CHAPITRE 7

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    Arrivés devant le haut portail en bois du ranch, les quatre hommes attendirent que chaque identité soit vérifiée avant de pouvoir avancer jusqu'au parking. Cela fait, le portail s'ouvrit et dévoila le ranch dans toute sa splendeur. Les policiers eurent le souffle coupé par le paysage, digne d'un vieux western au niveau de l'accueil et bien plus moderne au niveau des chalets et de la maison principale. Malgré le fait que le bureau de l'accueil cachait une bonne partie du paysage, on voyait tout de même au loin la piscine azur, l'herbe tondue soigneusement, les courts de tennis et le bâtiment principal. Cette maison, de toute beauté, était impressionnante par son mélange de styles. Ses deux étages s'élevaient par-delà les nuages tandis que la terrasse était recouverte d'adorables tables en bois de pin.

    Drew gara la voiture devant l'accueil et en sortit avec nonchalance. Il allait enfin savoir si la petite brune aux lunettes et à la timidité maladive était le portrait exact de ce qu'il s'était imaginé. L'ancienne hôtesse d'accueil, elle, était une vieille femme acariâtre et elle avait pris la retraite quelque temps auparavant. Drew quitta ses nouveaux copains et poussa la porte de l'accueil. Une fille blonde aux cheveux mi-longs attendait devant un comptoir rempli de prospectus divers. Elle se peignait les ongles en rouge vif tandis que ses courbes parfaites étaient soulignées par une jupe courte incroyablement sexy. Sensuelle jusqu'au bout des ongles, elle portait également un petit haut moulant et transparent qui laissait voir la fine bretelle de son soutien-gorge. Quand ses yeux bleus se posèrent sur Drew, la froideur de son regard se transforma aussitôt. Elle lui sourit de toutes ses dents tandis qu'elle venait vers lui en ondulant des hanches.

- Puis-je vous être utile ? demanda-t-elle

- Oui. Je suis attendu par Monsieur Bois. Je vous ai eu au téléphone il y a quelques jours. Drew Keating, se présenta-t-il en lui serrant chaleureusement la main.

- Mathilda Bounda.

- J'avais raison, vous avez les yeux bleus.

Mathilda rigola, tout en attrapant les clés du chalet qui était réservé pour Drew et son numéro de parking pour y garer la voiture. Elle lui donna aussi les feuilles à remplir pour avoir leurs papiers d'identité afin de sortir et rentrer du ranch sans problème. Elle y ajouta quelques prospectus avec des activités à faire dans les environs.

- Les vacanciers de juin sont déjà arrivés ? demanda Drew.

- Non, ils n'arrivent que demain. Vous aurez le ranch pour vous jusqu'à leur arrivée, vers les dix heures du matin.

- Génial. J'imagine que mon oncle m'attend ?

- Oui, il est dans le salon de la maison principale.

Lui faisant un bref salut de la main, Drew repartit vers la voiture, les bras chargés. Les vacances commençaient bien. Mathilda lui plaisait bien. Mais une voix intérieure lui disait que même s'il en avait eu le temps, il n'avait pas le droit. Il ne venait pas en vacances... Et sa copine n'apprécierait sûrement pas !

    Une fois devant le ranch, les quatre amis se hâtèrent vers l'entrée de ce somptueux palace. Une grande armoire était disposée après la porte d'entrée et servait à accrocher les manteaux et autres sacs. A leur gauche, un escalier blanc montait au premier étage, tandis que les canapés étaient d'une élégante couleur bleue. Le piano semblait vieux mais était totalement restauré. La cheminée, installée au milieu du grand salon, donnait un air beaucoup plus chaleureux à la pièce tandis que deux lampes jaunes encadraient l'entrée à la cuisine. Assis sur l'un des canapés bleu, John Keating était plongé dans la lecture du programme de détente du lendemain. Grand et bronzé, il ressemblait beaucoup à Drew par sa stature et son élégance innée. Ses cheveux bruns étaient parsemés de mèches blanches tandis que son vêtement de shérif le rajeunissait de dix ans. Ses bottes en cuir claquaient à chaque fois qu'il bougeait la jambe tandis que son chapeau de cow-boy cachait ses yeux empreints d'une grande douceur. Quand il les leva vers Drew, un sourire apparut tout de suite sur le visage ridé de John et il se leva d'un bond souple.

- Drew, quelle joie de te revoir, mon petit ! s'écria-t-il en le détaillant de la tête aux pieds, comme pour vérifier que tout était en place. Comment s'est passé le trajet ? Pas trop de monde sur la route malgré ce début de beau temps ?

- Non ça va. Nous sommes en juin donc, même si tes premiers vacanciers arrivent ce mois, il y a la majorité des gens qui travaillent encore ; où qu'ils ont des enfants à l'école.

John jeta un regard en arrière et fut étonné par les âges différents qu'il voyait devant lui. L'un semblait avoir une vingtaine d'années tandis que les deux autres devaient avoir passé la barre des trente ans. Voire la quarantaine pour l'un.

- Voici mon oncle, John Bois...

- Mais vous pouvez m'appeler John ou Shérif, comme la majorité des gens ici, l'interrompit-il.

- Je te présente Ron, Chance et Serge.

- Enchanté, dit John en serrant les mains qui se tendaient devant lui. Je croyais, mon petit, que tu m'emmènerais des petits merdeux, si tu excuses mon langage... Mais je vois que tu préfères des relations plus adultes à présent, ça fait plaisir.

- J'en suis ravi, répondit Drew en souriant à ses compagnons.

- Je voudrais pas être indiscrets, mais quels âges avez-vous ? demanda tout de même John.

- Serge a 43 ans, Ron a eu 32 ans il y a peu et j'ai 28 ans, répondit Chance.

- Maintenant, si l'interrogatoire est terminé, interrompit Drew, tu peux me dire si tu as ajouté les trois lits au chalet ?

- Je ne t'ai pas donné ton chalet habituel mais un plus spacieux, où il y avait le bon nombre de lits. Histoire que vous ne soyez pas trop les uns sur les autres.

- Parfait ! répondit Drew. Je vois que tu es toujours aussi prévoyant malgré ton vieil âge !

- Attention à ce que tu dis. J'ai peut-être cinquante-cinq ans, mais je ne suis pas encore sénile.

- C'est ce qu'un sénile croirait, murmura Drew, en faisant un clin d'oeil à son oncle.

Tout le petit monde se mit à rire. L'atmosphère était très détendue et on aurait jamais pu croire que les quatre "copains" étaient là pour le travail et non pas pour le plaisir.

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