Un soufflet au visage
Mickaël
Le début de soirée du 28 février
Elle ne pourra pas rester silencieuse longtemps, concernant son intrusion dans ma maison, qui l'a amené à farfouiller partout. Nous ne nous sommes jamais vraiment parlés avec Elia, à part par l'intermédiaire de Célia, c'est ironiquement une opportunité de faire connaissance. Je l'informe de mon appartenance à une puissante famille aristocratique et parisienne, qui va vite perdre patience, face à une femme silencieuse. Tant qu'à moi, je suis disposé à l'écouter raconter les raisons de son infiltration dans mon domicile. Je lui indique clairement, que je souhaite personnellement qu'elle sorte de son mutisme le plus vite possible, afin de clarifier la situation, sinon je n'aurais d'autres choix que de la confier à ma famille.
Quelque part, je ne peux pas croire, qu'après m'être juré de ne plus faire souffrir consciemment ou inconsciemment d'individus, que je puisse une nouvelle fois recommencer cela avec Elia. L'ignoble meurtre de Sandrine n'a pas été suffisant, pour épancher ma soif de sang, il faut encore que je détienne Elia, attachée sur ma banquette arrière. Je tourne légèrement mes yeux vers elle, et j'essuie de sa part un regard d'une haine et d'un dégoût, que j'ai tant eu à affronter dans mon existence. Je ne discerne au sein de ce regard pas la moindre peur ou crainte, rien qu'une haine indescriptible. Je m'interroge, sur ce qu'il la pousse à autant me haïr, la responsabilité de ma famille dans cette situation n'est sûrement pas étrangère. Une famille ultra conservatrice, soi-disant très religieuse, influente et sans limite ne me paraît pas en manque d'actes monstrueux à son palmarès. Je n'ose pas me résoudre à conduire cette femme à ma famille, c'est-à-dire à une mort certaine.
Je possède un appartement assez isolé de Paris, doté d'une impressionnante sécurité, il est impossible d'y sortir sans mon consentement. Néanmoins, cette résidence secondaire dispose de toutes les commodités plutôt luxueuses, à savoir un jacuzzi dans une salle de bain en acajou, un intérieur en bois de rose d'un style chic et contemporain, ainsi qu'une multitude d'objets décoratifs en matériaux précieux. Apparemment, elle s'en moque complétement de la décoration, en même temps ce lieu constitue sa future prison sous haut contrôle. Il ne manque plus que cela, un officier de police vient de faire arrêter ma voiture, et semble se rendre en direction de ma personne. Il s'avère qu'il a remarqué qui je suis, son ton divinement hypocrite et ses faux compliments sont affligeants. Seulement, ses yeux se figent, lorsqu'il aperçoit Elia attaché à l'arrière de mon véhicule, ses quatre mots lui font fermer les yeux dessus : « mes compliments au maire. »
Monsieur le Maire et ses amis haut placés ont toujours été d'une formidable utilité, notamment, lorsque qu'Isabelle a caché le meurtre de ma pauvre mère. Heureusement, cette répugnante femme a eu le sort qu'elle méritait, même si cela a engendré le gâchis de la mort d'Ayano Shiraishi.
Aujourd'hui, je suis en mesure d'éviter de faire du mal à Elia, elle devra malgré tout me dire ce qu'elle me veut, sinon elle demeurera confiner dans un de mes appartements. Je gare la voiture dans mon parking privé, puis j'extrais doucement Elia du véhicule, afin de l'entraîner en direction de mon appartement. Dès qu'elle passe la porte, je la détache et lui explique de ne rien tenter contre moi, car mon garde derrière la porte se chargera dans ce cas d'elle. Je préférerais me passer de telles menaces, mais ai-je d'autres alternatives ? J'élucide ma pensée, en lui dévoilant, que tant qu'elle n'avouera pas ce qu'elle désire de ma personne, elle ne retrouvera pas la liberté de faire ce que bon lui semble.
De plus, je la préviens de ne pas entreprendre une évasion, c'est strictement futile avec les barreaux aux fenêtres, la porte blindée et le garde. Elle me colle un soufflet au visage et me décerne un florilège de noms fort charmants. Après avoir été traité d'ordure, de connard, criminel, assassin... elle me lance en larme : « vous avez tué mon ami... »
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