"Se matérialise" n’est même pas le bon terme. L'idée, le mot à lui-seul, pourrait insinuer que les gens se soient déplacés. Or ce n’est pas le cas. Les deux colonnes ont purement disparu pour laisser place à une foule s'ébranlant en tout sens. J’entends par là que les gens ne se sont pas lâchés la main pour gentiment se disperser ; ils étaient en colonne, ils ne le sont plus, point.

Rien à ajouter, il n'y a eu aucun mouvement, la scène a tout bonnement mué et, ça, juste le temps de cligner des yeux.

Maintenant plus aucun ordre ne règne. Ça chante, toujours. Ça danse, toujours. Ça ajoute au désordre. Toujours pas d’instruments. Voilà que le tout ressemble donc en tout point à une manifestation gratuite, populaire et festive.

Adieu ribambelle.

Et pour ce qui est des tenues ?

Vous aurai-je bassinés pour rien un peu plus tôt ?

Pour que maintenant tous se soient changés ?

J’avoue et me repens – désolé – car c’est en effet plus ou moins ça.

Il reste au sein de cette populace des tenues telles que décrites auparavant. Aussi bien chez les hommes que pour les femmes. Mais sont également apparues des tenues plus légères, plus contemporaines, plus décontractées.

En somme, imaginez ce que j’ai pu vous dire, mélangez-le à du quotidien de circonstance, agitez, métissez, panachez… touillez, comme pour tout bon chaudron de sorcière (pour que la magie opère) et le résultat apparaîtra là devant vous !

Et pour ce qui est de mes collègues ?

Vous les aurai-je introduits pour rien un peu plus tôt ?

Et bah…

Tiens, oui, au fait, mes collègues… où sont-ils ?