre en question.

• La TCC n'est pas une solution miracle, Marc, m'avertit le Dr. Johnson. Cela demandera du temps et de la persévérance, mais les résultats peuvent être significatifs. Vous allez apprendre à vous observer de manière objective, à comprendre vos schémas de pensées et votre corps aussi.

L'idée de prendre un rôle actif dans ma guérison me remplissait d'optimisme. J'avais l'impression de reprendre le contrôle ou plutôt que nous allions le reprendre.

• Je suis prêt à commencer, déclarai-je avec détermination.

Le Dr. Johnson me donna un cahier et m'expliqua comment tenir mon journal de pensées. Il me donna également des devoirs à faire entre les séances, ce qui renforça mon engagement.

Au fur et à mesure de notre conversation, il souligna également l'importance de la patience.

• La guérison n'est pas un processus linéaire, Marc. Il y aura des hauts et des bas, mais c'est tout à fait normal. Vous n'êtes pas seul dans cette lutte, et je serai là pour vous guider à chaque étape, expliqua-t-il.

Je quittais le bureau après une heure intensive. Je me sentais bien mais complètement vidé, lessivé par le déferlement de paroles et d'émotions que nous avions eu.