La poésie
La magie de la musique, des couleurs, des entrechats et autres passes s’engouffraient par les orbites et l’ouïe pour m’arracher un sourire béat.
L’âme dégustait un breuvage subtile de technicité et de finesse.
La beauté était cet instant.
Le bonheur avait trouvé son fief, dans cette salle, en moi.
C’était - presque- un moment parfait pour trépasser.
Devant, le gus pris de bon sens, s’était éclipsé laissant la scène à l’antilope. Elle virevoltait avec maîtrise. Elle suait avec élégance. Atterrissait sur les planches en pointait le pif toujours vers d’invisibles sommets. Ces réceptions, loin d’être hasardeuses, produisaient un son d’un timbre rude sur les planches boisées. Dont l’intensité variait selon l’effort consenti au saut. Intelligible malgré les mélodies qui s’échappaient de la fosse. D’une si maigre chose résultait un bruit si râpeux ! C’est dire la force que cet athlète abritait. Un paradoxe poétique.
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