Un clic
Bonjour, je me présente : je m'appelle Justine et je suis une usagère régulière des transports en commun, principalement métropolitains. Et tous les jours, j'en subis tous les désagréments, comme beaucoup d'autres usager.e.s, surtout usagères.
Maintenant, je vous prie de prendre le temps de lire les quelques lignes qui vont suivre, afin que je vous explique ma situation, c'est-à-dire notre situation, et comment y remédier.
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Aujourd'hui même, j'ai pris le métro, ligne 6. Avant même que je ne décrive la scène, vous devez en avoir une idée. Bousculades, manques de savoir-vivre (comme de tenir la porte pour les suivant.e.s) et impolitesses sont incessantes. Je peux comprendre qu'on soit pressé.e, mais ce n'est pas une raison pour manquer de respect aux autres qui d'ailleurs sont sans doute tout aussi pressé.e.s et ne dérangent pas les gens pour autant !
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J'ai consulté comme d'habitude le tableau d'affichage pour voir quelles lignes avaient un trafic ralenti. Ce ne devrait pas être le cas. Comme tou.te.s les Français.es, je cotise pour les services publics, et voilà ce que j'obtiens ! J'ai eu bien de la chance que la mienne n'en fasse pas partie. N'empêche que la rame était bondée !
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Après avoir été bousculée de nombreuses fois, je me suis présentée à la porte. Eh! bien, une fois n'est pas coutume, c'est à peine s'il y avait de la place pour un bras, alors j'ai encore dû indiquer aux gens à haute voix d'occuper les allées pour nous laisser rentrer. C'est dingue qu'on ait besoin de le dire ! Il y a des gens qui travaillent et qui ont besoin de prendre le métro à une heure précise !
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Les gens ont râlé, bien sûr. J'ai quand même pu entrer avant que les portes ne se referment sur moi. J'ai remarqué une personne restée assise sur un siège rétractable : je me suis présentée devant lui, et je le lui ai signalé, mais sans l'agresser et très poliment, comme une observation : "Monsieur, il y a beaucoup de personnes et très peu de place, les autres personnes autour de vous se sont levées"...
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J'étais subtile, je ne lui disais pas directement de se lever, je ne le jugeais pas, quoique je n'en pensais pas moins... Eh! bien, il a commencé par faire comme s'il ne m'avait pas entendue, par ignorer ma présence ! Alors j'ai repris, moins bienveillante : j'ai mis du temps à le raisonner !
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Ce n'est pas fini, cette journée j'ai un peu tout connu ! Ainsi par la suite, pendant qu'on était tou.te.s serré.e.s, évidemment, quelqu'un en a profité... J'ai senti au niveau de ma poitrine une pression marquée, et même, j'ose à peine le dire, caressante... Je me suis retournée : pas moyen de trouver le propriétaire de cette main baladeuse qui avait disparu entretemps !
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Ca a même recommencé par la suite. C'est comme si je participais malgré moi (je devrais dire nous : retenez, messieurs, que ce que je décris, des femmes le vivent chaque jour !) à une enquête policière ! Les policier.e.s, les agent.e.s, justement, on ne les trouve pas vraiment ! Ils.elles sont sans doute plus préoccupé.e.s par leurs délits de faciès !...
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Et comme je m'en prenais à lui à voix haute, en parlant aux hommes (ceux qui ne m'ont rien fait comprendront), il y a, chose que je ne m'explique pas, une femme qui est intervenue pour demander si je n'exagérais pas les faits, et pour dire que ce n'était pas si grave et qu'elle pourrait garder ça pour elle. À mon avis c'est ce qu'on obtient à force sur les femmes.
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Tout de même, elle aurait pu avoir un peu plus d'autoestime. Je lui ai dit. Elle ne m'écoutait pas, elle continuait sa ritournelle, comme quoi les femmes aujourd'hui se plaindraient sans arrêt...
Heureusement, le métro s'est dégorgé par la suite.
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Mais quelques stations plus loin, un inconnu a foncé pour atteindre la rame et est arrivé trop vite - comme si ça le tuerait d'attendre le prochain ! Il a ainsi bousculé plusieurs personnes bêtement, dont un enfant qui est tombé sur le sol. À la rigueur, il aurait pu s'excuser : j'aurais alors veillé à rester polie et accepté ses excuses. Mais c'était une vraie tête de mule !
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Un de celles et ceux bousculé.e.s a réagi immédiatement, très énervé, et l'autre a gardé sa contenance et n'a pas bronché. Il est vrai que le ton était assez violent. Alors, je suis intervenue à mon tour et lui ai dit ses quatre vérités, mais de manière intelligente encore une fois. Eh bien ça a duré ! Il niait et il expliquait...enfin il se contentait de nier les faits pourtant si évidents ! Tout le monde dans la rame le savait !
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C'était insuffisant pour lui ! Je lui disais : "Mais enfin ! tout le monde sait que vous avez bousculé des personnes !", mais il répondait que tout le monde pouvait se tromper. Je lui disais : "L'enfant n'est pas tombé tout seul !" mais il disait que c'était un peu tout le monde qui l'avait bousculé.
Face à tant de mauvaise foi, j'ai fini par lâcher l'affaire, et un monsieur est venu continuer la discussion.
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Je dois aussi signaler que la femme du début était à nouveau intervenue pour minimiser l'incident et me dire de me calmer - comme si c'était à moi de me calmer !...
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Ainsi, la situation telle qu'elle se présente est inacceptable, et il est temps de réagir. Vous n'avez pas grand chose à faire, signez seulement la pétition, signez ! ce sera un clic pour vous, des milliers pour moi, afin que je présente la pétition au Ministre des transports, exigeant un plan national pour améliorer et sécuriser les transports : plus de trains, moins de retard, et surtout plus d'agent.e.s pour faire respecter la loi !
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