Chapitre 49 : Une envie qui tue.
Loyd était assis sur un appui de fenêtre, le cœur tambourinant sous sa chemise, et ses doigts glissés dans la chevelure de la plus belle femme au monde. Cette dernière reniflait par petits coups les gouttes qui menaçaient de s’écraser sur le vêtement blanc de son chevalier, mais elle se sentait si bien contre son torse qu’elle s’y blottit même encore un peu plus. L’oreille collée à sa poitrine, elle entendit le concert qui se déroulait à l’intérieur de son torse. Laure prit alors conscience de ce qu’elle était en train de lui faire subir.
Lorsqu’elle releva son petit visage, il l’attrapa machinalement entre ses mains. Elle en fut très étonnée, mais surtout conquise, clignant plusieurs fois des yeux devant l’air très séduisant dont il était pourvu. Gentiment, il déplaça sa main sur son avant-bras :
- Tu te sens mieux ? demanda-t-il en frôlant ses doigts qu’il avait pourtant capturés précédemment.
La face de Laure qui s’apaisait petit à petit, revenant à ses esprits, lui fit perdre sa confiance, malgré lui. Loin de lui l’envie de profiter de ses faiblesses, mais il s’agissait pour le moment des seuls instants où elle avait été démonstrative. Si bien qu’il fut tout aussi surpris lorsqu’elle remonta sa paire d’yeux reluisants dans les siens, l’accablant d’un air plus qu’enjôleur. Elle était proche. Loyd déglutit quand elle fixa sa bouche et se pourlécha ensuite les lèvres. Il ne voulait pourtant pas l’embrasser après une telle crise. Ses joues devinrent brûlantes à sa mine déçue. Il se rapprocha dangereusement :
- Le voyage… dit-il, son nez proche du sien.
- Oui ? fit-elle, déstabilisée par son interpellation.
- Tu crois que…
Il joignit ses deux mains aux siennes, fou amoureux des signaux qu’elle lui envoyait.
- Que je peux me permettre de faire une folie en… prenant une chambre en plus pour nous deux ? demanda-t-il d’une voix très chaude, alors qu’il ressemblait en tout point aux flocons qui tombaient à l’extérieur.
La bouche de Laure s’entrouvrit. Il mourait d’envie de s’y jeter.
- Une… chambre ? dit-elle en prenant un peu du recul, croisant les bras.
- Ah, je… Pas pour… C’est idiot, excuse-moi… perdit-il d’un coup son panache.
- Pour… discuter ? répéta-t-elle en louchant légèrement, dans ses pensées. Je pensais que tu voulais dormir avec moi… ou peut-être, plus…
Un frisson parcourut Loyd de la tête au pied, qui se saisit de son cou d’une main, ramenant son pouce sous sa mâchoire. Il soufflait, mis à rude épreuve par celle qu'il aime. Laure le testait.
- Je me retiens de… et toi tu… se mordit-il les lèvres.
- C’est toi qui fais des sous-entendus, le dévisagea-t-elle, un peu pitoyable. Pourquoi tu ne le fais pas ?
- Je ne le mérite pas encore, lâcha-t-il en amenant sa tête au-dessus son épaule pour ne plus avoir à la regarder.
La proximité de Loyd la rendait aussi complétement folle, à l’intérieur.
- J’ai envie de t’embrasser, émit-il en une plainte.
- Vas-y… dit-elle en se surélevant sur la pointe des pieds, l’incitant à céder, et en venant coller son corps au sien.
- Non, non, non, souffla-t-il en ramenant ses lèvres près des siennes. Non, ne craqua-t-il pas en déposant un baiser sur sa joue plutôt que sur sa bouche, continuant ensuite son chemin dans son cou, alors que Laure déposait ses mains sur ses coudes.
Les deux silhouettes dans le couloir se mêlèrent ensemble pour se cacher lorsqu’ils entendirent des pas. Loyd l’attrapa par la main et l’amena dans un endroit plus intime et plus serré. Très proches, il passa le bout de ses doigts sur sa poitrine qu’elle gonfla. C’était tout juste s’il la touchait. Laure le fixait tandis qu’il résistait. Pourquoi est-ce qu’il se donnait autant de mal ? Il n’y avait plus de raisons de se dire non.
- Stop, arrête de me regarder comme ça… Laure, je suis sérieux…
- Mais, pourquoi ? s’entêta-t-elle en continuant d’user de tous ses charmes.
- Parce que je ne sais pas si tu fais ça parce que tu es triste ou si parce que tu m’aimes vraiment… Je…
Il regretta ce qu’il venait de dire lorsqu’un peu de vide se créa dans ses yeux avant qu’ils ne se remplisse de larmes.
- Laure, je… Dis-moi ce que tu penses, demanda-t-il finalement en attrapant ses mains, tout en prenant du recul.
- Non, ce n’est rien, s’en détacha-t-elle pour essuyer ses cils mouillés.
- Je ne voulais pas te blesser, s’en voulut-il en la voyant prendre de la distance. Écoute, rentrons chacun à l’internat, ok ? Je crois que j’ai besoin de réfléchir et toi aussi, même à propos de… de tout ce qui vient de se dire, que ce soit sur nos parents ou les histoires entre nous…
Loyd se retourna pour continuer son discours, et fuir par la même occasion, entamant le pas de ses belles pompes cirées. Il ne comprenait rien. Laure dut se faire violence.
- C’est important qu’on prenne le temps pour…
- Et qui te dit que je ne meurs pas d’envie de t’embrasser ?!
Ce fut un électrochoc qui l’obligea à se retourner pour la dévisager plus sévèrement qu’amoureusement. Laure se crispa toute entière, plongeant sa tête entre ses épaules quand elle le vit débouler dans sa direction. Les mains du jeune Akitorishi, toujours si doux et tendre, s’enfoncèrent comme des pieux dans chacune de ses clavicules quand il l’attrapa pour la coller contre le mur. Elle ne s’occupa pas de l’arrière de son crâne qui tapa légèrement sur le plâtre lorsqu’il planta ses lèvres sur les siennes. Au contraire, elle s’y laissait tomber, l’entourant à son tour, les mains de part et d’autre de son cou pour répondre à son baiser. La main qu’il plaqua contre le mur ne lui permit pas de tenir pied, sentant ses genoux flancher en même temps que ceux de Laure et que leurs langues se croisaient.
Laure faufila ses doigts autour du col de sa chemise qu’elle ouvrit avec facilité, ce par quoi il répondit en reprenant une bouffée d’air. L’un sur l’autre, au sol, ils se regardèrent, essoufflés, Loyd, toujours ses doigts déposés sur la paroi derrière eux. Il souffla en passant une main dans sa longue chevelure, ce qui sembla la faire souffrir :
- J’ai envie de te mordre…
L’instant d’après, elle attrapa son cou entre ses lèvres, le croquant ensuite doucement, puis charnellement. Il enfonça son genou entre ses deux jambes pour l’arrêter, écrasant ses deux joues d’une main.
- Vraiment, stop… C’est trop… la supplia-t-il presque.
Une nouvelle fois, les larmes lui montèrent. Pourquoi est-ce qu’il voulait arrêter ? Alors qu’ils savaient maintenant qu’ils ne faisaient pas plus mal que d’autres en s’aimant ? Peut-être qu’il ne l’aimait pas autant qu’il le prétendait.
- Je ne te plais pas ? Ou plus ? Cette facette de moi… C’est ça qui te bloque ? demanda-t-elle, sa voix tremblant. Tu préfères quand je suis guindée et coincée ? paniqua-t-elle, ses doigts se crispant petit à petit autour de ses paumes déposées à plat sur le sol.
Loyd ouvrit grand les yeux et appuya plusieurs fois ses joues adorables pour regagner son attention et son calme. Elle était totalement à fleur de peau, la moue relevée.
- Tu rigoles ? J’adore… avoua-t-il de manière très brute ce qu’il ressentait. J’aime tellement sces côtés de toi que… que je me sens comme un roi quand tu me les montres et… Je ne pense plus pouvoir me passer de ces merveilles, ici, dit-il en caressant sensuellement sa bouche, rêveur.
Elle avait beau plisser les yeux, des larmes dégoulinèrent sur ses joues, qu’elle cacha en plongeant dans ses bras pour l’embrasser à nouveau. Elle le fit de toutes ses forces pour lui prouver les sentiments qui restaient coincés dans sa prison. Si elle était incapable de lui dire les trois mots à ce moment, elle ne se gêna pas pour profiter de cet instant, prolongeant le plaisir autant qu'elle le pouvait. Mais si c'était ça aimer, Loyd était bien d'accord pour dire qu'il n'y avait rien de plus meurtrier.
***
Dans ses bureaux, Elliot était assis en face de Katerina, buvant une tasse de café.
Cette dernière le regarda prendre une énième gorgée avant de lâcher un petit rire moqueur. L'atmosphère qui était jusqu'ici plutôt lourde devint plus respirable.
- Hum ? fit le roux en lui souriant à son tour.
- Tu ne serais pas un petit peu accro à la caféine, par hasard ? le taquina-t-elle.
Elliot marqua un temps où il la fixa de ses yeux verts, plus perçants qu'à leur habitude. Son regard était si intense que son amante baissa le sien, intimidée.
- À peine, répondit-il en plantant ses dents dans sa lèvre, tel un petit lionceau joueur. Il faut bien remplacer une drogue par une autre… En attendant que tu me reviennes complètement, ajouta-t-il lorsqu'il vit qu'elle ne saisissait pas le sous-entendu.
- Pfff, tes plans drague sont… Vraiment, tu es bête, souffla-t-elle en amenant sa main devant son visage pour couvrir sa gêne.
- Oh, je pensais que c'est ce qui faisait mon charme ? se dandina-t-il en même temps qu’il se leva pour faire le tour jusqu’à elle.
Il déposa ses deux mains sur ses épaules et passa sa tête au-dessus de l’une d’elles pour ensuite taquiner sa joue de son index. Kat se débattit par réflexe, appréciant pourtant le geste. Elliot le savait.
- Ils n’avaient pas l’air très étonnés qu’on se remette ensemble...
Katerina sauta presque de sa chaise.
- Nous ne sommes pas encore ensemble !
- Pas “encore”, l’embêta-t-il tout de suite.
- Elliot… arrête, c’est… Ce n’est d’ailleurs pas très raisonnable qu’on…
- Ne me dis pas que tu regrettes ? lui demanda-t-il en déposant son arrière-train sur la table.
Encore une fois, le mustang se sentit écrasé par sa prestance. Elle leva ses yeux pour le voir, les bras croisés, les jambes aussi, en train de l’admirer.
- Quel frimeur… marmonna-t-elle entre ses lèvres.
- Ahahahah, il faut bien que je te montre le meilleur de moi-même ! lâcha-t-il en venant chatouiller son menton. Je ne te l’ai pas encore dit aujourd’hui, tu es toute en beauté, la complimenta-t-il en attrapant sa main. Penses-tu que je vais te laisser t’échapper, hum ? continua-t-il en s’approchant de son visage.
Elle ne recula pas, à l’étonnement d’Elliot qui eut un coup de chaud pendant une seconde.
- Je suis content de pouvoir passer du temps avec toi maintenant, histoire de briser la glace avant notre rendez-vous, dit-il en prenant des grands airs, ce qui lui arracha un franc sourire. Ah, trop belle… Je préfère quand tu ris, je te l’ai déjà dit, déclara-t-il en la regardant tendrement. Ne me lâche pas ce dimanche, s’il te plaît…
Malgré toute sa confiance, il restait un soupçon de crainte et de doute dans la tête du grand roux. Derrière sa grande musculature, il y avait un homme plein d’espoir. Katerina avait peur aussi.
- Je viendrai. Qu’as-tu prévu pour nous ? Tu as dit que tu t’occupais de tout ? lui sourit-elle en caressant sa main.
Il y avait de l’amour dans l’air. Les joues d’Elliot remontèrent en même temps qu’il regardait ailleurs, ce à quoi Kat se méfia.
- J’ai peut-être été un petit peu… rapide… en nous réservant une suite dans un hôtel privé ? lâcha-t-il en faisant le poisson avec ses lèvres, conscient du cadre très intime qu’il lui proposait. C’est surtout… pour que nous puissions manger en toute tranquillité… Tu vois ?
- Ah oui, fit Kat en levant un sourcil, je n’en doute pas, ajouta-t-elle en se retenant d’esquisser un sourire.
Elle craquait face à son petit air d’enfant ayant commis une bêtise, bien que ses plans n’eussent rien en commun avec ce que pourrait faire un gamin. Tous les deux se regardèrent amoureusement. L’ambiance était parfaite pour un baiser. Elliot souffla tout l’air restant dans ses poumons en se penchant légèrement.
- Tu ne crois pas que… Ce serait sympa… de s‘embrasser avant ? Parce qu’une fois sur place, se râcla-t-il la gorge, ce serait dommage d’être gênés parce qu’on l’a pas encore fait, hein ? Je dis ça, je dis rien…
Katerina souriait, ses yeux pétillants sournoisement. Il en tombait raide.
- Si tu acceptes de passer ce rendez-vous avec moi, embrasse-moi, dit-il plus sérieusement, souffrant de cette attente.
- Devrais-je accepter ? répondit-il, joueuse, en déposant ses mains de part et d’autre de sa mâchoire.
- Oh, écoute, ce…
Elle ne le laissa pas sortir une énième plaisanterie, ressentant sa nervosité dans ses propres entrailles. Tout en caressant son torse de sa main gauche, sur laquelle il n’y avait plus de bague, elle l’entendit respirer fort par le nez en même temps qu’il répondait langoureusement à son baiser. L’estomac de Kat se retourna quand il agrippa doucement sa chevelure pour continuer cette danse qu’il n’avait plus pratiqué depuis une décennie. Quand ils se décrochèrent, elle découvrit du plaisir sur son visage douloureux.
- C’est trop bon… Je vais mourir de bonheur… sortit-il, ses jolies dents apparaissant de plus en plus parce qu’il souriait bêtement.
Toute émoustillée et timide, Katerina ramena son visage près d’une de ses épaules avant de lui jeter un regard plus adulte. Elle en réclamait plus et Elliot se fit un plaisir d’accéder à sa commande.
Et tandis que le couple batifolait à l’intérieur des bâtiments, des exs s’étaient réfugiés dans une magnifique voiture pour se protéger de la neige qui devenait de plus en plus épaisse sur le parking.
Les flocons qui trônaient dans la chevelure argentée d’Eglantine s’y fondaient particulièrement bien, comme une couronne de petits cristaux blancs. Elle y passa une main, refermant son manteau de laine, parce qu’elle avait froid. À côté, Michael osait à peine la regarder. Elle était bien trop jolie, et par-dessus tout, elle l’avait fait monter à l’arrière. Il y avait de l’espace pour discuter et étendre ses jambes correctement. Il n’était pas pour autant plus à son aise. Le silence permit d’entendre la neige s’écraser doucement sur les carreaux.
- Je vais mettre un peu de chauffage, fit Eglantine en déplaçant ses fesses pour s’étendre entre les deux sièges et accéder au bouton.
- Non, c’est bon, je… Ça ne devrait pas durer longtemps, non ? Tu as demandé à discuter, mais…
La jolie Richess ne l’écouta pas et s’exécuta. Elle lui rendit un sourire désolé quand elle revint à ses côtés.
- Désolée, mais je suis gelée…
Ses yeux bleus étaient d’une douceur incroyable, comme tout son visage. C’était un ange tombée du ciel. En comparaison, Michael se trouverait aigri, mais elle n’était pas du même avis. Tout du long de la réunion, elle n’avait pu s’empêcher de le regarder. Il avait certes changé, et en bien, elle lui trouvait toujours cet air tendre qu’elle adorait. La raison était qu’il devenait sucré à son contact.
Eglantine mit en avant une de ses mains sur la banquette, ce qui fit immédiatement réagir son voisin. Il ne voulait pas voir ce qu’elle lui présentait. Autour de son annulaire, trônait un anneau, non pas doré, mais en argent, décoré d’or blanc et d’une perle en ivoire. Michael laissa tomber sa tête contre le siège, couvrant ses yeux de sa paume. Il les plongea ensuite dans les siens, puis sur la bague. Elle l’avait gardée. Ce cadeau, cette promesse, qu’il lui avait offerte à l’hôpital le jour de leur rupture.
- Tu l’as mise… souffla-t-il toute sa douleur. Pourquoi ? demanda-t-il directement, plaintif.
- La dernière fois qu’on s’est vus… Je ne l’avais pas… répondit-elle, dans le même état. J’ai regretté.
- Et tu sais ce que j’ai regretté, moi ?! s’exclama-t-il en agrippant le siège cette fois dans son poing.
Il n’arrivait pas à lui crier dessus. Elle avait l’air bien trop pure et inoffensive pour ça. Le simple fait de l’avoir devant lui le rendait complétement fou. Eglantine, les mains sur ses genoux, le fixait, patiente.
- C’est bien pour ça que je ne voulais plus te voir !
- Pourquoi ? lui demanda-t-elle, blessée.
- Parce qu’à chaque fois que je te vois, je retombe amoureux ! Je n’y peux rien, c’est plus fort que moi…
- Que nous, le coupa-t-elle.
Michael eut l’air effaré.
- Ne fais pas ça, plissa-t-il les yeux. Je l’ai déjà trompée plus d’une fois, qui te dit que je ne le ferai pas avec toi par la suite ?
- Tu sais bien que c’est une excuse, se replia-t-elle sur elle-même. On ne se trompe pas toi et moi, et on ne trompe personne.
- C’est faux… Tu le sais bien...
- Je m’en fiche ! s’écria-t-elle à son tour. Je m’en fiche, Michael, se calma-t-elle pour reprendre une voix plus triste et brisée. Je ne regrette pas que ce que nous avons fait dans le passé et je ne regretterai pas que ça recommence maintenant, parce que tu es l’unique…
“L’unique homme que j’ai aimé de toute ma vie”.
Elle ne finit jamais sa phrase, prise au dépourvu par ce même homme qui l’embrassait avec ferveur, glissant ses mains sur chaque ouverture qui permettait de la déshabiller.
Il savait. Michael savait bien que ça se déroulerait de cette manière lorsqu’il la reverrait, comme il n’avait pu résister des années auparavant lors d’une rencontre fortuite qui avait mené à un voyage en Thaïlande. Il y avait pêché toutes les nuits, ensuite rappelé à l’ordre par les responsabilités. Et Eglantine, de son côté, pouvait bien crier au bonheur de sa petite famille, elle ne pouvait pas lui reprocher de craquer, alors qu’elle s’accrochait fermement à sa chevelure brune qui se transforma en un champ de bataille.
Comme des fils de barbe à papa, encore chauds, ils se mélangèrent, collants et humides des vapeurs qui sortaient de leurs bouches. Les mains jointes, attaché l’un à l’autre, ils se rappelaient de ces jours torrides passés à l’étranger. Les regrets s’estompaient au gré que la voiture tremblait. Michael priait Dieu, lui demandait de lui pardonner, pour fondre dans les bras d’une autre femme que celle à laquelle il était marié.
En sueurs, il déposa des baisers au-dessus de la poitrine d’Eglantine qui le surplombait, à califourchon, et serra très fort sa main. Elle colla son front au sien, réduisant encore davantage l’espace entre eux.
Ils se retenaient, déjà pourtant bien avancés, de crier à l’autre les sentiments qu’ils gardaient enfouis, alors qu’ils en mouraient d’envie.
Annotations