La synchronicité

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De la base de ce bâtiment en rose des vents, je vis des gens sortir, chacun allant à pieds, seuls ou à plusieurs, vers leur destinations ; ils se dispersaient dans le calme et discouraient tout en marchant, quand ils étaient en groupe. Je savais que pour eux, la journée de service commençait, comme la mienne, bien que je savais pas quoi faire de ma journée.

Comme ma mère m'avait recommandé d'aller trouver Eugénios, je cherchais des yeux celui qui serait le plus apte à me renseigner, lorsque mon regard accrocha un homme bien plus vieux que mon père, donc plus sage sans aucun doute, et dont le visage reflétait une bonté que je n'avais jamais vue chez un homme. Tout de blanc vêtu, son himation brillait comme la moire que ma mère tissait. Je m'approchais de lui, un peu craintif. Mais, étais je bête ?! Il n'allait tout de même pas me frapper ! Je vis bien son regard, un peu perplexe, mais bienveillant, quand il me vit à quelques pas de lui, alors que je serrais mon baluchon devant moi comme un bouclier, et l'abordais d'une voix tremblante.

"Kaïre[1], grand frère, je cherche le frère Eugénios. Pourrais tu me dire où le trouver ?"

Je vis alors ce que je n'aurais jamais cru possible chez un homme : Il me sourit. Et mon cœur chavira dans un trouble sans nom.

"Kaïre, petit frère," me répondit il d'une voix chaleureuse qui me fit frissonner de plaisir. "Ta quête s'achève maintenant : Je suis Eugénios !"

De me retrouver devant lui, je restais sans voix, ne sachant plus qui j'étais et ce que je faisais là. J'eus l'étrange sensation de me réveiller d'un long rêve et de me retrouver chez moi, encore habité par ce long cauchemar, avec bien des difficultés à reprendre pied dans la réalité.

"Te voilà bien perdu, petit frère, reprit il devant mon silence. Tu sais qui je suis. Me diras tu qui tu es ?

— Je suis Adelphos, répondis je dans un souffle.

— Es tu seul ici, en ville ? Où sont tes parents ?

— À la ferme, par là, dis je, en montrant une direction vague de la main.

— Ils savent que tu es ici ?

— C'est mon père qui m'envoie et ma mère m'a dit de te chercher."

Il eut un temps de silence et de réflexion de la part de cet adulte. Cette attente me faisait trembler de doutes et d'incertitudes. Bien que la tension qui m'habitait était discrète, elle n'échappa pas à son regard. Il brisa à nouveau le silence qui s'était installé entre nous :

— Elle a bien fait. Suis moi, allons à mon bureau.
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[1] Kaïre, en grec ancien, est la salutation au singulier. Littéralement : "soit lumineux".

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