98 - La fuite
Tous les bagages sont arrimés sur la motoneige. La porte ronde en métal se referme. Ils ne sont pas encore rentrés. Je les quitte sans dire au revoir. Ni même adieu. C’est triste mais c’est comme ça. Je suis censée revenir de toutes façons. Mais je ne le referai pas, je le sais. Je suis dans une autre vie depuis deux nuits avec Heidi. Une autre dimension s’est ouverte entre ses bras, dans ses étreintes passionnées. Elle est tellement vivante et je me sentais tellement morte. Elle m’a remplit de vie et d’amour. Alors on part, comme ça. Elle conduit et je m’accroche à elle. On fait souvent des pauses pour admirer le paysage. Et on s’embrasse dans des endroits magnifiques. Avec elle tout est beau.
On fait escale de station en station dans les modules de transit, de chaleureuses petites alcôves de survie où notre intimité s’épanouit. Dès que la météo le permet, on change de véhicule, on passe des chaînes au pneus et à l’abri dans un habitable. Les routes remplacent la neige. C’est tout de suite moins romantique, sauf lorsqu’on s’arrête et qu’on passe à l’arrière. On mange, on se lave et dans la lumière d’une petite veilleuse orange, elle me caresse de tout son corps, de toutes ses muqueuses dans les miennes et entre deux gémissements elle me parle :
- J’adore tes longues jambes, leur forme parfaite, leur douceur. Tes cheveux sont si fins, tes yeux sont si clairs, ta bouche est si soyeuse, tous tes mouvement sont si doux, si sensuels quand tu te courbes de plaisir.
- Tu es sur moi, tu es en moi, je suis à toi, j’ai l’impression de rêver à un paradis d’amour, tu es mon jardin d’Eden, je te croque les pommes, je goûte au fruit défendu de ta figue, j’explore tous tes replis et j’ai l’impression de redécouvrir le sens du toucher sur ton corps. J’aimerais que ce voyage ne se termine jamais.
- D’accord, je t’offre ma compagnie jusqu’à la mort, je m’engage à te chérir chaque jour à mes côtés, que rien ne nous sépare, que la chaleur de mon corps te soit toujours disponible. Je te veux Sandrine, pour la vie, je te veux aussi fort que tous mes pouvoirs, tu es mon paysage, je te veux comme monde, mon univers à moi c’est toi.
Elle me regarde avec une telle douceur, une telle admiration, j’ai l’impression de ne plus exister dès qu’elle ferme les yeux, sauf que maintenant je la sens en moi, c’est si intense.
A la station 91 on est pris en convoi pour rejoindre Paris et l’hôtel du Châtelet. On est désignés comme les agents H&S. Je perçois un smartphone de service. J’appelle Aurélie :
- On est bien arrivées.
- Cool. Aurélia est en chemin pour la S25. Elle semble compatible avec Fabrice. Il va en baver, elle n’a jamais été avec un garçon, la connaissant, elle va le retourner dans tous les sens, c’est une chipie.
- C’est qui cette Aurélia ?
- C’est la fille du sous-préfet, la petite fille du défunt maire. Sa mère c’est Chloé.
- Ah ? OK. Bien. Aurélie ?
- Oui, Sandrine, je sais. Heidi nous a déjà demandé. Sandrine, je ne veux que ton bonheur. Soit heureuse ma petite meringue d’amour.
- Merci Aurèle. Merci. Je l’accompagne à Stockholm.
- D’accord. Profitez, mes petites. Aimez vous de toutes vos forces, pour toujours et à jamais.
Cette fois-ci c’est l’hélico qui nous attend. Des escales tous les 400 kilomètres. Heidi semble nerveuse. Je la rassure. Je la laisse dormir, elle a beaucoup de travail, du transit de données et des rapports qu’elle envoie en Suisse. De son côté elle alimente le serveur des informations de l’organisation de la Suisse F. Tout ça en vol. L’hélico est connecté.
Arrivées à Stockholm il fait presque beau, il fait bon, c’est peut-être la magie de l’endroit. Greta et Clara nous attendent tranquillement assises sur les marches des escaliers devant leur palais. Elles se lèvent pour nous accueillir le bras en avant dans toutes les langues, dans la chaleur d’une famille qui se retrouve alors qu’on ne s’est jamais rencontrées, l’atmosphère est magique.
- Bonjour Greta, je suis tellement honorée et contente de te rencontrer. Je suis venue avec ma Clara à moi, c’est Sandrine.
- Bonjour Greta, on a déjà été en contact, je suis une survivaliste de la station 25, je gérais les com dans l’attaque du CERN.
- Oui, enchantée de te rencontrer en vrai, entrons toutes, nous allons continuer de discuter dans le petit salon autour d'un thé spécialement préparé pour vous, pour nous.
On a passé toute la soirée à faire le point et à rire dans une ambiance très détendue. A la fin de a soirée on se tient toutes les mains autour de la table et on se regarde en silence et en souriant. Greta ferme les yeux, on l’imite et elle nous fait voir plein de choses merveilleuses, plein d’espoir, de la paix et de l’amour. J’ai sa main droite dans ma main gauche. Elle chauffe. Je rouvre les yeux lorsque je sens ses lèvres sur ma joue. Je l’embrasse aussi. On s’embrasse toutes. D’abord sur les joues puis la bouche en riant. Et puis Greta lâche ma main pour la mettre sur la nuque de Heidi et l’embrasse profondément. Elle se retourne ensuite vers moi pour faire de même, ma main se retrouve sur sa poitrine et je sens ses seins fermes et pointus. Je vois Heidi et Clara se mélanger pendant que Greta s’installe sur moi en me regardant comme pour m’hypnotiser. Je glisse mes mains sous sa jupe et j’attrape ses fesses pour la rapprocher encore et je glisse un doigt entre ses fesses pour aller la titiller, elle lâche un râle et se tortille de plaisir en appuyant sur mon avant bras pour que j’aille plus loin en elle. Je la sens me lécher le cou, mes seins, mon ventre et entre mes cuisses et alors que je me sens partir elle se retourne pour se jeter sur Heidi pendant que Clara prend le relais sur moi pour remonter sur mon nombril et tout droit sur mon cou et ma bouche puis je sens ses mamelles bien lourdes sur mon visage. Je la retourne pour goûter à son derrière, je l’escalade pour attraper les jambes de Greta sur laquelle je remonte petit à petit pour me retrouver entre ses cuisses où je me délecte de son intimité sous ses petits gémissements. Lorsque je relève la tête, Heidi m’embrasse, elle est assise sur le visage de Greta. Je sens la bouche de Clara entre mes fesses et là je pense que ma fuite est terminée, que je suis arrivée à destination. En moi je sens l’Invisible prendre le contrôle, l’Amour recouvre mon esprit comme des vagues sur la plage, des vagues de sexes, de doigts et de bouches recouvrent tout mon corps et à chaque passage j’attends avec bonheur le prochain.
Je les ai regardé sourire
Elle m'ont parlé de la vie
Maintenant je veux m'endormir
Une nuit sur leurs épaules
Je les veux calmes et tranquilles
Je les veux tout simplement
Je voudrais qu'elles s'abandonnent
Une nuit sur mon épaule
Je leur dédie mes sourires
Et même tous mes éclats de voix
Elles me donnent sans me le dire
La violence de leur regards
Voilà, tout simplement
Oh, je les aime, oh, je les aime
Sous leur ventre je joue du piano
Leurs cheveux caressent mon dos
Je leur donnerai ma musique
Une nuit sur leurs épaules
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