janvier 2024 - 102 Elyas

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La fête se déroula comme à chaque fois, qu’on mangeait en groupe chez les Torrences. Margot n’était jamais plus belle que lorsqu’elle était entourée. Après le gâteau et l’ouverture de mes cadeaux, Carl et Margot me firent signes de les rejoindre. Je sentis des regards peser sur moi et en me retournant, tout le monde faisait mine de rien.

J’avançai derrière le couple et jusqu’à la porte de leur chambre. Ils souriaient niaisement.

— Il y a un petit dernier cadeau. Disons, plutôt qu’on nous a confier une petite étoile pour toi.

— Une étoile ?

— Une étoile ! certifia Carl

Ils allumèrent la chambre et tirèrent un drap sur une cage.

— À l’intérieur, il y avait deux boules de poils. Ce n’était pas des chiens, mais bel et bien des animaux.

— C’est une amie qui m’a demandé si je pouvais m’en occuper. Sa fille est partie étudier et Matricia doit gérer ses problèmes.

Les problèmes de Matricia, c’était un cancer et un fils Handicapé.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Tu ne vois pas ? C’sont des lapins. Des bébés lapins. Je crois qu’ils sont nains, assura Carl, gaiement.

— Que voulez-vous que j’en face ?

— Eh bien on s’est dis avec Carl que tu pourrais les élever.

Je reculais, plongé dans l’incertitude. Un lapin, ça vie combien de temps ? Et quand ils mourront, aurais-je encore si mal de les avoir perdus ?

— Je ne peux pas. C’est trop de responsabilité.

— Carl est allergique.

L’annonce tomba.

— Et je ne veux pas les confier à n’importe qui. Et tu sais que les autres, c’est compliqué, entre les bébés, les grands aménagements et je te passe le tout, tu es le seul.

— Vous ne vous rendez pas compte de ce poison que vous m’offrait ?

— La mort n’est pas un poison, mon fils. C’est le droit à une nouvelle vie. Regarde-les, ils ne te font pas penser à quelqu’un ?

Ils avaient la même couleur que Narcisse et Cerninos.

— Et s’ils étaient revenus ? souffla Margot pour terminer de me convaincre.

Je n’avais jamais résisté à des boules de poils. J’en étais incapable, alors je laissais Margot me les mettre dans les bras.

Ils étaient si petit, si fragile. J’osais à peine les presser contre moi de peur de leur faire mal.

— Je te présente Stella et Comans.

— Stella. Etoile, dis-je en souriant.

— Et comans ?

— Filante. Etoile et filante.

— Etoile filante.

— Pour exaucer tes vœux, mon fils.

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