Janvier 2024 - 101 Elyas
Evack regardait le ciel perché sur une roche. Derrière lui, Armand le veillait. Je n’aurais su dire si Evack avait terminé ses conneries et s’il avait compris que Zéphyr avait fait un trait sur lui, sur eux. J’avais un espoir à la con qui m’accrochait au cœur. Je voulais croire qu’Armand saurait devenir l’autre, même en apparence. Parce qu’au fond, je le savais, Evack n’aimerait que Zéphyr. Il n’avait de toute façon pas la conviction de se tuer. Peut-être l’avais-je suffisamment terrifié en le laissant se noyer dans la piscine. Avait-il compris que c’était sa vie qu’il perdrait ? Son existence…
— Il semble aller mieux.
Mike se posa à côté de moi. J’osais les épaules.
— Ouais. Il a l’air mieux.
En tout cas, il était différent.
— Plus de chaperon ?
— Non. Il se démerde tout seul. Et oui, on est toujours à lui laisser dix mille messages, au cas où.
— Il y répond ?
— Étrangement, oui.
— Et toi ? Ça va ?
Je me penchais sur le ciel bleu. L’air frais passa sur mon visage.
— On feint d’aller.
— Tu sais, pour ce que tu m’as dit la semaine dernière.
— Je n’étais pas dans mon assiette.
— Ouais, j’en suis certain, mais « au cas où », j’pense pas que tu sois tarré, Elyas, ou quoi que ce soit d’autre. Je pense pas que ce soit fou de vouloir reprendre contact avec Mathys et d’essayer de parler des sentiments, même s’ils sont confus, que tu ressens pour lui. C’est qu’une lettre. Deux options Ely. Il la lit et il te répond. Il la lit et il ne te répond pas. Après, il faudra faire avec. Si Evack cherche à passer à autre chose, je pense que tu peux y arriver toi aussi. Pas vrai, mon gars.
Il donna une tape sur mon épaule, je m’allongeai complétement sur la natte qu’on avait installée au sol.
Ce soir, je fêtais mon anniversaire chez les Torrences, tout le monde serait là, même Eden et son nouveau copain. Eden qui m’avait remercié d’avoir été sincère avec lui, Eden qui m’avait consolé de la mort de mes enfants. Eden qui serait toujours là, même en tant qu’ami.
J’avais de la chance.
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