15: Sergueï

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Les gestes n’avaient pas disparu. Ils étaient toujours là, relié à ces mains de métal. Je mentirais si je disais ne pas avoir eu des difficultés pour ma première pair de chaussure. Des bottines pour femme. Elles n’étaient pas ensorcelées, à contrario des huit autres pairs rangés sur leur étagère. J’avais repris une bonne cadence et le fait de ne plus savoir dormir, me permettait de concevoir deux fois plus de pair. Dans deux jours, il y en aurait davantage. Mais je sentais bien qu’avec un corps de chaire mon pouvoir aurait eu plus d’ampleur.

La boutique avait ouvert la veille. Dire qu’il y avait eu foule aurait été un mensonge. Rares étaient les passants. Mais j’avais réussi à vendre une marionnette à un père et son fils qui s’étaient perdu dans les rues. Je leur avais donné une affiche de quoi faire la promotion de l’endroit.

Si je pouvais vendre mes créations et redevenir celui que j’étais, je le devais à Lalia. Ce magasin était tout ce qu’il lui restait. Et les dettes qu’avait accumulé sa tante en voulant reprendre le magasin n’était pas encore toutes payées. Lorsque j’aurais ce pourquoi j’étais encore là, je partirai, mais pas en la laissant sans rien.

Par manque de temps, j’avais confectionné des bijoux en cuir pour ceux et celles dont j’avais listé le nom dans un carnet. Certains d’entre eux étaient déjà à leur cou ou leur poignet. J’étais loin, de mes étoiles montantes. La danseuse, c’était fini. Il y avait trop à faire pour chercher la vermine cachée derrière un tutu. Bientôt le cordonnier, ou peu-importe comment les journalistes me nommeront, fera à nouveau parler de lui. J’étais finalement loin de me repentir. Et pourquoi l’aurais-je, quand dans la nuit, j’entends nettement les horreurs.

À midi, Lalia poussa la porte du magasin de jouet. Un gigolo cherchait un cadeau pour sa fille. Lalia nous regardait échanger, avec une pauvre tranche de pain agrémenté d’une terrine de légume dans les mains. L’homme se tourna vers elle, en tenant une poupée mannequin en terre blanche. Il passa son regard sur elle, dédaigneux avant de s’arrêter sur le bas de son pantalon trop court. Des poils y dépassaient, ce qui arracha une grimace à l’homme. Lalia haussa un sourcil.

— Un problème avec ma pilosité ? lança-t-elle par défi.

L’homme secoua la tête. Il n’était pas là pour critiquer, bien que tout se lisait sur son visage soigné.

J’attendis qu’il parte pour me pencher sur ma logeuse.

— Devrais-je te donner un peu d’argent pour te refaire une beauté ?

J’étais attaché à une certaine coquetterie qui semblait indifféré Lalia.

— Dépenser de l’argent pour de futile poils ? M’as-tu bien regardé ? entends-moi bien, même riche, je ne m’abaisserais pas m’épiler. Je fais négligée. C’est vrai. Mais je garde une hygiène irréprochable. Et ça même quand je mendiais dans la rue.

J’aurais voulu rire de sa détermination à être-elle. Pas me moquer, loin de là. Juste rire de l’énergie qui lui donnait cette aura.

— Tu ne travailles pas aujourd’hui ? changeais-je de sujet.

— Pas cet après-midi. Le maître a fait de nouveau appel à l’inspecteur. Un nouveau croquis accroché à une fenêtre est apparu, bien que la bâtisse soit surveillée. As-tu terminé l’objet ?

L’impatience dans sa voix, montrait combien elle tenait à ce que le tueur soit trouver au plus vite.

Je lui tendis.

— Une boucle d’oreille ? s’étonna-t-elle.

— Signe d’appartenance. Il est obsédé, donc potentiellement attaché à Séverin.

— Et s’il n’a pas de troue aux oreilles.

Il fera en sorte d’en avoir.

— Tu as toujours réponse à tout.

Je souris de son agressivité mesurée.

— Donne-la à Séverin et dis-lui bien de se mettre devant une fenêtre, pour que le tueur puisse le voir manier la boucle. Qu’il la pose dans un des pots de fleur, de sa voisine discrètement.

— Tu penses que le tueur le verra faire ?

— Je pense qu’un obstacle s’est posé devant lui. S’il ne tut plus, ce n’est pas par envie, mais par manque d’opportunité. Il passe donc plus de temps à observer Séverin.

— Il habite dans le quartier ?

— Ce n’est pas dit.

Lalia soupira. Je n’en étais pas certain, mais j’avais l’impression qu’elle comptait plus sur moi que sur les policiers en charge de l’affaire. J’avais plus d’occasion de mettre la main sur le tueur, que de simple personne sans pouvoir.

Elle rejoignit son lit dans le fond du magasin, derrière le comptoir, dissimulé derrière un rideau. J’y avais fait le propre ce matin et y avais installé un petit bureau et une étagère. J’avais acheté du papier peint classique et de la colle, et en avait recouvert les murs de cette chambre improvisée.

Plus tard, je trouverai de quoi faire une cloison.

En tirant sur le rideau, Lalia resta un instant à contempler sa chambre. Elle se tourna vers moi. Je fis mine de reprendre mon travail.

Lalia me faisait désespérément penser à Lananette. Une jeune fille que j’avais longuement apprécié. Une jeune fille qui m’avait contré avec ces belles valeurs. Lalia était pareil. Elle voulait sauver Séverin.

« Il m’a acheté des peintures. Il m’a donné un emploie. Il m’offre toujours un repas. Et il croit en moi. Sinon pourquoi me donnerait-il des exercices ? » avait-elle dit une fois.

Elle l’estimait.

***

Je me concentrais, projetais dans le quotidien d’un quarantenaire. Un rabatteur de choix qui avait volontiers consentie à mettre le bracelet de cuir que j’avais laissé à son intention au pas de sa porte. Il était célibataire et jouait de la flûte comme personne. Souvent, il se tournait vers un cadre photo. Une image de lui et son petit frère. Une histoire que j’avais lu dans son esprit en le possédant, quelques jours auparavant. Deux Orphelins. Un trop vieux pour être adopté, l’autre trop jeune pour protester. Une histoire tragique d’enfants hypnotissés et servis en pâtures à de hauts dignitaires dans un village bien étrange. Jaldacin n’avait jamais pu mettre sa vengeance en route. Il ne le ferait plus, perdu dans son incompétence et ses faiblesses. Il avait pourtant une âme de samaritain. Il allait en aide à chaque personne qu’il croisait. Un rabatteur hors pair qui me menait au-devant de déchets à éliminer. J’observais avec lui, la maison « close » sous-terraines, les filles – trop jeunes - qui s’y engouffraient, les clients qui ressortaient satisfait.

— Elles ont été vendu. Volées. Et on continue à tout leur prendre, murmurai-je.

C’était aussi de jeunes garçons.

Je lisais dans les souvenirs de Jaldacin ses altercations avec les tenanciers du bordel. Il avait failli mourir à chaque fois.

— Que pourrait-on faire ? murmura-t-il à lui-même.

La police du secteur était pourrie.

— Sergueï !

La voix de Lalia me sortit de mon analyse. Je reprenais habita dans ma poupée et tournais la tête vers elle.

— Que fixes-tu ainsi ? demanda la jeune femme.

Parce qu’à dix-neuf ans, elle n’était plus une jeune fille. Elle avait déjà trop vécu de malheurs.

— Un bordel qui n’aura bientôt plus rien de tel.

— Un bordel ?

— Oui.

— Jaldacin ?

Je lui avais parlé de mes rabatteurs, ceux et celles qui m’apportaient des informations sur toutes les criminelles des alentours. Je voulais garantir une certaine sécurité à Lalia dans ces rues, une fois que je la quitterais. Parce qu’un jour nos routes se sépareront.

— C’est bien lui.

— Qu’a-t-il avec les prostituées ?

— Il les respecte, répondis-je seulement avant de me lever. Il conçoit que leur sort n’est pas enviable. Surtout quand elles sont si jeunes.

Je voyais que Lalia avait envie de me demander tout autre chose, alors j’attendis en emballant les cadeaux à l’intension du mac et de ses sbires. Mon travail et mon savoir du cuir, rendaient les bijoux bien plus beaux que de simple bracelet de cuir ordinaire.

Elle s’installa sur le comptoir du magasin, les bottines à ses pieds. Elle les avait accepter sans protester, sans craindre que j’ai pu les ensorceler.

Lalia était définitivement une jeune femme bien étrange. Accueillir un tueur. Le laisser reprendre son magasin et revenir à son ancienne passion, assassiner… Je la soupçonnais de n’avoir aucune tolérance pour les gens que je visais.

— As-tu tué ?

— Souvent.

— Non… Je veux dire, depuis que tu es ici ?

Cela faisait un mois que je vivais avec elle. Un mois que je travaillai à me réapproprier mon pouvoir. Un mois que je réfléchissais à ce que je ferais quand je prendrais la route vers Ïeugres. Savait-il que je reprenais du poil de la bête ? Je ne le sentais plus depuis si longtemps.

— Cinq personnes. Je n’ais pas eu besoin de plus, que leur crime accompli sous mes yeux ou ceux de mes rabatteurs. C’était facile.

— Qu’ont-ils fait ?

— Battu, tuer par amusement de pauvres bêtes, violés, séquestrés et torturé. Il m’a suffi de lire en eux pour comprendre qu’ils n’agissaient que par profonde folie. Ces gens ne feront que le mal pour le mal. Ils ne cherchent en rien à apaiser les troubles d’autrui.

— Tu te penses différent ?

— Je tue par principe. Pour laisser le moins de fou furieux dehors.

— Te penses-tu capable de juger ?

— Aujourd’hui, plus qu’avant.

— Est-ce que tu as établi un contact avec l’artiste-peintre ?

Voilà le sujet qui la taraudait.

— Il n’a pas encore porté mon cadeau. Patiente. Cela ne fait que trois jours.

Lalia soupira avant de sauter sur le sol et mettre son sac en bandoulière. C’était la fin de la semaine, elle ne travaillait pas. Où allait-elle ?

— Fais attention à toi. Les agents de polices viennent trop souvent dans le quartier, m’avertit-elle.

— Je le sais.

Ces agents de polices étaient ceux que je prévoyais d’assassiner dans les prochains jours. Les sbires du mac. Ils n’étaient pas là pour faire d’enquête sur les « suicides » de criminels, non, ils avaient peur qu’on s’attaque à leur affaire.

— Pense à calmer le jeu pour quelques semaines ou alors privillégie un autre secteur.

— Les victimes ne peuvent attendre plus longtemps.

— Je le conçois.

***

Est-ce que Jaldacin avait assisté à la folie pure du mac ?

Je l’avais fait danser comme un fou furieux, avant de le forcer à se taper la tête contre les murs.

Je tuais plus rapidement. Il était fini le temps où je prenais des semaines voir des mois avant de rendre folle ma victime. Cette pratique m’avait fait perdre mon corps. C’était déjà plus que je ne pouvais l’admettre. J’avais été idiot, obnubilé par des sottises. Je ne m’y laisserais plus prendre.

Il était dix-huit heures, quand je quittais le magasin, je croisais Lalia revenant du travail. Elle était escortée d’un agent, comme tous les soirs. Elle leva la main pour me saluer, j’inclinai la tête, et disparus dans une rue adjacente à la nôtre.

Une écharpe remonté jusque sur mon nez, je me dirigeai vers mon marchant de cuir préféré à la recherche de matériel. En approchant, et trouvant les passants plus en beauté, je distribuai des tracts pour faire la promotion du magasin. Je ne sais pourquoi je faisais ce que je faisais. Un besoin de me racheter ? Non, ce n‘était pas ça. Je savais qui j’étais. Et cela ne s’effacerait pas. La pensée que Lalia pourrait à nouveau errer dans la rue, dans le froid, à vendre le peu qu’elle sache faire, me retourner le cœur. Si elle n’en avait pas encore conscience, moi je savais que Séverin ne resterait pas dans la capitale indéfiniment, il finirait par partir. Ce qui le retenait, était l’affaire en cours. Il ne pouvait pas se mettre en danger tant que son admirateur secret courrait les rues.

Je crois que j’aimais beaucoup Lalia. Outre le fait qu’elle m’avait sorti de mon enfer, j’appréciai la façon dont elle observait mon travail, cette manie de s’assoir au comptoir et de pencher la tête dans ses bras et regardant chaque détail. Je lui expliquais ce que je faisais, sans perdre patience, sans même trouver cela ennuyant. J’avais quelqu’un auprès de moi. Une personne à qui parler. Et cette personne, je voulais la protéger. Lui donner la possibilité de mieux vivre.

Je tendis mes tracts. Beaucoup de passant refusèrent. Certains enfouissaient les papiers dans leur poche. J’espérais qu’une ou deux personnes serait curieux.

Dans la petite boutique de mon vieil fournisseur, je choisissais mon cuir et un matériel un poil plus moderne. En vingt ans, cet homme qui n’était déjà pas bien jeune, avait acquit plus de rides, me le rendant plus fragile qu’à l’époque où j’étais encore « le cordonnier ».

Je trouvais beau et artistique sa façon de couper la peau, d’enrouer les lacets en tissu tressés. Il déposa le tout dans large morceau d’étoffe que j’avais amené et noua un fil de lin autour.

Il me sourit en rendant la monnaie et je le quittais, pour continuer à errer dans le quartier. Dans ce coin de la ville, tout était éclairé. Les ombres étaient moindres. Il faisait bon vivre. En distribuant à nouveau mes affiches, je me mis à rêver de voyage. N’était-il pas temps que je prenne ma retraite en tant que tueur ? Je pourrais exercer la cordonnerie ailleurs, simplement pour… Non, ce n’était décidément pas moi. Peut-être raccrocherais-je un jour, mais il était encore temps de réduire la pestilence.

Un jeune homme passa devant moi. Il ne devait pas avoi plus de la trentaine et me tendit la main.

Puis-je en avoir un ? demanda-t-il.

Etonné, je lui donnai une affiche.

Il l’examina un instant, avant de sourire.

Je connais une fillette à qui il manque affreusement de jouets. Je lui ai promis, il y a peu de lui en offrir un, pour la consoler du sort qui s’était acharnée sur elle et sa pauvre sœur.

Qu’elle malheur à toucher cette enfant ?

Ma voix était si peu naturel et je sentais que je n’avais pas affaire à n’importe qui. Ce jeune homme… Il avait quelque chose que les sorciers ressente quand il en croisait un autre.

Un trafique d’enfant qui a mal tourné. Et seulement une rescapée qui groloté dans le froid. Je l’ai couverte et lui ai demandé de me raconter son histoire. Comme elle avait de la souffrance à extraire de son cœur. Je lui ai promis que le méchant serait puni et que je reviendrai là voir avec un jouet.

Où se trouve-t-elle donc aujourd’hui ?

Etait-ce l’intensité dans ses yeux qui me le rendait aussi attirant. J’avais envie de savoir, d’écouter…

Dans un endroit bien, entourée de belles fleurs. Un endroit où personne ne lui fera plus de mal.

Je viendrais demain.

Et il partit, dans sa longue veste noire. Sa queue-de-cheval, couleur auburn se balançait dans son dos.

Je ne savais pas à qui j’avais eu affaire, mais l’histoire qu’il venait de me raconter ressemblait fortement à celle qui avait choqué une bonne partie de la population, pas plus tard que la semaine dernière. Un trafique d’être humain sous un grand magasin. Un feu s’était déclaré. La police avait découvert des corps calcinées en nombreux. Beaucoup d’enfants. Trop d’enfants.

Trois jours plus tard, des agents retrouvèrent plusieurs hommes et femmes éventrés avec comme signalement autour de leur cou le rôle qui avait joué dans l’affaire.

Le Loup…

Un sacré tueur.

En rebroussant chemin, je décidais de passer dans un quartier bourgeois. Les bâtisses étaient neuves, ou du moins, bien entretenues.

J’observais le va-et-vient des branches dans les arbres. Le vent s’était levé. Je ne le sentais guerres dans ce corps de métal, et je me languissais de trouver un corps. J’attendais que Lalia me donne l’opportunité de revenir dans l’atelier de Séverin. L’apprenti, David, semblait parfait pour m’accueillir.

Lorsqu’il me parut faire plus sombre, je conclu qu’il était temps de rentrer. Sur le chemin, j’achèterais des marrons chauds pour Lalia. Le temps se rafraichissait de plus en plus et j’avais peur qu’elle prenne froid. Les couvertures ne rendaient pas moins humide le magasin. Et même si les cheminées des appartements au-dessus chauffé, ils ne parvenaient pas augmenter les températures dans la nuit profonde.

Je distribuais encore les affiches. Un homme suivi d’un agent s’arrêta à ma hauteur et observa tristement un appartement éclairé. Je me tournais vers la bâtisse. Qu’y voyait-il ? Je m’avançais vers lui sans trop savoir pourquoi et lui donna un tract. Il le prit et s’étonna. Je ne vis que le haut de son visage. Des yeux verts que j’avais déjà rencontré.

Ne serait-ce pas le magasin de Lalia Anapeul ? « Les jouets de Monsieur Ponwal ».

Je hochais la tête, en avisant le sac qu’il tenait. Un, provenant d’un commerce de peinture. Ces mèches rousses qui sortaient d’un chapeau sobre me le rappela.

Séverin. J’avais pu l’admirer plutôt dans le mois, quand j’étais resté à l’intérieur de Lalia – le temps de remettre en état la poupée mécanique.

Je ne savais pas. Etes-vous un proche ?

Il me fixa, chercha quelque chose en moi. Quelle image lui renvoyais-je ?

Un ami, plutôt. Elle m’a autorisé à reprendre son magasin. J’y vends des jouets et de la maroquinerie, ainsi que des bijoux en cuir. Bientôt, j’aimerais qu’elle expose quelques-uns de ses croquis, mais voilà, elle est si dure avec elle-même. N’hésitez pas à venir nous rendre visite.

Je le saluai, alors que l’agent s’était rapproché de lui. Je continuai ma distribution. Pourquoi lui avais-je donné ? Pourquoi avais-je eu besoin d’être si près.

Quand j’avais été dans le corps de Lalia, resté dans un coin, sans rien dire ou faire, Séverin n’avait été qu’un visage lointain. J’avais envie de plus. De le côtoyer. Savoir combien je lui avais fait de mal…

Je lui lançai un dernier regard.

Il était encore à fixer l’appartement.

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