Gulkus se réveilla soudainement quand il entendit frapper sur la tôle de son vaisseau malgré un blindage certes un peu vieillot mais digne des meilleures lignes de Proctor, la garde impériale du Roi.
Il lui fallut plusieurs longues secondes avant d’en identifier la source : ça frappait à l’extérieur ! Son sang ne fit qu’un tour à l’idée même d’entrer en contact avec un monde dont la galaxie entière s’était gardée de s’approcher, prévenue du caractère contaminé et hautement dangereux de la zone. Sans oublier la sanction qui tomberait si cela arrivait aux oreilles d'un quelconque responsable. Il fallait absolument trouver une solution. Son fidèle compagnon Krjü gisait au sol dans une liquide et malencontreuse situation. En se glissant dans une des combinaisons de travail, Gulkus permit de se protéger des agressions extérieures. Il commença par faire pivoter le volet protecteur d’entrée en atmosphère. Il pourrait avoir une vue sur ce qui se passait dehors.

 — Riiiiiiiiiiiiiiiii……………. Shhhhhhhhhh……. Riiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…..
 — ALChhhhHHH… Égaaanis gräm…..triiiiikkkk ! shhhööeillez déchirer klockkkre dentité ! Oubliez Skywalker Shhhhui vvv tacle. shhhööeillez déchirer klockkkre dentité !

Gulk tapota doucement sur le traducteur automatique possédant dans sa base de données l’intégralité des langages de l'Univers, même ceux des zones interdites. Une voix métallique et saccadée se fait entendre :

 — Armée des États-Unis d’Amérique...Shhhhh... Veuillez décliner votre identité...Officier... Shhhhhh... Promeneur du ciel qui vous... Shhhhh...parle. Veuillez décliner votre identité.

Premier contact.

Un court instant, Gulkus imagina l’évènement avec un peu plus de classe. Des rubans, de la musique, de la nourriture et à boire, entourés d’officiels terriens qui se seraient déplacés avec des cadeaux, des gadgets en demandant des autographes, les gosses les yeux brillants d’admiration. Un évènement qui en jette un peu plus que ce vieux message grésillant et cet arrivée poussièreuse.
La teneur du message sembla un peu confuse pour Gulkus qui n’avait pas fait beaucoup d’études en langage inter-galactique. En fait, très tôt, il s’était abstenu des cours de langues préférant des escapades spatio-temporelle avec Krjü et Grindä, sa future tout en ayant confiance dans l'avancée technologique des traducteurs. Il avait eut raison sur ce coup-là.
Son identité, ça, il avait compris. Reste un problème de taille : quelle apparence prendre pour que tout se passe bien ? La combinaison de travail qu’il avait enfilé pour se protéger était si peu représentative de leur race. ‘Des tronches de citron’ se rappela Gulkus. Pour le moment, il n’avait pas le temps et devait improviser avec ce qu’il avait : une combaison de travail.

 — Armée des États-Unis d’Amérique... Shhhhh... Veuillez décliner votre identité... Officier... Shhhhhh... Promeneur du ciel qui vous... Shhhhh... parle... Veuillez décliner votre identité.

Le traducteur tant bien que mal cracha le message une seconde fois. Gulk appuya de nouveau sur le déclencheur d’ouverture pour que l’ensemble du cockpit s’ouvre.

 — Riiiiiiiiiiiiiiiii……………. Shhhhhhhhhh……. Riiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…..

Gulkus régla la densité de flitrage UV sur les deux gros yeux ovales de sa combinaison.

 — Pas de geste brusque, pensa-t-il. Promeneur du ciel doit comprendre que c’est en paix que je viens.