Chapitre 12 : [Stage - Jour 3] _ Photo _

6 minutes de lecture

Ce matin-là, le temps était triste, les nuages gris couvrant le ciel, la pluie tombant sur les fenêtres. Les membres de l'équipe Jupiter déjeunaient tous ensemble. Lenny observait leur nouvelle coéquipière qui discutait avec Ricardo. Addie embêtait gentiment Léah, et Jonas riait de ses bêtises. Léonard trouvait la jeune rousse belle et attirante, elle avait certes un sale caractère et une tendance à la violence mais il était persuadé qu'elle n'en restait pas moins sympathique. Slany sentant le regard insistant du jeune garçon sur elle, tourna la tête et lui jeta un regard noir, Lenny rougit et se détourna. La charmer ne serait pas facile, pensa-t-il, mais il y arriverait, après tout, il était plutôt beau garçon, et bon nombre de filles rêvaient de sortir avec lui. Alors pourquoi pas elle ?

Slany respira, souhaitant garder son calme. Cependant, l'adolescent l'exaspérait à la regarder comme une bête de foire. Ne pouvant plus supporter son regard, elle quitta brusquement la table.

- Eh ! Slany !? Tu vas où ? l'interpella Rico, intrigué.

Elle ne prit pas la peine de répondre.

- Qu'est-ce qui lui prend ? s'indigna Addie.

Léah haussa les épaules. Peu de temps après, ils quittèrent eux aussi la salle.

C'était normalement leur troisième jour de stage, mais le directeur l'ayant suspendu, c'était un jour comme un autre pour les adolescents. Ils allèrent en cours le matin, puis se rejoignèrent pour déjeuner. Slany n'avait pas ouvert la bouche de la journée, restant au fond de la classe, le regard ailleurs. Océane s'installa à côté de son amie et Rico, en face d'elle. Les autres se répartirent sur d'autres tables.

- Ça va ? s'inquiéta la châtaine.

Slany soupira mais ne répondit pas.

- Réponds-moi, s'il te plaît, j'aime pas quand t'es triste, insista-t-elle en posant sa main sur son avant-bras.

- Lâche-moi, fit-elle froidement.

Surprise par le ton que Slany avait utilisé pour lui parler, Océane la lâcha et se recula dans son siège, jouant avec sa nourriture dans son assiette, sans manger. Ricardo regardait la scène qui se jouait devant lui en soupirant. L'Irlandaise savait qu'elle n'aurait pas du répondre comme ça à son amie, mais elle n'avait pas supporté qu'elle la touche. Depuis ce matin, elle se sentait sale, souillée par le simple regard perçant du jeune homme. Elle avait l'impression de trahir Nóra, juste en acceptant qu'on la détaille de la sorte. En aucun cas, elle ne sortirait avec lui, jamais, ni avec personne d'autre d'ailleurs. Elle aimait Nóra et ça ne risquait pas de changer, elle ne pourrait jamais aimer quelqu'un autant qu'elle l'aimait elle, elle était l'amour de sa vie.

- Excuse-moi, marmonna-t-elle à la châtaine qui ne releva pas la tête, blessée.

Slany soupira et son coude sur la table, elle posa sa tête sur sa main fermée.

Ils finirent par débarrasser tous les trois et quelques minutes plus tard, les deux équipes se retrouvèrent non loin du terrain de basket. Jonas et Alexander étaient appuyés contre le muret, Léah, Addie, Inès et Melvin, assis dessus. Timothée était adossé à un arbre, Ricardo, Océane, Slany et Léonard s'étaient installés dans l'herbe.

- On a quoi cet aprèm' ? demanda Melvin.

- Géopolitique à 14h, Sciences de labo à 15h et Armement à 17h, lui répondit Océane.

- Horreur ! On finit à 18h, se plaignit Rico.

Jon et Melvin rigolèrent. Alex sourit et Addie lui tapa dans la main, totalement d'accord avec lui.

- C'est le dernier jour de stage et nous n'avons rien fait pour nous préparer, se désola la châtaine.

- Calland va sûrement le décaler, déclara Alexander.

- J'en suis pas sûre, il ne peut pas se permettre de faire attendre une mission aussi importante, fit remarquer Inès.

- Elle a pas tort, rétorqua Jonas.

Lenny décida de tenter quelque chose pour attirer l'attention de la rousse, il passa son bras autour de ses épaules et la rapprocha de lui.

- Alors, Slany, pas trop stressée ? demanda-t-il, un sourire au coin des lèvres.

L'Irlandaise se dégagea rapidement et se leva, avant de partir en courant loin d'eux. Océane souffla fortement, fusilla du regard le blond et partit à la poursuite de son amie.

- Putain, mec ! T'es sérieux ? s'exclama Rico en se levant également.

Slany s'était réfugiée le plus loin possible de son leader. Dégoûtée, elle sentit des larmes amères dévaler ses joues, d'abord de rage, ses pleurs se transformèrent rapidement en des sanglots douloureux. Elle tomba à genoux dans l'herbe et sortit de la poche intérieure, cousue main, de sa veste en cuir, une photo. Nóra et elle s'embrassaient, en maillot de bain, dans l'eau. Slany se souvenait très bien de ce moment. Elle ferma les yeux, laissant se pleurs se calmer et repensa à ce merveilleux moment.

L'eau clair et limpide du lac s'agitait lentement au rythme du faible courant. Nóra était calée contre elle, allongées dans l'herbe, elles profitaient du soleil sur leur peau. Elles avaient préparé un pic-nic qu'elles avaient dégusté ensemble au bord du lac. Après ça, elles s'étaient allongées et avait observé le ciel et les quelques nuages qui passaient. Tu as vu celui-là, on dirait un coeur, avait fait remarqué Nóra avant de l'embrasser avec fougue, et il est pour toi, avait-elle ajouté en se rallongeant. La rousse avait caressait la joue de sa petite-amie, un sourire immense, semblable au sien, sur les lèvres. On va se baigner, avait alors proposé Slany, ce à quoi Nóra avait répondu positivement. La petite brune avait eu la mauvaise idée d'essayer de couler sa petite-amie, résultat, c'est elle qui avait fini noyée. Slany, voulant se faire pardonner de lui avoir mis la tête sous l'eau, l'attrapa par la taille et la plaqua contre elle, l'embrassant passionnément. Nóra passa ses jambes autour de ses hanches et répondit au baiser en passant ses mains dans sa nuque, passant ses doigts dans ses cheveux. Elles se décollèrent pour respirer et c'est là qu'elle les dit pour la première fois, ces trois petits mots, si simples, et pourtant si significatifs. Je t'aime, avait-elle chuchoté contre ses lèvres. Slany, surprise, avait eu besoin de quelques secondes avant de lui dire elle aussi. Elle se souvenait encore parfaitement de ce qu'elle avait dit ce jour-là. Je t'aime tellement, Nóra, tu n'as pas idée de combien je t'aime. Tu es tout pour moi, la fille que j'aime le plus au monde. Une larme de joie avait coulé le long de sa joue, larme que la rousse s'était dépêchée de faire disparaître avant de l'embrasser avec la plus grande des tendresses. Ce baiser était certes doux et calme, mais ce fut le plus fort de tous, elles avaient fait passer tout leur amour à travers de ce simple baiser. Slany avait avancé vers la rive, tenant toujours fermement Nóra contre elle, elle récupéra son téléphone. Le portant à bout de bras, elle embrassa fougueusement sa petite-amie, prenant plusieurs clichés. Elles se séparèrent, gardant leurs fronts collés l'un contre l'autre. Elles prirent encore quelques photos puis sortirent de l'eau. Elles se rhabillèrent, Slany frotta doucement le crâne de Nóra avec sa serviette, séchant comme elle le pouvait ses cheveux. La brune se retourna et embrassa la jeune fille. Je t'aime, je t'aime, je t'aime, avait-elle répétée, euphorique en courant sur le chemin de gravier qui les ramènerait au QG du G2. Slany ne put que rire en voyant le coportement enfantin de sa petite-amie. Cette dernière revint rapidement se caler dans ses bras, la rousse passa son bras autour de ses épaules et déposa un baiser sur son front.

- Slany !? Slany !! s'écria quelqu'un pas loin d'elle.

Elle ouvrit lentement les yeux et remarqua qu'elle était maintenant allongée dans l'herbe. Des larmes coulaient toujours le long de ses joues, déchirantes. La photo de Nóra et elle était posé contre son coeur. Elle la releva devant elle et caressa de son pouce le visage de sa petite-amie. Ses sanglots redoublèrent, un cri passa ses lèvres, un hurlement de douleur. Suivi d'autres toujours plus nombreux, alliant cris et larmes. Sa repiration se faisait toujours plus difficile. Elle peinait à garder les yeux ouverts. Elle continua à crier, hurler, sa peine. Une douleur lancinante traversa sa poitrine. Ses yeux se fermèrent tout seuls, elle ne parvenait plus à les ouvrir entièrement. Elle aperçut à travers ses larmes, ses deux amis tombant à côté d'elle, la suppliant de rester avec eux. Elle voulut les écouter, mais chaques mouvements, chaques respirations, chaque battements de cils, provoquaient en elle une douleur horrible, bloquant sa respiration. Elle avait l'impression de se noyer dans ses larmes, incapable de respirer. Elle sombra dans l'inconscience sous le regard terrifié et paniqué des deux adolescents.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Attachiante_1 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0