Une hypothèse intrigante
Université de Harvard
Le bureau du Recteur de l'Université de Harvard, majestueux et chargé d'histoire, était le cadre solennel de cette réunion cruciale. Dans l'antre du bureau du Recteur, les murs étaient tapissés de portraits figés d'illustres prédécesseurs, anciens présidents des États-Unis qui avaient jadis foulé les allées de Harvard. Des visages gravés dans l'histoire universitaire, témoins silencieux des moments cruciaux. Le mobilier ancien, teinté de noblesse, côtoyait l'éclat discret de l'histoire, chaque pièce racontant une époque. Le bureau imposant, témoin de délibérations présidentielles et de rencontres avec des visionnaires, offrait un confort à l'ancienne, une aura de puissance discrète, ayant accueilli des personnalités de renom, des présidents aux astronautes, insufflant une majesté intemporelle à la pièce.
Le Dr émérite Paul Emerson, Recteur de l'université, se tenait derrière son bureau, son regard accueillant balayant la pièce. Il dit d'une voix bienveillante : "Je vous souhaite la bienvenue dans notre établissement. Nous sommes réunis aujourd'hui sur ma proposition pour explorer une hypothèse intrigante. Johanna Anderson, la fille du très regretté Dr Emérite Thomas Anderson, qui a dirigé et contribué à la réputation internationale de la chaire d'Egyptologie de notre université, souhaite revisiter les derniers travaux de son défunt père sur une civilisation très avancée qui aurait disparu sans laisser de trace".
Chacun écoutait attentivement et répondait par un hochement de tête. Le Recteur continua : "Permettez-moi de vous présenter rapidement les participants à cette réunion. Le Dr Henri Richardson, Directeur du Département Langues et Cultures du Proche-Orient et expert des anciennes civilisations, un ami du Dr. Thomas Anderson". Le Dr. Richardson s'inclina poliment.
Le Recteur poursuivit : "John Chesterfield a un doctorat en Sciences de la Terre et en géophysique de L'École polytechnique fédérale de Zurich. John poursuit ses recherches en géophysique dans le cadre d'un post-doctorat et collabore avec nos chercheurs du Centre de Recherche en Science computationelle et en Intelligence Artificielle. John est notre expert en simulations et analyses multidisciplinaires". John Chesterfield esquissa un sourire poli.
Le Recteur allait compléter sa présentation de John, se révisa, puis continua d'un ton enjoué : "Et bien sûr, Johanna Anderson, fille du très regretté Dr Anderson, diplômée de notre université en anthropologie, journaliste scientifique au National Geographics et notre guide dans l'exploration de l'hypothèse de son père". Johanna reçut le regard bienveillant du Recteur.
Le Recteur pris un air solennel pour ajouter: "Johanna, pourriez-vous nous exposer les motivations qui nous réunissent aujourd'hui ?".
Johanna prit la parole, son discours empreint d'une passion palpable : "Mon père, avec sa dernière théorie, a suscité le mépris de ses pairs et a vu ses recherches stoppées net. Il croyait en une civilisation très avancée qui aurait été engloutie dans les fonds marins par une météorite, une théorie très critiquée et rejetée par beaucoup. Mon souhait le plus cher est que l'hypothèse de mon père soit analysée scientifiquement et rigoureusement par un milieu académique reconnu. Que son hypothèse soit validée ou invalidée est secondaire. Pour moi, le plus important est que celle-ci soit analysée sans à priori ni préjugé".
Un silence s'installa dans la pièce, chacun absorbant l'importance de la mission. Le Recteur se tourna vers le Dr Richardson et John Chesterfield et leur demanda s'ils avaient des questions concernant l'objet de leur réunion. Le Dr Richardson après un instant de réflexion secoua négativement la tête en précisant qu'il avait déjà eu des entretiens préliminaires avec Johanna et que ceux-ci avaient dissipé la plupart de ses interrogations. John Chesterfield quand à lui semblait distrait et perdu dans ses pensées.
Johanna exposa la théorie de son père avec une conviction contagieuse. Dans le bureau du Recteur, l'atmosphère était tendue, imprégnée de la conviction de Johanna. Alors que la théorie de son père se matérialisait dans la pièce, le Recteur Emerson, le Dr. Richardson, John Chesterfield et Johanna se retrouvèrent plongés dans une théorie intrigante et captivante.
Le Dr. Richardson pris une profonde inspiration: "Johanna, permettez-moi de reformuler votre hypothèse. Imaginons une météorite d'une masse conxidérable frappant la Terre avec un angle spécifique et une vitesse déterminée. Cette force pourrait induire un phénomène rare, une véritable danse cosmique. Visualisons cela comme un projectile frappant une orange, représentant la Terre. L'angle d'impact, la masse et la vitesse du projectile pourraient agir comme une force perturbatrice, frappant une région spécifique de la croûte terrestre".
Le Dr. Richardson, animé par la passion scientifique, saisit dans le panier à fruits posé sur le bureau du Recteur une orange représentant la Terre, puis continua : "L'impact de la météorite induirait une réaction en chaîne. Une portion de la plaque tectonique, comparable à une section de l'écorce de l'orange, pourrait être fractionnée et glisser vers l'océan, entraînant avec elle la cité construite sur cette fraction de plaque".
Il illustra le mouvement avec adresse, en détachant une partie de l'écorce de l'orange et en la faissant glisser sur le reste de l'écorce de l'orange, mimant ainsi le mouvement de la fraction de plaque.
Le Recteur Emerson pris l'orange des mains du Dr Richardson et commenta : "Cela ressemble à un mouvement complexe. Mais pourquoi cette collision ne provoquerait-elle pas plutôt une augmentation de la vitesse de rotation de la Terre que le déplacement de cette fraction de plaque?". Il plaça l'orange entre le pouce et l'index et de l'autre main simulant la météorite, il frappa l'orange latéralement en la faisant tourner sur elle même.
Le Dr. Richardson fit une pause, évoquant une notion cruciale, puis répondit : "Imaginons que la pulpe de l'orange soit exceptionnellement lourd, représentant le manteau et le noyau terrestre. La masse du manteau et du noyau fournirait une inertie rotative à la planète, stabilisant son mouvement même après l'impact massif d'une météorite".
Johanna observait la démonstration, absorbant chaque détail de cette théorie scientifique, continua : "Cela pourrait expliquer comment une civilisation aurait pu être engloutie sans laisser de traces. Une force cataclysmique provoquant un glissement de terrain gigantesque vers les fonds marins".
Le Recteur, conscient de l'ampleur de cette théorie, hocha la tête et commenta : "C'est une hypothèse fascinante. Johanna, pensez-vous que votre père avait une base solide pour avancer une telle théorie?".
Johanna, avec une lueur dans les yeux, répondit avec assurance : "Mon père était convaincu que ses recherches étaient sur le point de révéler quelque chose d'extraordinaire. Il a peut-être touché la vérité, une vérité enfouie dans les profondeurs oubliées de notre planète".
La salle se tint silencieuse, laissant flotter l'écho de cette théorie audacieuse dans le bureau du Recteur de l'Université de Harvard. Johanna continua avec conviction : "La chute d'une météorite, une cité engloutie, une civilisation avancée disparue. Mon père a été stoppé dans ses recherches, mais j'aimerais prouver que sa théorie mérite d'être explorée".
Le Recteur écouta attentivement, captivé par l'histoire qui se déployait devant lui. La tension dans la pièce avait atteint son paroxysme avec l'évocation de la théorie scientifique audacieuse. Le Recteur Emerson, conscient de l'importance de la demande de Johanna décida de clore la réunion. Il se tourna vers Johanna : "Johanna, nous allons explorer la théorie de votre père. Je vais demander à mon secrétariat de vous créer un compte sécurisé dans le réseau de l'université. Je vous prie de scanner les documents de votre père relatifs à cette théorie, puis de déposer les scans dans votre compte. Un accès en lecture sera donné au Dr Richardson, à John et à moi-même".
Il se tourna ensuite vers le Dr Richardson : "Dr Richardson, je vais vous demander d'étudier les documents du Prof. Anderson, puis de rechercher dans la documentation académique et de recherche scientifique des traces historiques mentionnant une théorie similaire".
Il regarda enfin John d'un air entendu: "John, comme vos travaux de recherche ont été stoppés pour une période indéterminée à cause de la suppression de la principale source de financement, vous vous retrouvez sans activité. Par conséquent, je vous mandate pour modéliser mathématiquement ce phénomème de chute de météorite, puis de créer une simulation en 3D en prenant en compte tous les paramètres physiques que vous jugerez pertinents".
Comme tout les participants avaient acquiescé, il conclut : "Fixons une date dans trois mois. Je vous laisse convenir des détails avec ma secrétaire. Nous nous retrouverons dans mon bureau pour la présentation des résultats préliminaires. Ce sera l'occasion de faire le point et de décider de la suite des opérations". Il marqua une pause, regardant chacun des participants avec sérieux, puis s'adressa à Johanna : "Je dois vous quitter dans les prochaines minutes et ne pourrai pas vous accompagner pour le repas car j'ai un rendez-vous imminent avec le représentant du ministère de l'Éducation".
Le Dr. Richardson échangea un regard complice avec Johanna, comprenant l'ampleur de cette opportunité, puis se tourna vers le Dr Emerson : "Aucun souci, Recteur. Nous comprenons l'urgence et l'importance de vos engagements".
John Chesterfield, saisissant l'opportunité de s'éclipser, s'excusa également : "Mes excuses également. J'avais réservé la journée pour cette réunion, mais mon collègue s'est porté malade ce matin. Il devait présenter une simulation des effets d'une secousse sismique sur une ville à une délégation de sismologues et je dois le remplacer au pied levé".
Johanna, affichant une compréhension sincère, prit la parole : "Il n'y a aucun problème. Je suis honorée et reconnaissante que ma requête soit prise en considération. Nous aurons certainement l'occasion de nous retrouver pour partager un repas".
Le Prof. Richardson, connaissant l'attachement de Johanna à un certain plat, se tourna vers elle : "Johanna, aimez-vous toujours les pâtes?". Un sourire se dessina sur le visage de Johanna : "Absolument". Le Prof. Richardson proposa alors une idée alléchante : "Parfait. Il y a un petit restaurant italien non loin d'ici. On dit que leurs 'spaghetti alla carbonara' sont 'à se relever la nuit' pour y goûter. Que diriez-vous d'y faire un saut?". Johanna, enchantée par l'idée, accepta avec enthousiasme : "Cela semble délicieux. Je vous suis".
La réunion prit ainsi fin, laissant place à une anticipation palpable pour les découvertes à venir, tandis que le petit groupe se dirigeait vers l'authenticité italienne d'un restaurant réputé, prêt à savourer non seulement des pâtes exquises, mais aussi les débuts d'une aventure scientifique captivante.
***
Restaurant italien
Le petit restaurant italien était imprégné d'une atmosphère chaleureuse, avec l'odeur alléchante des sauces et le bourdonnement des conversations joyeuses. Le Prof. Richardson repéra immédiatement l'inquiétude sur le visage de Johanna : "Johanna, quelque chose vous tracasse. Qu'est-ce qui vous préoccupe?".
Johanna hésita un instant avant de partager son inquiétude : "C'est John Chesterfield. Pendant la réunion, il semblait distant, comme s'il n'était ni enchanté ni motivé par cette nouvelle mission. Je ne veux pas lui imposer quelque chose qu'il n'accepterait pas volontiers. Je suis même prête à demander au Recteur de trouver une autre aide, mais je ne veux pas causer de problèmes à John".
Le Prof. Richardson, habitué à la franchise, lui assura une réponse directe : "Johanna, je vous confirme que John n'est pas un modèle de diplomatie. Il est plutôt carré et direct et ne 'tourne pas autour du pot'. Son comportement est souvent 'brut de décoffrage', si vous voyez ce que je veux dire. Mais s'il y a quelqu'un qui peut démontrer la validité de la théorie de votre père, c'est bien lui".
Johanna, toujours inquiète, ne put s'empêcher de demander : "Pourquoi son financement de recherche a-t-il été coupé?".
Le Prof. Richardson esquissa un sourire avant de partager une histoire qui éclairerait la situation : "C'était un étudiant en droit, fils d'un homme d'affaires très fortuné. Il prenait un malin plaisir à humilier le personnel auxiliaire du campus, des jardiniers à la serveuse de la cafétéria. John, détestant profondément l'injustice, a appris la nouvelle et s'est invité à la présentation publique de la thèse de cet étudiant indélicat".
Johanna écoutait attentivement, captivée par le récit.
Le Prof. Richardson poursuivit : "Sans connaître le droit dans les détails, John a posé des questions de plus en plus pointues sur la thèse. L'étudiant, à la fin, était tellement déstabilisé qu'il ne savait plus comment il s'appelait. En plus, John a mis en évidence une incohérence majeure qui invalidait une partie de la thèse".
Johanna esquissa un sourire, comprenant mieux le tempérament de John.
Le Prof. Richardson esquissant un sourire entendu conclut : "Terminant son intervention, John a averti l'étudiant qu'il se trouverait toujours sur son chemin s'il continuait à dénigrer ceux qui n'avaient pas eu la chance de faire des études. Malheureusement pour John, le père de l'étudiant était un généreux donateur de l'université. Il a menacé de couper son financement si son fils ne réussissait pas sa thèse et si John n'était pas renvoyé".
Johanna, maintenant plus confiante, quitta le restaurant italien, convaincue d'avoir les meilleurs experts pour valider ou invalider l'hypothèse de son père, mais consciente des défis que cela pouvait impliquer.
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