Eden était allongé sur notre lit dans son peignoir marmotte.

Je rangeai mes fringues dans l’armoire, juste à côté des siennes. Bientôt, je lui demanderai sa main. Je n’aurais pas la surprise de le voir hésiter. Il était comme un poisson dans l’eau auprès de moi. Il avait mis du temps pour accepter que chez moi, c’était désormais chez nous. Et je ne pouvais pas lui en vouloir. Tout allait si vite entre nous. Il pouvait avoir des doutes sur le pourquoi j’avançais à pas de géant en l’entraînant avec moi.

— El ? Tu comptes commencer quand ?

— De quoi ?

— Les injections ?

— Il faut que j’en parle avec la psychiatre.

— Tu lui en as déjà parlé.

— Ouais, mais ce n’était pas encore confirmé dans mon esprit. Elle sait que j’en viendrais là. C’est tout.

Je me tournai afin de le rejoindre. Mais il fut plus rapide que moi et m’attrapa par la taille pour me caler entre ses cuisses. Son menton creusa mes abdos et son regard pâle me sourit.

— Je serai là.

— Je sais.

— J’ai fait plein de recherches.

Je ris. J’avais vu tout l’historique sur mon pc. Il faisait effectivement des recherches. Plus pour lui que pour moi. Je savais dans quoi je m’engageai et surtout pourquoi. J’avais un calpin où plusieurs noms de chirurgiens étaient inscrits. J’avais celui d’infirmière. Et même celui d’un dermatologue pour des séances de laser. Devenir un homme oui. Avoir des poils sur le visage et sur le torse. Hors de question. Ça faisait des mois que je listais tout ça, conscient d’où me menait mon corps.

— Je bichonnerai ton clitoris.

Je haussais les sourcils.

— T’es sérieux de dire ça comme ça ?

— Il parait que lorsqu’il grossit sous l’effet de la testo, ça peut faire mal. Et puis ta libido va carrément tripler.

— Merci, Eden. On verra ça, quand on y sera, OK.

— J’en fais trop ?

Il se mordit la lèvre. Je caressai sa joue, glissai ma main sur sa nuque et la serrai tendrement.

— Absolument pas. Je suis reconnaissant de t’avoir à mes côtés.

Et c’était la vérité. J’aimais Eden pour ce qu’il était, la douceur dans ma vie. Et même si je ne l’aimerais jamais à la folie, c’était déjà beaucoup. Je me projetais dans le futur avec lui.