Janvier 2023 -96 Elyas
— Ce n’est pas la première fois qu’une de mes relations s’achève dans le calme. Mais ici, j’ai vécu plusieurs années avec Eden. Il m’a épaulé. Il m’a soutenu. Il m’a aimé, à hauteur de ce qu’il pouvait me proposer, et c’était très bien. C’était un « Au revoir ». Un « Je comprends ». C’était doux, presque naturel. Aucun de nous n’a pleuré. Comme si nous nous étions voilé la face dès les premières minutes.
Madame Careult faisait tourner son stylo entre ses doigts.
— Refusez-vous de vous sentir soulager ? Est-ce cela que vous essayez d’exprimer ?
— Je ne devrais pas l’être ou au moins ressentir de la tristesse pour la fin de notre relation. J’ai l’impression d’être complétement insensible.
— Vous ne l’êtes pas.
Je soupirai. Je ne savais pas ce que je devais ressentir. Je me sentais vide, infécond dans tous les sens du therme. C’était de la lassitude, de la méprise, de l’inconnu face à l’avenir.
Que me proposait-on ?
Je passai une main sur mon visage. Pas un poil sur mes joues. J’avais pris l’initiative de m’épargner le rasage tous les jours. Le laser avait eu raison de ma nouvelle pilosité.
— Je ne sais pas ce que je suis supposé faire.
— À quel propos.
— Ma vie.
— Eh bien, il va falloir la vivre et se donner des objectifs pour aller de l’avant.
Annotations
Versions