Chapitre LXXIII (1/2)

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Je m’étais allongée de tout mon long sur Orcinus. Nous étions alanguis, silencieux, lovés dans la nuit fraîche et ténébreuse de la haute mer. Je savourais la douceur de sa peau contre la mienne, la chaleur qui émanait de son corps et les caresses de ses mains qui parcouraient mes reins, très lentement, comme s’il fallait faire durer ce moment au maximum… Nous restâmes ainsi pendant un long moment, dans un silence très enveloppant, très complice. J’étais envahie par une sensation délicieuse, apaisante, et je n’avais plus qu’une envie : sombrer dans un sommeil absolu et ne plus jamais m’éloigner de la peau de caramel salé de mon amoureux.


Mais il brisa mes velléités de repos en resserrant son étreinte tout en murmurant dans la pénombre :

« - Il faut que j’y aille…

- Non.

- Je n’ai pas le choix, Lumi. Si je me fais prendre, ils vous attaqueront… Et ils m’enfermeront à double tour dans la cale de leur navire.

- Non.

- S’il te plaît… Si je ne pars pas maintenant, je vais m’endormir ici. Et alors, tout sera perdu.

- Et si j’avais une idée pour que tu restes encore un peu, sans risquer de t’endormir ?

- Lumi… »


Il essaya, très gentiment mais d’air décidé, de me pousser un peu sur le côté pour se dégager de mon étreinte. Mais je m’aggripai à ses épaules et je bloquai ses hanches sous les miennes. Il voulut protester, mais je le fis taire d’une ondulation profonde et éminemment suggestive qui alluma une petite étincelle dans son regard. Alors je l’embrassai, doucement d’abord, puis plus fort, encore plus fort, jusqu’à ce qu’il se rallonge entièrement sur le dos, serré en étau entre mes cuisses et entre mes bras.


Du bassin, je vins le titiller comme une vague, tandis que des lèvres, je parcourus son cou, son torse, son ventre. Ses mains s’emparèrent de mes seins, de mes fesses, et je le sentais raidir à vue d’oeil sous mes assauts. Visiblement, son envie de dormir lui était bel et bien passée, du moins pour l’instant…


D’une main, je caressai son sexe qui était tendu et palpitant, jouant de son plaisir et de son impatience avec beaucoup d’application. Il gémissait sous mes doigts, sous mes lèvres, répondant du tac au tac au moindre de mes gestes. Il était nu, ses muscles étaient fermes et souples tandis qu’il réagissait de tout son corps à mon propre désir, de plus en plus impérieux.


Quand je n’y tins plus, je le pris en moi et je me cambrai de toutes mes forces pour l’attirer toujours plus profondément. Je m’accrochai à son ventre, à son torse, à ses bras pour donner la cadence, dans des mouvements très lents, très intenses, tandis qu’Orcinus semblait se consumer d’impatience. Il gémissait, il haletait, il suppliait, essayant parfois d’accélérer le rythme avant, de nouveau, de se laisser porter. Je pris mon temps autant que mon plaisir, et ce fut d’une lenteur exquise. La jouissance fut intense comme une déferlante… Et lorsque je m’allongeai de nouveau sur lui pour reprendre mon souffle, Orcinus avait la peau moite comme une brume estivale et il tremblait de tout son corps. Il me tint serrée tout contre lui et il resta en moi longtemps, douillet et immobile. Puis il s’écarta un peu et m’obligea doucement à changer de position en roulant sur le flanc pour m’installer en chien de fusil, entre ses bras.

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