Chapitre 1 la Resquilleuse
- Ah, mais, attention, avec votre sale gamin mal élevé !
- S'il vous plait, laissez-moi rentrer dans la file, avec vous !
Mais que me veut -elle à la fin ! elle commence à m'agacer !
- Mais, on ne se connait pas ! lui répondis-je
Je ne comprenais pas ce qui se passait. Que venait faire cette personne ? Pourquoi me bousculait-elle ? Elle devait vouloir doubler, je n'allais pas la laisser faire. Il y a toujours des resquilleurs. Mais elle, elle avait l'air d'avoir un sacré toupet ! Je ne supporte pas les gens comme ça !
Elle s'approche, se colle à moi. Elle n'est pas moche du tout. elle me dit tout bas.
- Une dispute de vieux couple ça vous dit ?
- Mais elle est malade celle-là… que je lui réponds !
Elle s’approche encore plus près de moi et me fait signe de me taire. Non, mais, pour qui se prend-elle ? Ses yeux de biche joliment maquillés qu’elle darde sur moi, son haleine à la cerise ou à la fraise des bois qui percute mes narines et son joli décolleté me cloue le bec. Apprivoisé, elle peut me promener en laisse à sa guise.
Alors, d’une voix trop forte, surjouée, elle crie :
- Mais, je te laisse deux secondes et tu mates tous les culs de la terre, tu es un bonobo ou un mec !
- Mais ...
- Embrasse-moi, tu ne m'aimes donc plus ?
La jolie brune frisée s'approcha de moi et se haussant sur la pointe des pieds colla sa bouche contre la mienne... sa bouche avait le goût d’une fraise Tagada, d’un bonbon la pie qui chante, elle s'appuyait sur moi de tout son poids. Le contact de son sein , contre ma main, de son ventre contre ma poitrine me mit en émoi.
Que m'arrive-t-il ? Cette scène est-elle vraie ? ai-je donc encore trop bu ?
Je ne sus que répondre. Elle m'avait tourneboulé les sens, je n'en revenais pas de tant d'aplomb. Elle n’avait pas froid aux yeux c'était certain.
Une petite lampe s'allumait dans mon cerveau, quelle jolie fille, ce petit nez, ces yeux, ces pommettes, cette bouche, ce cou... Non ! Je ne voulais pas continuer la check-list ! et descendre plus bas. Malgré moi, mes yeux et ma main le firent à mon insu. Une petite voix que je cherchais à ignorer me disait :
" Il faut se méfier, attention danger, tu ne la connais même pas, si ça se trouve c'est une dangereuse aventurière"
Fort heureusement, la raison veillait :
Oui, il faut s'en méfier, c'est une évidence, mais au fond, que risquais-je ? Laissons venir, la situation est plutôt amusante pour l'instant !
- C'est bon comme ça, on peut venir avec vous moi et mon sale gosse mal éduqué, vous n'avez pas le coeur à nous reléguer en bout de queue, vous êtes un gentil, vous avez une tête de gentil.
- Euh !
- Je vous payerais des consos à l'intérieur du château...
- Bon, venez ! ( soupirs ) tout ça pour gagner quelques places...
- Vous voulez rire, il y en a pour des heures...
- Z'aviez qu'a vous lever plus tôt !
- Oh ! tant qu'il ya des cons qui font la queue pour moi !
- C'est moi le con ?
- Euh non, Ce n’est pas ce que je voulais dire !
- Je pourrais encore vous virer, vous et votre sale gosse !
- Mais vous ne le ferez pas, vous êtes un gentil !
- Ouais, trop bon, trop con !
- Allez, je vous re-embrasse et je m'excuse !
La jolie brune se colle à nouveau et m'embrasse encore. C'est encore plus fort que la première fois, elle est douée, elle a l’air d’être une sacrée comédienne, mais je vous le garantis, ce n’était pas un baiser de cinéma !
- Vous n'étiez pas obligé de me caresser les fesses, un baiser ça suffisait !
- Moi c'est donnant donnant, on m'embrasse, je caresse !
- Moi c'est Agathe, l'affreux c'est William.
- Je m'appelle Lisandro Estéban, la jolie fille à mes côtés c'est Romane.
- Vous êtes marié, divorcé, veuf, séparé ?
- Non, ma femme est là, elle va nous rejoindre dans une seconde !
- Mais...
- je plaisante, je suis divorcé..Et toi ? Tu m’as embrassée deux fois on peut se dire tu maintenant, tu embrasses bien, tu n'es pas mon style de femme, mais...
- eh oh ! je ne t'ai pas demandé en mariage non plus, de toute façon, j'ai vu que mon cul te plaisait...
- Je , je m'excuse...
- Mais non, il n'y a rien de mal… tu ne savais que faire de tes mains, mes fesses trainaient. On ne va pas faire un fromage pour une petite main au cul, en plus ce n’était pas désagréable .
Pendant ce temps, la file avançait, lorsqu'enfin on arrivait à la caisse, je présentai deux billets et je m'apprêtais à passer avec ma fille.
- Et la pt'ite dame, elle a des billets ! demandait l'affreuse caissière dardant sur moi un regard dénué d'aménité .
- C'est mon mari qui les a, Lisandro, hou hou ! les billets !
- Mais, vous n'avez pas...
- j'ai laissé l'argent avec mon sac a l'hôtel....
- Bon, je dois payer...
- Allez s'il te plait Lisandro, après je t'embrasse à nouveau...
- C'est bon je vous avance les billets, les consos, si j'ai compris je m'assois dessus !
- Ben...
Trop bon, trop con je m'armais de son plus beau sourire, m'approcha de la vieille Roumaine qui matronait la caisse et lui dit :
- Bon madame, j'ai perdu les billets combien vous dois-je pour un billet adulte et un billet enfant ?voilà ma carte bleue !
- Lissandro, tu es un amour !
- Oui une bonne poire, ça va en faire des b....
La suite se perdit dans des bruits de baisers.
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