Des hommes pour lesquels j'entretenais les lames de mon daisho, Bayle, l'enfant de Rävgård, occupait dans mon âme une place de choix.

Son souvenir accompagnait nombre de mes rêves.

Lui, le fils du palefrenier, que j'avais emmené jusque dans l'antre de démons. Le garçon à qui j'avais enseigné les rudiments du combat au katana. Que j'avais ensuite soumis à la loi martiale de Gardenia sur les orphelins. Que j'avais abandonné dans un avant-poste avec des soldats sans scrupules, instillant en lui les germes de la colère. Lui qui était devenu brigand puis Loup. Que nous avions combattu avec Hogarth dans une contrée dont j'ai oublié le nom et avec lequel nous avons passé le plus odieux des marchés. Lui qui avait forcé Hogarth à boire le philtre d'oupyr.

Honte et ressentiment se mêlaient en moi. Sauver mon dernier frère des griffes de la Mort pour m'offrir la rédemption et non la vengeance.