CHAPITRE 5 (1/2)

4 minutes de lecture

    Gérard était dans ses pensées tout en rejoignant ses deux agents. Ron aurait-il vraiment effacé des cassettes ? Pourquoi ? Il devait mettre fin à ses doutes et questionner le policier.

- Drew Keating vient de me téléphoner et rien de neuf sur les bandes d'enregistrement ! A part un homme à capuche qui regarde Claude Lacroix tirer sur Serge. Ensuite il est parti et à aucun moment on ne voit son visage.

- S'il est sorti du parc, il devrait y avoir une image de lui le quittant non ? demanda Chance en finissant de manger sa chocolatine. Il n'y a qu'une sortie.

- On ne le voit pas partir ? C'est peut-être lui qui a tiré sur Claude Lacroix, remarqua Ron.

- Vous avez pris toutes les cassettes, Ron ou il y a encore de l'espoir pour voir à quoi cet homme ressemble ?

- J'ai donné l'ordre aux agents d'aller dans tous les magasins, bars, brasseries de la rue pour y récupérer les enregistrements. Miguel Suarez me les a ensuite donné au poste de police avec la liste d'où elles viennent. Je ne pense pas qu'il en manque. J'ai transmis la liste à l'opérateur de télésurveillance en même temps que les enregistrements. Normalement, je ne pense pas qu'un oubli ait été commis, mais je vais voir avec Miguel.

- Le problème est... continua Gérard, que les bandes de ses rues ne sont pas utilisables.

- Comment ça ? demanda Ron.

- Les enregistrements ont tous été effacés.

- Effacés ? s'étonna Chance. De quelle façon?

- Drew pense qu'il peut s'agir d'un aimant.

- Donc c'est intentionnel, remarqua Ron. Quelqu'un de la police a saboté les bandes !

- Ou, l'interrompit Chance, l'homme à la capuche a été plus rapide que nous et a endommagé les bandes avant qu'on les prenne.

- Ou Drew Keating !

- Ou toi, répliqua Chance.

- Ou moi, effectivement. Tous ceux qui ont eu les enregistrements en main en fait.

Gérard commençait à avoir un sérieux mal de tête. Son téléphone sonna de nouveau et il répondit sans attendre la seconde sonnerie.

- Hernandez ! se présenta-t-il.

- C'est Drew Keating. En regardant les bandes et les heures, j'ai demandé qu'on m'amène les enregistrements de la veille et...

- Et ?

- Ce ne sont pas les cassettes qui ont été effacées mais plutôt le matériel pour enregistrer qui a été saboté.

- Comment ça se fait que sur l'une soit intacte alors ?

- Le matériel vidéo a été changé à cet endroit la veille au soir.

- Le sabotage date donc d'avant.

- Exact. Je vous laisse, on m'apporte l'enregistrement du distributeur.

Gérard expliqua brièvement aux deux policiers son échange avec l'opérateur de télésurveillance. Il était rassuré sur le fait qu'il ne s'agissait visiblement pas d'un sabotage fait par un policier. Le plan fait par l'homme à la capuche, peut-être Kanu Lillard, avait été bien ficelé et bien préparé à l'avance. Il raconta les derniers dénouements à ses deux lieutenants avant de décider de retourner voir si Serge voulait parler davantage, maintenant qu'il s'était reposé.

    Faisant entrer les deux policiers à sa suite dans la chambre du blessé, Gérard trouva Serge assis, les yeux dans le vague. Il se tourna lentement vers les policiers avant de demander, inquiet :

- Vous croyez qu'il va tenter de me tuer de nouveau ?

- Je le crains, répondit franchement Gérard. Mais, en même temps, Claude Lacroix n'était là que pour vous blesser. Pourquoi ne pas envoyer Kanu Lillard vous tuer si c'est ce qu'ils voulaient ?

- Oui, je ne comprends pas non plus...

Serge laissa planer un silence, tout en réfléchissant à ce qu'il devait dire ou non. Durant l'absence du chef de police, il avait beaucoup réfléchi à ce qu'il pouvait raconter. Il avait alors décidé que l'honnêteté serait sûrement plus utile à sa survie que de cacher cette vieille histoire.

- J'ai été recruté par Kanu Lillard alors que j'avais à peine quinze ans, commença-t-il, son regard se fixant sur les draps de son lit. J'étais mal dans ma peau. Je cherchais sans cesse les ennuis. Je faisais n'importe quoi et mes décisions n'étaient jamais les bonnes. Kanu Lillard m'a donné quelques menus jobs dont je ne suis pas fier, mais rien qui attente à la vie d'une personne. J'ai compris que la prochaine étape serait plus... meurtrière quand il m'a dit que je devais apprendre à tirer. J'ai raccroché ce boulot de tueur avant même de commencer. Habitant en Californie auparavant, je suis venu m'installer à l'autre bout du monde et je pensais avoir laissé mon passé derrière moi.

- Vous êtes d'origine américaine ? demanda Chance

- Non. Je suis français mais mon père a été muté en Californie quand j'avais huit ou neuf ans. Serge fit une pause, cherchant ses mots, avant de continuer son récit.

- Je pensais toute cette histoire loin. Du moins, avant ce matin. J'avais donné un nom d'emprunt à Kanu Lillard, Jay Silas. Et j'étais certain qu'il ne me rechercherait pas. Ce qu'il n'a pas fait puisque je n'ai plus entendu parler de lui depuis.

- Pourquoi ne vous aurait-il pas recherché ?

- Je n'étais qu'un gosse sans importance.

- Il a fallu du temps mais maintenant il a retrouvé votre trace. Il va falloir penser à vous protéger. Pour cela, je mets mes deux meilleurs policiers sur l'enquête.

- Et pourquoi pas utiliser un opérateur de télésurveillance pour encore mieux le protéger et tenter de démasquer qui lui en veut ? demanda Ron.

- Vous avez une idée en tête Ron. Dites.

- Kanu Lillard a voulu blesser Serge, non le tuer. Il attend quelque chose de lui. Il va peut-être le surveiller, comme dans le parc. Deux policiers pour sa protection, c'est bien, mais une surveillance avec caméra serait peut-être plus souhaitable.

- Ce n'est pas bête, effectivement, consenti Gérard. Et Drew Keating est déjà sur l'affaire.

- Il faudrait trouver un lieu propice à sa sécurité, bien protéger, où on pourrait installer des caméras sans problème.

- Un lieu, déclara Chance, où une embuscade soit possible.

- Je vais aller étudier tout ça, déclara Serge. En attendant, je vous laisse devant la chambre de Serge Alis, jusqu'à la relève qui devrait arriver dans quelques minutes. Pour ma part, je vais aller voir Drew Keating pour avoir des détails. Bonne journée, Monsieur Alis.

- Bonne journée à vous aussi, répondit Serge.

*****

La suite, mercredi 13 septembre :)

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