À l’arrêt
Marche, avancée, pérégrination ou déambulation ? Comment nommer mon cheminement ? Mon évolution arrive à sa fin. Encore quelques pas et je serai là où je dois être. Tout va prendre forme et forcément s’expliquer.
Forcément, je me retrouve vite confronté à mon illusoire espoir. Il me faut faire preuve de persévérance car, je vous le donne en mille, tout va s’accélérer et se compliquer.
Mon évolution n’est pas définitive, rien n’est achevé ; une nouvelle phase s’apprête à débuter.
Plutôt que " compliquer ", qui n’est peut-être pas le terme le mieux adapté, j’anticipe et annonce que petit-à-petit l’ensemble va se démystifier, prendre une toute autre tournure.
Par contre, c’est indéniable, fini de marcher ! Je ne marche plus ! Sans spoiler, je vais piétiner, m’agiter, gigoter, me trémousser mais plus vagabonder ! Si ce ne sont quelques autres pas que je m’efforcerai d’effectuer à retardement.
Alors, à l’arrêt, je fixe la ligne humaine et la voit se dissiper. Non pas qu’elle disparaisse mais, par un effet morphing digne du plus kitch des films bollywoodiens, elle se condense et se matérialise. Tout ça pour dire qu’en moins de deux c’en est fini de la deux dimensions égypto-classico-bretonne ! Les jeunes gens sont devenus tout ce qu’il y a de plus concrets, bel et bien réels. Plus de mains en équerre derrière leur… devant leurs yeux.
Tout ce tralala pour admettre l’impensable, s’ouvrir à l’improbable.
Non, où ai-je la tête ? Non, pas que s’ouvrir.
Tout ce spectacle, cette ambiance, ce plein la vue, pour accepter et considérer comme irréfutable ce qui suivra.
Toute cette comédie pour marquer mon esprit, le graver à jamais.
Ce fut une brûlure indolore au fer chauffé à blanc. Pour atteindre l'incandescence.
Ça a fonctionné mais, toujours sans rien divulguer, mon irresistible onirisme reste à venir…
Cette sensation de me retrouver cloisonné dans un espace infini, avec un obscur néant dans mon dos et un sombre décor vide autant à ma droite qu’à ma gauche, s’estompe.
Sur cette route, j’ai erré, tel un porteur d’œillères focalisé sur le seul signe de vie alentour que furent mes collègues ! Puis l’étrange ligne est apparue, captant toute mon attention.
Et, à l'instant, en s’ancrant dans la réalité, feue cette ligne se fait signe de renaissance :
La scène s’égaye, la toile de fond s’immacule, les murs, le plafond, le ciel, l’horizon se parent tout de blanc, le mouvement s’anime et, auparavant bien sourd, voilà que, de toute sa puissance, gronde le son.
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