CHAPITRE 4 (1/2)
Gérard mit moins de vingt minutes pour arriver à l'hôpital. Il avait décidé d'y aller à pied, histoire de profiter de la marche pour réfléchir à cette nouvelle affaire.
- La chambre de Serge Alis, s'il vous plaît, demanda Gérard au secrétariat.
- Désolé mais la police a interdit les visites, répondit l'infirmière, heureuse d'avoir bien retenue sa leçon.
- Je suis le chef de la police, Gérard Hernandez, dit-il en montrant ses papiers d'identité et sa plaque de policier.
- Pardon, rougit l'infirmière. La chambre de Mr Alis est au numéro 201. Vous allez au fond du couloir, puis vous prenez l’ascenseur pour le deuxième étage. Ce sera la première porte à votre droite.
- Merci, mademoiselle !
Gérard attendit patiemment que l'infirmière finisse ses soins avant de rentrer dans la chambre de Serge Alis.
- Monsieur Alis, désolé de vous déranger. Comment va votre épaule ?
- Plus de peur que de mal, répondit le blessé. Même si, malgré leur antalgique j'ai encore une grosse douleur qui m'empêche de bouger l'épaule.
- J'aimerais que nous parlions de ce qui est arrivé dans le parc. Vous autorisez que j'enregistre cet échange ?
- Sans problème.
Gérard installa une petite caméra au bout du lit et vérifia qu'elle enregistrait correctement avant de poser ses premières questions. Serge Alis lui raconta en détail ce qui s'était passé et, malgré l'enregistrement, Gérard prit des notes. Normalement, il aurait laissé faire un de ses agents, mais cette histoire l'intriguait beaucoup.
- Pourquoi a-t-il voulu me tuer ? demanda Serge.
- Claude Lacroix n'a pas cherché à vous tuer ! déclara Gérard.
- Pardon ? J'étais là et il a bien attenté à ma vie !
- Il n'avait ordre que de vous blesser.
- Pourquoi ? Je pourrais lui parler ou...
- Il est mort ! l'interrompit le chef de police. Il a été tué alors qu'on allait l'emmener au poste de police. Une enquête a été ouverte.
- Au milieu de tous ses gens et des policiers ?
- Oui, c'est un grave problème, croyez-moi, je le sais... Connaissiez-vous le détenu, Claude Lacroix ?
- Non. Que ce soit de visage ou de nom, ça ne me dit rien.
- Et avez-vous déjà entendu parler d'un certain Kanu Lillard ?
Le regard de Serge se crispa imperceptiblement quelques instants et ses yeux gris s'obscurcirent rapidement.
- Vous le connaissez ? répéta Gérard, qui nota sur son carnet, que la victime semblait savoir de qui il s'agissait.
- Il a fait parti d'une période de ma vie que je souhaite oublier, répondit tout de même Serge. Mais c'est vrai que j'ai connu cet homme.
- Qui est-il ? Pouvez-vous nous donner des renseignements sur lui ?
- Je ne l'ai rencontré qu'une ou deux fois au cours de ma jeunesse. Je n'ai jamais vu son visage et je crains de ne pas pouvoir vous en dire plus à son sujet.
- Je suis désolé d'insister, Monsieur Alis, mais il pourrait à nouveau s'en prendre à vous...
- Comment ça ? l'interrompit Serge.
- Visiblement Claude Lacroix était payé par Kanu Lillard pour vous blesser.
Le silence se fit dans la chambre. Serge grimaça de douleur en tentant de changer de position dans le lit. Il semblait avoir mal et ses yeux étaient gonflés.
- Je suis fatigué, chuchota Serge, en se massant le front de sa main valide. J'aimerais me reposer.
- J'ai besoin de réponse Monsieur Alis ! demanda calmement Gérard, espérant pouvoir continuer cette discussion un peu plus longtemps.
- Et elles attendront ! commença à s'énerver Serge. Je suis fatigué et je veux m'allonger. Etre seul dans ma chambre.
- Je vais vous laisser vous reposer. Je vais aller parler au médecin qui vous a vu à votre arrivée et, dans une paire d'heures, je viendrais vérifier si vous voulez continuer notre conversation. D'accord ?
- D'accord. Merci, commissaire.
Gérard éteignit la caméra, la rangea dans son sac puis sortit de la chambre avec ses affaires.
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Merci beaucoup de votre lecture.
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