Juillet 6

2 minutes de lecture

Evack me parlait de je-ne-sais-quelle constellation avant de s’interrompre et de fixer sur moi un regard inquisiteur. Il voulait savoir une chose. Ça lui brûlait les lèvres.

— Quoi ? dis-je en laissant tomber mon livre sur mes cuisses.

— Quoi, quoi ? Je n’ai rien dit.

— Justement, tes longs silences parlent pour toi.

— D’accord. Tu vois, Carmen et Nathalie ont leur chambre juste à côté de la tienne.

— Merci, je suis au courant. Où tu veux en venir.

— Écoute, mon petit spaghetti, je …

— Linguines. Je préfère.

Il leva les yeux au ciel et continua.

— Ma linguine au saumon, les filles t’entendent crier le soir. Tu leur fiches les jetons. Je leur ai expliqué que tu étais sujet à quelques cauchemars. Ce qui est vrai, n’est-ce pas ? ça recommence. Ce sont tes parents ?

Je souris, en secouant la tête.

— Non… mes parents sont morts et enterrés et je vais beaucoup mieux. C’est autre chose. Dont je n’ai absolument pas envie de parler.

— Je m’en serais douté.

— Pourquoi ? Toi tu parles de ce qui te tracas ?

— Bien sûr !

Il se releva faussement outré du canapé.

— De ce qui te ronge…

Il se tut aussitôt, cherchant à savoir ce que je savais. Ou du moins ce que j’avais deviné.

— Ce qui me ronge n’est pas quelque chose dont je peux parler avec aisance. C’est déjà dur pour moi, d’affronter cette vérité, alors en parler… Non. Peut-être un jour. Mais j’aurais trop peur de te dégoûter.

— Pour ce que j’en comprends, ça ne me dégoûte pas. Je ne le comprends pas. Mais tu sais au moins que je serais une oreille attentive et que je ne chercherais pas à te juger. En revanche, frappe un chien et je t’arrache les boyaux.

Il se marra avant de se mordiller la lèvre inférieure. Il ne me dirait pas tout de suite ce qui le tourmenter. Comme je ne lui dirais pas, ce qui m’agite.

— Quel genre de taré frappe un chien ?

— Beaucoup. Et ça me plairait bien de les faire rôtir en place publique.

— Oh, Ely ! Que je n’aimerais pas être un criminel dans ta petite tête.

— Je te ferai souffrir, avec le sourire.

J’explosai de rire, et désamorçai mes plus viles craintes.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire NM .L ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0