La version longue de la bande annonce du spin-off
Noëlle a le Bac, elle est majeure, elle conduit une jolie petite voiture offerte par son maire, oui, son maire, elle existe enfin en tant que citoyenne et elle peut voter pour lui maintenant avec sa carte d'électrice domiciliée à Dijon. Elle lui rappelle parfois dans leurs moments privilégiés lorsqu'elle le met à quatre pattes et entre deux coups de fouet :
- Maintenant je vais te bourrer l'urne !
Chloé, la fille du maire, fiancée au demi-frère de Noëlle, est diplômée également. Mais ni l'une ni l'autre ne se sont inscrites à un quelconque concours :
- On attend de voir comment la fin des années 30 va tourner
Comme le font une majorité de la population étudiante, ils démissionnent, ils arrêtent, se posent et méditent : c'est le mouvement « wait and see » à travers le monde libre occidental.
Au lac Kir, Sophie (la fille de Jean-Paul, le compagnon d'Aline, la mère de Noëlle et Noël) et Phoebe, la kiné qui partage sa vie, avec leur petite Abigaëlle, sont invitées en zone VIP de Dijon plage par Chloé et Noëlle pour profiter de l'été qui dure maintenant 6 mois. Elles sirotent des cocktails avec ou sans alcool mais sans jamais oublier de les rallonger avec une ou deux gouttes d'huile essentielle de philtre d'amour (made by Natacha), leur drogue secrète qui les connecte à l'Invisible. Chloé joue avec Abigaëlle à cacher des boites dans le sable. La petite fille les retrouve à chaque fois, du premier coup.
Ensuite elles laissent la petite famille pour retourner en ville faire leur rituel Darcy, il s'agit d'aller se garer au dernier sous-sol du parking sous-terrain. C'est un endroit magique, il y fait 12°C toute l'année, comme dans les caves du Clos Vougeot où Sophie, œnologue, les invite de temps en temps pour des messes privées étranges où l'on boit le sang du Christ. Bref. En cette période de réchauffement climatique, tout ce qui est froid est devenu sacré. Comme ce dernier niveau du parking Darcy. À chaque fois elles hésitent à remonter à la surface tellement elle s'y sentent bien, alors elle s'assoient un moment par terre contre le mur en fermant les yeux, en se tenant par la main et en s'imaginant au fond de l'océan avec les dauphins du Grand Bleu. Il faut de la motivation pour remonter à la surface. Pour ceci elles ont trouvé une astuce. Comme il y a une caméra dans l'ascenseur, et qu'une agente de sécurité la regarde régulièrement, elles lui font passer un message, en s'embrassant passionnément tout au long de la remontada. La première fois elles ont fait semblant. Puis la deuxième fois moins. Maintenant c'est du niveau du césar de la meilleur actrice voire de la palme d'or d'Adèle, tout ça juste pour exciter leur spectatrice. Une fois arrivées en haut, elles lui font des clins d’œil et des bisous de loin. Il s'agit de Bibie, une voluptueuse antillaise au sourire éclatant. Elle représente pour elles un sacré désert au chocolat qu'elles aimeraient bien goûter, surtout dans cette tenue, elle a un uniforme ! Mais ce qui se passe dans l'ascenseur reste sans l'ascenseur, et sur les fichiers vidéos enregistrés que Bibie regarde en boucle sur son smartphone le soir avant de… s'endormir. Une fois à la surface dans la lumière aveuglante de la place Darcy, le rituel continue par le passage sous la porte Guillaume main dans la main en faisant un vœu avant de descendre la rue de la Liberté pour aller jusqu'à la place de la Libération devant le Palais des Ducs. Ce lieu fait l'objet d'un autre rituel que les coquines copines complices ont surnommé la chedou. Il s'agit d'une douche à l'envers car elle vient du sol. Des jets d'eau décoratifs plus ou moins puissant qui sortent ici et là. Et il y a un dress code à respecter. Une jupe adéquat et surtout :
- Noëlle chérie, tu as une culotte aujourd'hui ?
- Non, jamais les jours en « i », seulement le dimanche pour aller à la messe.
Et les voilà sautillantes, criantes au dessus des jets pour faire mouche avec la chedou sur leur minou afin d'atteindre un niveau de conscience qui remet leurs fantasmes en place. Retour au parking Darcy et passage obligé par les toilettes pour terminer le rituel. Elles rentrent discrètement à deux dans la même cabine et s'échangent entièrement leurs fringues. Mais à mi-chemin, Noëlle s'approche de Chloé et lui murmure à l'oreille, comme pour l'hypnotiser :
- Jouir avec une fille n'est pas tromper.
Balivernes, on trompe dès la première pensée. Un jour peut-être elles se feront surprendre en pleine action par Bibie, qui devra elle aussi quitter son uniforme...
En fin d'après-midi elles rentrent dans le sud, de Dijon, allées du Parc, Villa du Parc, et derrière la haute bâtisse elles se larvent à l'ombre sur des transats devant la piscine :
- Chloé ? Qu'est qu'on va faire de nos vies maintenant ?
- Attendre le prochain cataclysme. Ils y travaillent au CERN avec leur bosons quantiques.
- En attendant, je ferais bien un … bébé.
- Oui, bonne idée, moi aussi, et on les élèvera à la ferme d'Aurélie comme Gabrielle, Djibril et Simone.
Justement, les géniteurs rentrent dans l'enclos de ces dames, le maire et son stagiaire vont pouvoir décompresser d'une longue journée de travail caniculaire car leurs promises ont des projets pour eux dans la climatisation de leurs alcôves d'amour sur la chaleur de leurs ventres féconds. Mais en fait, ils sont épuisés, et le soir après la douche ils s'endorment du sommeil du juste. Elles programment leurs réveils une demi-heure avant, comme d'habitude, ça suffit amplement. En effet, elles ne laissent jamais leur homme quitter la maison sans être purgé de tout désir à assouvir avec une autre dans la journée palpitante des décisions du pouvoir, tellement aphrodisiaques auprès des jeunes secrétaires et pire, les stagiaires fraîchement diplômées avides de postes intéressants à pouvoir tout en offrant un peu de relaxation à leur hiérarchie pendant la sieste après déjeuner. Mais comme les hommes sont des mâles et que tout le monde est excité par le torride et languissant réchauffement climatique, elles vérifient bien qu'ils ont de quoi se protéger au cas où ils cèdent aux avances des jolies poulettes qui traînent dans les couloirs.
Après « l'Invisible », Chloé et Noëlle sont donc prêtes à vivre de nouvelles aventures dans « L'Amour sans philtre » malgré leurs bébés à gérer, malgré une migration à préparer, malgré la fin du monde, vont-elles réussir à préserver leur couple jusqu'à ce que la mort les sépare ?
En attendant Patrice et Phoebe continuent de se voir dans la clandestinité. Le boulot s'est imiscé dans leur relation. Ils ont maintenant des dossiers en commun à traiter pour le Vatican. Et lorsque qu'il y a une décision à prendre, c'est maintenant Phoebe alias sœur Adélaïde qui décide. Ils se sont installés un bureau commun au couvent, à côte de la bibliothèque du Père Simon. Adé se penche pour faire du tri dans les papiers sur la table face à la fenêtre lorsqu'elle entend le la serrure de la porte se fermer. Elle sait qu'il est là derrière lui. Ça l'excite. Elle a pris goût à ces petits jeux. Justement elle n'a pas mis de culotte sous sa jupe légère qu'elle sent remonter sous les mains du Pasteur. Elle lui obéit lorsqu'il lui indique de se pencher plus en avant, la tête dans ses dossiers elle sent de douces caresses entre ses fesses, elle ferme les yeux et se concentre sur la situation, sur sa vie, sur ses désirs les plus profonds et quelques mots de sa pensée intime s'échappent à voix haute :
- Je veux un bébé.
Tout s'arrête derrière elle. Le temps est comme suspendu. Que va-t-il se passer ? Est-il toujours là ?
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