L'instrument de la vérité
Louise
Le matin du 1 mars
Ce matin, j'ai le rôle d'escort girl auprès d'un important homme politique. Dans ma robe rouge moulante et transparente, je sors de sa Porsche Panamera, puis m'avance vers l'hôtel de luxe quatre étoiles 2L. Cet hôtel était connu pour accueillir des femmes aux mœurs légères, lorsque qu'il se nommait l'hôtel Onarum, ma présence démontre que cela n'a pas vraiment changé.
Mes talons aiguilles de douze centimètres claque sur le sol de ce prestigieux établissement, pendant que le fameux homme m'accompagnant, demande les clés de notre chambre. Je marche en direction de l'ascenseur, et j'appuie à l'aide de mon ongle récemment manucuré sur le bouton. Il me gifle les fesses de sa main vieillissante, et je m'adonne à un rire de fille écervelée. Il commence à s'approcher de ma poitrine pour m'embrasser, je lui signifie qu'il va devoir attendre d'être dans sa chambre, afin de commencer à s'amuser en ma compagnie. Je ressens le regard désapprobateur d'une femme passant à côté de nous, elle dit très doucement : « Quelle honte ! »
Si elle savait à ce moment là, ce que je pense réellement de la situation. Rien que de penser aux mains de ce vieux porc sur mon corps, cela me dégoûte à un point inimaginable, je ne peux croire, que je m'impose de vivre cet instant. J'ai opté pour ce métier, à cause de ce qu'il apporte aux gens, cela demande parfois des sacrifices.
Il ouvre la porte de sa chambre, je défile telle une mannequin entre un bain à remou et un lit baldaquin à voiles en soie. Il commence à s'exciter dans son coin, il prends une cravache, disposée à côté d'autres objets de satisfaction sexuelle à sa demande sur le lit, et pose sa mallette. Et ensuite, il se munit de cette cravache, afin de me donner une nouvelle fois un coup sur les fesses. Je retire une paire de menotte et une ficelle dorée de ma minie pochette pailletée en bandoulière, et je lui ordonne d'arracher ses vêtements.
Par la suite, je fais le tour du lit pour lui attacher les mains et lui ficeler les pieds. J'extirpe de ma minuscule pochette mon téléphone portable, je lui dis de sourire pour la photo. Il offre un formidable regard ébahi à l'objectif. Je l'informe, que si il ne me révèle pas le mot de passe de sa mallette, j'enverrai cette charmante image à sa femme. Bonne chance pour expliquer ce qu'il était en train de faire, à ce moment-là à sa femme, ou à un tribunal. Il ne portera jamais plainte contre moi, il devrait s'exposer à la fureur de la population et des médias, face à ses actes. Il me fournit enfin le code, je me saisis immédiatement de son porte-document.
Yes ! Un document qui implique les organisateurs du plus important réseau de prostitution à Paris, au service de nos hommes politiques et hommes d'affaires, c'est pas très prudent de laisser traîner cela dans sa mallette. Seulement, Monsieur a pris la décision que son document serait le plus en sécurité à cet endroit, car il ne fait sûrement même pas assez confiance à sa famille, pour le laisser chez lui. Je m'approche de sa personne pour lui mettre un coup de poing, ça c'est pour la première gifle sur mes fesses. J'attrape ensuite le fouet, et ce coup là, c'est pour la deuxième gifle. Cet homme au visage en sang, qui n'arrive presque plus à articuler, me glisse dans une dernière jérémiade : « Mais...qui.. êtes..vous !? »
Je riposte, je ne suis que l'instrument de la vérité, c'est à dire comme Émile Zola, Nelly Bly et Albert Camus avant moi, je suis journaliste. Mais aussi une féministe enragée, et une révoltée à ses heures perdues, qui méprise les porcs comme vous. Avant de partir, je lui murmure un oups... Le message a été envoyé à son épouse. Sur ces belles paroles, je vais devoir lui fausser compagnie, j'espère que c'est un adieu.
Je descends les escaliers rapidement, car je dois aller chercher ma petite chérie à l'école, et aller au café avec Cassiopée. J'emprunte le premier taxi, et me force à garder le silence, vis à vis des goûts musicaux particuliers du chauffeur. J'arrive une nouvelle fois quelque peu en retard, à l'école de ma fille, je vois tout de suite le regard déçu de ma petite chérie. Je lui donne un bisou, lui agrippe la main et fonce au lieu de rendez-vous de Cassiopée. Elle ne se vexe pas bien longtemps, et accepte de me raconter sa journée. Sa professeure, malgré mes mises en garde passés, a encore différencié les jouets pour les garçons et ceux pour les filles, et s'est retrouvé en conflit avec ma fille. Cela m'exaspère le comportement de cette femme, qui perpétue les stéréotypes de genre, au détriment des enfants. Je résoudrai ce problème la prochaine fois, que je la vois.
Dès que je trouve la table de Cassiopée, je m'y assois et constate avec étonnement la main tendue d'une certaine Celia, qui désire parler de son amant Mickaël. Le même homme qui apparaît dans l'enquête élaborée par mon journal, depuis quelques temps sur une puissante famille, d'ailleurs je suis la dernière à continuer à investiguer.
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