Ribambelle
Et tandis que je me perds dans ce cortège, que mon sourire s’efface peu à peu, laissant place à un visage plus placide, je réalise tout le chemin parcouru. La ligne pharaonique sans relief est un bien lointain souvenir.
Le groupe progresse maintenant comme le ferait n’importe quel groupe-cortège du monde entier. Mais alors que j’hésite encore sur le nom à lui donner, ribambelle, pour ne pas dire percuter, vient me trotter en tête avec insistance.
Je hausse stupidement une épaule et me résous à admettre que ribambelle est à l’image parfaite de tout ce beau monde.
Ribambelle sonne gaiement.
Ribambelle est un mot joyeux, un de ceux qui rend de bonne humeur.
Ribambelle sent le vieux, respire l’enfantin !
Pour tous ces gens, finalement, y a-t-il plus approprié que "ribambelle" ?
Je ne crois pas.
Ribambelle ne paye pas de mine, tout comme eux, ordonnés, qui avancent normalement.
Ribambelle est plus complexe qu’elle n’y paraît, tout comme eux, si ordonnés, qu'ils en deviennent anormaux.
Tous marchent sur deux lignes… je corrige : sur deux colonnes. Deux colonnes, festives, avec cette cocasserie que certains, certaines, certains et certaines, à l’instar d’une ribambelle obtenue en découpant un petit personnage tout mignon sur du papier plié, se tiennent par la main.
La ligne pharaonique un si lointain souvenir, affirmais-je ? Je glousse de ce trait d’union qui me replonge en arrière, et il ne m’en faut guère plus pour que mon esprit boive à nouveau la tasse, divague et se retrouve transbahuté par cette ribambelle.
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