Chapitre 23 : "Backstage".
Elliot Fast était tombé dans un piège finement orchestré par sa propre fille et par l’enfant de Katerina.
Les deux adolescents venaient de laisser tomber les masques qu’ils portaient depuis l’arrivée de Selim. Ce dernier le fixait d’un regard bien plus sérieux qu’il n’avait montré jusqu’ici, fier de lui couper l’herbe sous le pied, mais aussi curieux d’en savoir davantage. À côté, Faye se cachait derrière ses longs cheveux roux, tête enfoncée entre ses deux épaules, telle une tortue. Contrairement à son meilleur pote, la réaction de son père lui faisait de la peine et elle avait honte d’avoir dû user de ce moyen pour obtenir des aveux. Il était clairement déstabilisé. Des excuses ou des explications, il ne savait ce qu’il devait présenter en premier, cherchant ses mots :
- Comment… ? Qu’est-ce que… ? Expliquez-moi, demanda-t-il enfin. Comment avez-vous été au courant pour… s’arrêta-t-il pour regarder Selim qui ne flanchait pas. Pour ce baiser ? continua-t-il, le rouge lui montant aux oreilles.
Se mordant les lèvres et le cœur palpitant, Faye expliqua qu'elle les avait vus le jour de l'enterrement.
- Je n’ai pas voulu vous espionner ! s’exclama-t-elle en le voyant s’animer. Mais je n’ai pas osé… intervenir non plus, bredouilla-t-elle d’une bouille si triste qu’Elliot en eut le cœur brisé.
Selim prit le relais en lui expliquant brièvement leur plan.
- Alors ce travail… ? Vous n’aviez pas besoin de vous retrouver ce week-end ? Je me suis fait avoir comme un bleu, décréta Elliot.
- Ah, c'est un vrai travail à rendre, mais il n'y a pas d'exposé, pouffa le petit de Katerina. Nan, on voulait trouver un truc crédible et capter pourquoi vous vous êtes embrassés ? Est-ce que vous êtes ensemble ? demanda-t-il ensuite, sur ses gardes.
- Non ! s’écria-t-il rapidement.
Il reprit tout de suite son calme. La honte le rongeait. Quelle mauvaise impression il avait dû donner à sa fille. Il lui fallut tous les efforts du monde pour se rasseoir devant eux, joignant ses mains, avant de leur expliquer ce qu’ils voulaient entendre. Parfois, il s’était imaginé devoir annoncer cette nouvelle à Faye, mais dans ses rêves les plus fous, dans un monde où il ne s’en serait pas voulu d’aimer quelqu’un d’autre que sa femme.
- Nous sommes sortis ensemble, ça oui, annonça-t-il durement.
- Quand ? demanda Selim du tac au tac, ses yeux perçants enfouis dans ceux d’Elliot.
- À Saint-Clair, quand nous avions votre âge…
- Mais vous ne pouviez pas… lâcha Faye qui pensait à son amoureux le cœur serré.
- Jusqu'à ce que nous ayons dû nous séparer, c’était un secret que nous gardions.
- Alors combien de temps êtes-vous restés ensemble ? fit Selim, curieux.
- Hum, nous nous sommes mis ensemble durant le voyage scolaire de notre troisième année et nous nous sommes séparés avant la fin de la cinquième, donc… Deux ans, répondit-il timidement.
- Deux ans ?! s’étouffa Faye.
- Ah ouais, quand même, lâcha Selim en se réajustant sur son tabouret, un sourcil levé.
Le lourd silence s’imposant leur permis de digérer l’information.
- Ma mère a pleuré en apprenant que votre femme était malade, reprit-il. Je ne l’avais jamais vu comme ça. Elle m’a dit qu’elles étaient amies, c’est faux ?
- Selim… Attends un peu… balbutia Faye qui le trouvait trop brut.
- En effet, c’est faux. Mais elles n’étaient pas en mauvais termes. Lorsque j’ai rencontré Alice, elle n’était pas destinée à devenir ma femme. Après ma rupture avec Katerina…
Le nom de sa mère dans la bouche d’un autre homme donna une drôle de sensation à Selim. Il se tendait de plus en plus.
- Elle a été un vrai réconfort. Nous nous sommes entendus, mais c’est seulement parce que Chuck Ibiss ne l’a pas choisie que nous avons pu négocier pour être ensemble.
- Et vous prétendiez l’aimer ? Alors que vous êtes allé vers une autre femme.
- Selim ! Tu abuses ! s’énerva Faye avant de guetter la réaction de son père.
Une vive douleur traversa le grand roux qui se remémora le passé, les bons souvenirs, comme les mauvais. Il n’avait jamais vraiment guéri et Selim venait de transpercer la déchirure qui peinait à se recoller, comme s’il y avait enfoncé son doigt pour faire sauter tous les points de suture. Le silence dans lequel se rangea Elliot permis au petit de se calmer. La souffrance se lisait sur son visage. Mis à part au décès de sa mère, Faye ne l’avait jamais vu aussi triste, mais il ne l’était pas. Elliot était blessé. Les yeux embrumés, il fit face à Selim.
- Ce n’était pas une question d’amour. Je l’ai aimée plus que tu ne peux l’imaginer et ce n’est pas quelque chose dont je veux débattre. Je suis plutôt curieux de savoir avec quelles intentions vous êtes venus aujourd’hui ? Vous savez maintenant la vérité sur notre relation. Quelle est la suite du programme ? En toute franchise, je préférerais que vous ne fassiez pas le même coup à Katerina.
- Pourquoi ? demanda Selim, maintenant calme, mais toujours aussi attristé.
- Parce qu’elle a fui quand je l’ai embrassée, qu’elle a un mari et une famille que je ne veux pas briser.
- Vous étiez sincère alors, quand vous disiez que ça peut s’arranger entre mes parents ?
- Je pense qu’ils doivent régler cette histoire tous les deux et que c’est injuste que tu te retrouves entre eux à devoir garder ce secret.
- Vous ne répondez pas à la question…
- Je n’ai pas le droit de m’immiscer, le coupa-t-il, sérieux.
- Si, parce que vous l’avez aimée en premier, répondit-il sur le même ton.
Désarmé, Elliot baissa les bras. Il ne comprenait pas où ce petit voulait en venir, ayant presque l’impression qu’il le poussait vers Katerina.
- Que cherches-tu exactement ? J’ai eu une relation avec ta mère, c’est maintenant du passé, dit-il durement.
- Mais tu l’as embrassée… lâcha Faye, tout doucement.
- Je… Oui… D’accord, mais...
- Ce qu’on veut savoir tous les deux, enfin, je crois, se tourna-t-il vers son amie, c’est... Si vous l’aimez encore ? demanda Selim.
Comme une flèche tirée en plein cœur, il sentit celui-ci sauter dans sa large poitrine. Quelle question, mais quelle question… Comment y répondre sincèrement en regardant sa fille dans les yeux ? Comment pouvait-il avouer qu’il aimait une autre femme qu’Alice ? Mais Kata avait été la première à qui il avait déclaré son amour. Elliot se sentit fébrile, portant une main à son front. Il ne pouvait pas mentir, trop honnête et fidèle.
- Faye, je suis désolé… essaya-t-il de se dépatouiller de la situation.
- Papa… Tu sais, je ne t’en voudrais pas si… c’est le cas, le rassura-t-elle, cherchant tout simplement à obtenir une réponse sincère. Parce que je sais ce que c'est… ajouta-t-elle en faisant référence à Alex.
- Ah, bon sang, rit-il amèrement en détournant le regard. Bien sûr que je l’aime encore. Je n’ai jamais cessé de l’aimer, comme je lui ai promis, d’ailleurs, ajouta-t-il en frottant ses yeux rougis. Comme tu le dis, Selim, autrement, je n’aurais pas craqué lorsqu’elle est venue rendre hommage à Alice, mais je m’en veux tellement… Tu as dû être choquée, excuse-moi, fit-il à l’égard de Faye qui ne pouvait pas réellement lui en vouloir. À toi aussi, je te présente mes excuses, dit-il cette fois à Selim. Tu vis quelque chose de difficile déjà, je pense que tu te serais bien passé de tout ça.
- Non, je suis plutôt rassuré, répondit-il d’un ton soulagé. Moi, je veux juste que ma mère soit heureuse. Entre mon père qui la trompe et un homme comme vous qui culpabilisez de l’avoir embrassée alors que c’est votre premier amour, le choix est vite fait.
- Attends… Qu’est-ce que tu imagines ? s’interloqua Elliot.
Faye et Selim partagèrent à nouveau un regard. Il y avait quelque chose que la belle rousse n’avait pas encore partagé à son père. Lorsqu’elle entreprit de lui raconter ce qu’Alice lui souhaitait, Elliot se sentit rempli d’amour. Il avait épousé la plus incroyable des femmes. Apprendre que depuis son lit de mort, elle avait confié à leur fille la tâche de veiller à ce qu'il retrouve l'amour, le rendit plus qu'heureux.
- “La bonne”, hein, sourit-il tendrement. C’est tout Alice.
- Si maman le pense, alors moi aussi.
- Moi aussi, acquiesça Selim. Même si c’est étrange.
- Vous êtes complètement fous… souffla Elliot en secouant la tête.
***
Pour Mélane, l'heure de s'acquitter de sa tâche et remplir la mission que Selim lui avait confiée était arrivée avec le début de l'après-midi.
Madame Hodaïbi sortait de la salle de bain, propre et habillé en vêtements civils, d'après son jogging habituel du dimanche.
Le majordome s'empressa de l'intercepter au rez-de-chaussée de la grande demeure :
- Madame, je vais chercher Selim chez son camarade…
- D'accord, soyez prudents sur la route, répondit-elle poliment.
- Hum, si je peux me permettre… Il avait l'air d'avoir très envie que vous m'accompagniez.
- Que je vous accompagne ? demanda-t-elle après un temps de réflexion.
- Je tiens à fournir le travail pour lequel je suis payé, mais il semblait préférer que ce soit vous qui alliez le chercher.
- Il… C'est vrai, il est très demandeur ces derniers temps. Je ne sais pas si je fais du bon boulot avec lui.
Pensant au fait qu'elle ne lui donnait peut-être pas assez d'attention, Katerina réfléchissait derrière sa belle frange noire. Les absences répétées de son père le déstabilisait sans doute.
- Je vous propose de venir avec moi, déclara le majordome d'un ton très gentil.
Elle prendrait le temps qu'il faut pour préparer sa semaine de travail en rentrant, le plus important était de répondre aux attentes de son fils. L'adolescence étant ce qu'elle est, elle préférait profiter de ces moments d'affection.
***
Elliot connaissait très bien la raison pour laquelle Faye pouvait envisager qu’il ait eu une relation avec une autre Richess. Elle était dans la même situation, mais avec le fils de Marry, Alex Stein. Il avait pu voir tout l’amour qu’ils se portaient à plusieurs reprises. Dans les yeux du beau blond, il avait vu passion et dans ceux de sa fille, souffrance, certainement à l'idée de ne pas pouvoir être pleinement avec lui.
Les raisons de Selim lui échappait, comme beaucoup d'autres choses l'étonnaient :
- C'est tout de même surprenant et un beau hasard que vous soyez amis aujourd'hui, alors que nous étions ensemble. Je ne m'y serais pas attendu. Vous semblez particulièrement bien vous entendre, je dois dire, dit-il en les sondant un à un, l'index sur la tempe et un sourire taquin aux lèvres.
Même après toutes ses révélations, ils hésitaient à tout dire.
- Je le considère comme mon meilleur ami, avoua Faye avec un brin de fierté qui ravit son compatriote.
- Je trouve ça pas bizarre, moi ! On est pareil, on se comprend, donc c'est normal qu'on soit amis, fit-il en lui tendant sa main pour qu'elle tape dedans.
- C'est vrai, petit minus, lui sourit-elle en venant écraser sa paume sur son crâne.
- Arrête de copier Alex ! la charria-t-il en chassant sa main.
Quand Faye jeta un coup d'œil à son père qui leva ses deux sourcils, amusé, malgré lui, Selim se retrouva bête.
- Donc tu le connais aussi ? Le petit ami de ma fille ? J'imagine que c'est logique si vous restez fourrés ensemble, commença-t-il, content de pouvoir les embêter à leur tour.
- Il sait ?! s'exclama Selim, choqué qu'elle ne lui ai rien dit à ce propos. Mais toi… Tu perds rien pour attendre ! Cachotière ! continua-t-il en venant essayer de la chatouiller.
- T'arrêtes ! Sinon je… se défendit-elle avant de s'arrêter, partageant un long échange silencieux avec lui, ayant eu un instant l'intention de révéler sa relation avec Nice.
- Sinon quoi ? la défia-t-il, absolument sérieux.
Faye lui fit simplement un sourire en déposant une main sur son avant-bras pour le rassurer. Évidemment, Elliot ne passa pas à côté de ce mystère :
- Tu aurais aussi des choses à nous partager, Selim ? demanda-t-il d'un air innocent. Une raison pour laquelle ça te tenait à cœur de me piéger ? Comme Faye ? Je peux comprendre, ajouta-t-il d'un ton de voix léger.
- On a tous nos raisons, je suppose, répondit-il, d'un air qui glaça le sang à Elliot et qui le convainquit qu'il avait d'autres motifs que le bonheur de sa mère. Ça vous fait rire, pouffa-t-il alors plus sincèrement.
- Un petit peu, je l'avoue. J'espère que tu ne le prends pas mal, fit-il en lui tendant sa main. Sans rancune ?
L'ambiance entre Elliot et Selim était de bonne guerre, tous deux très jouettes, mais surtout ce dernier qui s'impatientait de plus en plus. Faye appréciait leur échange tandis qu'elle vérifiait l'heure sur son portable.
- Quelle heure ? lui demanda son meilleur ami.
- Déjà presque quatorze heures et demie.
- Tout ça ! Ça veut dire que Mélane devrait bientôt arriver…. Avec Maman, ajouta-t-il, tout doucement, en lançant une moue irrésistible à Elliot qui ne pouvait dès lors lui crier dessus.
- Avec… Quoi ? s'interloqua-t-il.
- Vous avez bien entendu ! C'est l'heure des confrontations ! s'écria-t-il en tapant ses deux poings sur le plan de travail, d'un grand sourire.
- Vous… êtes en train de me dire que … Katerina arrive d'ici peu ? demanda-t-il, subjugué.
- Tout à fait !
- J'espère que tu ne nous en veux pas, lâcha Faye, coupable.
Dans tous ses états, Elliot se leva de son siège pour tourner dans la cuisine, les mains sur son visage. Il n'en revenait pas.
- Est-ce qu'elle est au courant ? s'inquiéta-t-il ensuite.
- Pas du tout ! répondit Selim en brandissant son index au plafond. Ne vous inquiétez pas, ça va aller, continua-t-il en rangeant ses dernières affaires.
- C'est pas vrai… Non, vous n'êtes pas fous… vous êtes complètement tarés !! Elle va très mal le prendre, Selim, je te préviens, fit-il en le pointant du doigt et en se dirigeant dans le salon pour vérifier les fenêtres.
- C'est ma mère, je la connais mieux que vous…
- Penses-tu ? fit-il en plissant les yeux. Qu'est-ce que je vais lui dire ? Ah je… Vraiment, bravo … Vous vouliez me piéger, c'est réussi, admit-il en guettant la vue.
- Sel', tu crois que ça va aller ? Même pour ta mère ? lui chuchota Faye en tentant de le prendre à part.
- Sûrement que non… dut-il bien avouer.
Elliot le rejoignait. Jamais elle ne réagirait bien après la manière dont ils s'étaient quittés à l'enterrement. Il l'avait embrassée de force jusqu'à même ce qu'elle le gifle, outrée par ses propos. Katerina détestait les imprévus et qu'on la bouscule. Autant dire qu'elle n'était aucunement préparée à le rencontrer. Les mains à plat sur un appui de fenêtre, il observait nerveusement l'horizon, pris à la fois de chaleur et de sueurs froides. Pour lui, ça n'annonçait rien de bon.
En effet, dans la belle limousine, Kat ne se doutait de rien, lisant un magazine à l'arrière du bolide. Les vitres teintées n'avaient laissé rien transparaître de leur destination jusqu'à ce que Mélane, la gorge nouée, lui indique de lui-même :
- Nous sommes arrivés, déclara-t-il depuis son siège et en prenant l'allée pour se garer devant la grande et magnifique maison des Fast.
Se préparant à faire bonne figure devant les parents de l'ami de son fils, Katerina passa une main le long de sa chevelure noire, puis attendit que son chauffeur lui ouvre. Depuis son point de vue, le cœur d'Elliot tendait à exploser. Quand il la vit sortir de la longue voiture, ses longues jambes serrées dans un pantalon en cuir qui se recouvrait d'un grand manteau tout aussi noir, il prit du recul. Elle était trop belle pour qu'il ne craque pas encore. L'entourant, Selim et Faye, le voyaient se décomposer petit à petit.
Les talons aiguilles plantés dans l'allée de gravier, Katerina reprit son équilibre en attrapant la main de Mélane, tout en dévisageant la façade. Elle ne tarda pas à le foudroyer du regard.
- C'est une plaisanterie ? lâcha-t-elle d'un ton cassant à l'homme qui aurait aimé se cacher six pieds sous terre pour l'avoir trahie.
À son tour, elle paniqua, mais se garda de montrer ses sentiments et s'avança doucement vers la porte principale. Retrouvant subitement son courage, Elliot s'empressa d'ouvrir celle-ci pour tomber dans les yeux impénétrables de son ancien amour. Elle eut un semblant de réaction en voyant son fils suivre le grand roux, puis en constatant la présence de Faye à l'entrée.
Katerina évita totalement Elliot qui arrivait enfin à sa hauteur au milieu de la cour. À la place, elle attrapa Selim par l'épaule d'un air sévère :
- Je peux savoir ce que ça veut dire ? le questionna-t-elle, très énervée. Tu aurais dû me dire que…
- Toi aussi, tu aurais dû me le dire, la coupa-t-il alors qu'il détestait le faire.
Le regard perçant et sombre de Katerina vagua entre la figure attristée de son fils et celle d'Elliot qui attendait patiemment pour lui parler. Elle glissa sa main le long du bras de Selim, puis le poussa dans son dos :
- Rentre dans la voiture…
- Maman…
- Je te dis de rentrer dans la voiture ! lui ordonna-t-elle.
Il s'exécuta, après avoir fait un petit signe timide à Faye au loin et après un hochement de tête respectueux à Elliot qui restait rigide malgré ses efforts pour paraître détendu. Mais il lui était impossible de rester calme face à la femme qu'il avait toujours aimée, son grand amour, qui le maudissait de ses prunelles ténébreuses. Elle pouvait le détester et lui en vouloir, qu'il s'en contenterait.
Face à face, Katerina dans l'incompréhension et méfiante, Elliot charmé par sa beauté, les anciens amoureux se regardèrent longuement. Il lui reconnaissait bien cet air mécontent face à la surprise, et ce côté dominant, mais prudent, qui l'avait fait craquer quinze ans plus tôt. Loin d'elle l'envie de remémorer le passé, Katerina était prête à en découdre :
- J'espère pour toi que tu n'as pas impliqué nos enfants dans nos histoires, parce que je te jure que… commença-t-elle en faisant de grands mouvements.
- Kat, calme-toi, tenta-t-il alors que leurs dits ados les observaient.
- Je ne te le pardonnerai jamais.
- Ça tombe bien, ce sont eux qui m'ont embarqués dans notre histoire, répondit-il, un sourire en coin, malgré lui.
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