Il est six heures sept ce matin, le soleil va se lever dans vingt-trois minutes. C’est donc le temps qu’il me reste pour écrire l’incroyable aventure qui m’est arrivé cette nuit…

Il devait être un peu plus de quatre heures, la pleine nuit éclairait le jardin mieux qu’un jour de nuages plombés. Tout était calme, seule une chouette mâle troublait le silence de ses hululements de chat-huant.

Je connais ce chant, ce n’est pas lui qui m’avait réveillé. Pourtant, moi qui ai plutôt le sommeil lourd, j’ai ressenti, tout à coup, le besoin d’abandonner mon lit douillet. Une légère anxiété me perturbait et je n’en connaissais pas la cause.

Je me suis donc avancé vers la cuisine pour y prendre un verre d’eau. J’entendais le « kiwit » de la femelle qui répondait. Mais ce cri, pourtant familier, renforçait mon malaise. Je sentais de la tension autour de moi et cela était très inhabituel.

Passant devant le salon, je vis qu’une lampe était restée allumée. Je m’avançai pour l’éteindre. Mais en franchissant le seuil je découvris une femme confortablement installée dans mon fauteuil préféré face à la grande baie vitrée donnant sur le jardin. Sous l’effet de la surprise, mon souffle se coupa et je restai tétanisé.