67 - Aline

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Les papiers du divorce sont prêts. Procédure accélérée grâce à nos contacts, des deux parties. Par respect pour Hélène. Et pour régulariser vis à vis de Jean-Paul et notre fille. Et par la même, finaliser cet héritage. Les valeurs étaient réparties pour gérer les biens jusqu'en 2050. Il y a deux châteaux en Bretagne, un au bord de la mer, l'autre à l'intérieur des terres. Dans les papiers on voit que leur acquisition s'est faite avec la vente d'autres biens, dans les années 40. Tout ceci ne sent pas bon. Mais difficile d'avoir des détails ou des informations précises. Si besoin, je demanderai au notaire. J'applique la signature électronique et je mets à jour le serveur commun. À lui de jouer.

Pendant que Jean-Paul va passer la matinée aux bureaux de l'UNC avec ses camarades, je vais voir Aurélie à la ferme avec Pauline. Je lui montre les plans. Elle regarde celui du château au bord de la mer, vérifie l'altitude sur son smartphone en tapant les coordonnées, puis vérifie la vraie hauteur avec son application de la fin du monde. 42 mètres au dessus de la marée la plus haute. C'est pas mal. Ça laisse de la marge. Largement de quoi se replier sur celui de l'intérieur des terres. Il est idéalement placé, il y a beaucoup d'eau et une grande forêt, des collines avec des champs plein nord. Elle valide. Il faut arrêter une date avec l'application. Les estimations seront variables et changeront tous les jours, jusqu'à se stabiliser en rajoutant les données du super calculateur de météo France. On espère un délai de plusieurs années. On verra. Aurélie fait une liste pour Patrice. La terre est pauvre en Bretagne. Il faut des engrais chimiques pour démarrer. Du philtre agricole. Je la regarde penchée en avant sur la table à faire ses estimations avec application.

Je ressens plein de tendresse et d'amour pour elle. Je lui prends son crayon, elle se redresse et je la serre dans mes bras. Elle aussi. Pauline s'est endormie sur le canapé près du chat qui ronronne. On va prendre un peu le frais dans le cellier. On ferme le verrou et on enlève nos vêtements qu'on jette par terre, un tapis pour nos ébats. Juste le temps de l'entendre gémir et crier. J'ai froid. On se relève. On remet nos vêtements et je prends un sac de provisions pour la Villa du Parc, pour Noëlle.

Elle a l'air d'aller bien, sa grossesse ne la perturbe pas trop. Elle se surveillent l'une l'autre avec Chloé. Je leur raconte la procédure de divorce et les châteaux en Bretagne. L'avenir de leurs bébés et assuré. Ça les rassure.

  • Je passe dire bonjour à l'UNC avec Pauline, ils sont à l'apéro comme d'habitude. Jean-Paul nous accompagne au parc, il nous a préparé un pique-nique. Pauline retrouve des copines et elles jouent :
  • Le divorce va être validé et Aurélie prépare l'exode pour la Bretagne.
  • Aline, je peux disparaître du jour au lendemain. Je voudrais qu'on régularise, pour la pension de réversion, ce n'est pas grand-chose mais c'est toujours ça, pour Pauline.
  • C'est vrai que je n'ai pas de revenus. Mais je pioche dans un compte en me limitant mensuellement au SMIC et à ce rythme là il ne se videra jamais avant la retraite de Pauline. Mais tu as raison, elle est où la bague ?
  • Je te ferai ma demande à genoux, en privé, tu seras assise toute nue, les jambes écartées et j'irai avec les dents récupérer ton piercing du plaisir pour en faire une bague.

Il ne le sait pas, mais c'est un cadeau de sa fille. Parce que l'amour n'est pas unique. Il n'est pas non plus fidèle. Il est multiple. Comme le reste, comme le sexe, comme la vie. Et chacun a le droit d'avoir son jardin secret. Les secrets m'ont toujours accompagné en dessous de la ceinture. C'est l'intimité. Celle qu'on partage et celle qu'on ne partage pas, l'officielle et l'officieuse. Je lui prends la main, je vois dans ses yeux mon regard coquin, notre avenir en commun et beaucoup d'amour, sans philtre.

J'avais dessiné sur le sable
Son doux visage qui me souriait
Puis il a plu sur cette plage
Dans cet orage, elle a disparu
Et j'ai crié, crié, Aline, pour qu'elle revienne
Et j'ai pleuré, pleuré, oh, j'avais trop de peine
Je me suis assis près de son âme
Mais la belle dame s'était enfuie
Je l'ai cherchée sans plus y croire
Et sans un espoir, pour me guider
Et j'ai crié, crié, Aline, pour qu'elle revienne
Et j'ai pleuré, pleuré, oh, j'avais trop de peine
Je n'ai gardé que ce doux visage
Comme une épave sur le sable mouillé
Et j'ai crié, crié, Aline, pour qu'elle revienne
Et j'ai pleuré, pleuré, oh, j'avais trop de peine

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