Focalisé, emporté par le courant, je contemple et m’aperçois que quelques-uns ou quelques-unes ne participent pas à l’extériorisation sonore du groupe. Ils marchent, silencieusement, les yeux dans le vide, sans réelle implication. Qu’en conclure, si ce n’est que dans toute cette mise en scène il y en a donc qui ne sont que figurants, qui ne sont là que pour faire le nombre. Triste envers du décor de cette série B, pour ne pas dire nanar !

Gagné pour la deuxième fois par un sentiment néfaste, je regrette aussitôt ma pensée négative. En effet, un mélange assez vague mais bien réel, entre tristesse et déception, vient me toucher.

Voilà, c’est ça, je suis touché, un peu chagriné.

Car oui, tout est mis en scène, mais tout ce théâtre est en dirigé uniquement pour moi. J’en ai maintenant la certitude. Tout ce cirque, ce chapiteau monté avec soins, tout cela m’est exclusif. J’en suis là de ma conclusion.

Je ressasse mon ingratitude, me la reproche. En toute honnêteté, pour le vivre, pour en être acteur sans même le vouloir, le spectacle est surréaliste, ridicule, euphorisant, affligeant, provocant et dérangeant. Le tout à la fois. Le spectacle est inqualifiable. Le spectacle est antinomique. Le spectacle n’en est que plus grandiose !

En son sein, je suis bien. Je me sens certes perdu mais je suis choyé.

Ma désastreuse pensée, aussi brève fut-elle, était bien cruelle et je m’en excuse, sincèrement.

Je ne sais quoi, ou plutôt qui – certainement qui – j’ai pu blesser mais le chagrin que j’ai pu ressentir – j’en ai l’absolue certitude – n’était pas le mien.