22h00 - 23h00

2 minutes de lecture

L'action se passe entre 22h00 et 23h00 dans la banlieue nord du Caire.

Gréta est allongée sur le ventre et regarde le plafond façon Ellen Burstyn dans l'exorciste. Elle s'est échouée sur le lit de l’hôtel avec cette élégance qui la caractérise, transformant le matelas en trampoline puis en banc de sable faisant péter les ressorts suédois qui avaient pourtant survécu à dix ans de réservation en ligne sur internet.

Elle a repéré un moustique nourrit au suc de tajine. Une sorte de Gévaudan local. Un grétaloptère quoi ! La bête entame un piqué sur Gréta qui d'un revers à la Nadal envoie le spitfire dans le mur des lamentations transformé en cimetière des ADN.

En se baissant pour vérifier l'état de la carlingue, elle aperçoit prés d'un vase Ming, du XV siècle avant Amin Dada, c'est à dire aussi faux qu'une molaire en céramique, une mini caméra qui effectue des focus incessants afin de faire une mise au point sur le visage en trois D de la taxidermiste.

— C'est quoi ce bordel ? dit-elle alors que le vase en tombant fait un let avec le bord de la table ce qui lui fait perdre le service.

— V'la maintenant qu'on me prend en caméra cachée.

Elle arrache le micro; le soulève en l'air par le fil électrique comme si elle venait de prendre par la queue un goujon. Puis, traverse l’hôtel avec le trophée jusqu'au salon où nous sommes en train d'élaborer un trajet avec Ahmed pour rejoindre à chameaux l'endroit où l'on pense que Georges est détenu.

— Y a un salopard qui me filme in vitro dans ma stricte intimité. Dit-elle.

Ahmed la regarde avec l'acuité d'un biologiste débutant devant la vivisection d'un pois chiche.

— Mais Gréta ! dit-il. Vous avez démonter le détecteur de présence qui alimente le circuit électrique de la chambre !

Du coup, Günther se redresse tel un couteau de mer à la recherche de sa dose de sel.

— Les affaires reprennent ? s'exclame le djay plusieurs fois récompensé aux Awards des Vis Platinées de Berlin.

Je lui dis :

— Calme toi ! tu auras le temps de reprendre tes gammes plus tard. Le plus important est de rejoindre L'Agar Al Azar pour délivrer Georges. Ahmed nous emmène tous à dos de chameau car le trajet est impraticable en voiture. Es-ce que ça pose un problème à quelqu'un ?

— C'est combien le poids total en charge d'un chameau ? demande Gréta.

— Les chameaux n'ont pas de limites ! rétorque Ahmed. Enfin... Je crois.

— De toute façon, je monte en amazone ! déclare Gréta.

Mais où elle va chercher tout ça. Entre son père qui se gargarise le soir avec une brosse à fusil et ma Gréta qui se prend pour une étoile du cirque, il y a de quoi péter les plombs.

Enfin bon, disons qu'elle montera en amazone aussi bien qu'une nageuse de l'est pourrait se débattre avec un squale dans les dents de la mer, sauf qu'à la fin c'est pas le requin qui gagne.

Pour tout dire, je préférerais être à la place du requin que du chameau. Une noyade dans le sable est possible avec ma Gréta, j'espère que la bête n'a pas de famille proche qui réclamera le corps.

Nous nous dirigeons tous vers le lieu du départ, moi, Ahmed, Gréta Bouglione, Günther, le baron, Youssef et Jack bien sûr, pour une nouvelle expédition des plus risquée.

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