Nuit du 30 au 31 décembre.

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Pour la millième fois, Tintin, se retourne dans son lit. Il n'a qu'une envie, hurler sa colère et sa rage, son désespoir aussi. Ce n'est pas possible, Bobette se trompe. Elle ne peut pas disparaître ainsi ! Ils trouveront bien un moyen. Et si c'était dans cette guerre futuriste qu'elle venait à succomber ? Mais non, se dit-il, elle a été formée là-bas, si tel était le cas elle ne serait pas ici avec lui. Et puis ça ne changerait rien à cette injustice, on ne peut pas mourir quand on a vingt-deux ans et toute la vie devant soi !

Il repense à l'après-midi. Black Mamba détaillant l'embuscade à l'entrée de la ville, expliquant comment elle capturerait Svetlana, comment Bobette prendrait sa place et Tintin celle du chauffeur. Avant de partir, elle lui avait teint les cheveux et avait rasé cette houpe qu'elle trouvait ridicule. Cela seul suffisait à le rendre méconnaissable.

Bobette s'était montrée attentive à l'extrême, très professionnelle, répétant chaque phase de la manoeuvre, questionnant la femme en jaune sur les moindres détails, répétant sa leçon comme une élève modèle. Alors que lui avait bien du mal à concentrer son attention, bouleversé qu'il était par la terrible prémonition de la jeune fille.

***

Il flotte entre deux eaux quand un bruit le tire de sa demi-torpeur. Il jurerait avoir entendu un grincement. Un coup d'oeil à Milou le lui confirme. Son fidèle compagnon a redressé la tête, mais curieuseusement, il demeure parfaitement calme.

Un second grincement, ce sont les gonds de la porte de sa chambre, il en est sûr maintenant. Le clair de lune qui s'immisce par les deux petites fenêtres sans tentures révèle une silhouette sombre et informe. Quand elle s'avance, c'est au tour du plancher de grincer. Milou semble toujours aussi serein mais Tintin, lui, a déjà la main sur son browning.

L'ombre avance encore ...

— Chuuuuuut, fait-elle.

Elle laisse glisser au sol l'épaisse couverture, comme pour mieux offrir son corps nu à la caresse de l'astre nocturne. Ou au regard de Tintin. Il repose son pistolet quand Bobette, écartant les draps, vient s'assoir sur lui à califourchon. Elle approche son visage du sien, si près qu'il peut sentir son souffle sur sa joue. Elle pose ses mains sur son torse, sa bouche trouve la sienne.

Elle est douce, tiède. Humide.

Leurs lèvres s'étreignent, leurs langues se cherchent. Se trouvent. S'enlacent.

Dans le même temps, leurs mains s'unissent, leurs doigts s'entrecroisent. Se soudent.

C'est fort et doux à la fois, c'est comme si toujours ils s'étaient cherchés, traversant le temps pour enfin se trouver. Bobette ondule maintenant, son bassin entame une sarabande langoureuse, ses tendres chairs déjà humides dessinent sur le ventre du jeune homme la promesse du plaisir à venir.
La jeune fille abandonne la bouche de son amant, sa langue glisse vers son oreille, la titille, la caresse, la pénètre. Puis dans un souffle, elle murmure :

— Fais-moi l'amour ...

— Je ... vous savez Bobette je ...

Elle pose son doigt sur les lèvres du reporter et avec une douceur infinie, elle ajoute :

— Chuuut ... je sais ... mais pour moi c'est probablement la dernière fois.

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