CHAPITRE 8 (2/2)

2 minutes de lecture

    Alors que tout ce beau monde discutait et apprenait à se connaître, quelques personnes se trouvaient à l'extérieur du ranch, entre l’entrepôt et la bibliothèque. Malgré les arbres, ils avaient une vue suffisante sur l'intérieur de la propriété pour y prendre des photos. La propreté de leurs jeans montrait bien qu'ils ne s'étaient pas perdus durant une randonnée. Ils étaient là pour une bonne raison. Ils mitraillaient tout ce qu'ils pouvaient avec leurs appareils photo, espérant en retirer des données intéressantes. L'un des hommes portait une paire de jumelles et il avait un large sourire sur ses lèvres. De grande stature, il dépassait largement les quatre autres personnes qui l'accompagnaient.

- Je t'ai enfin retrouvé ! souffla-t-il.

Voyant les invités et le propriétaire rentrer dans le ranch pour, se mettre à table, l'homme rangea sa paire de jumelles dans son sac à dos. Moustachu, il parlait avec un accent prononcé. Contrairement aux autres hommes, il ne portait pas de jean, mais un pantalon marron à franges. Ses chaussures de cuir noir étaient ornées, elles aussi, de franges.

- Tiny, Edouard, Raymond, Lucien, on rentre ! s'écria-t-il, en forçant sans le vouloir sur son accent.

Les quatre jeunes hommes se remirent en route en chemin inverse pour retourner au fourgon bleu. Ils y déposèrent leurs appareils photo. Tiny, âgé de vingt-six ans, se droguait depuis plus de dix ans. Sa famille avait tenté de le désintoxiquer à plusieurs reprises mais à chaque fois il s'enfuyait du centre. Pour subvenir à ses besoins en drogue, il avait accepté le travail que lui avait proposé Kanu Lillard. Edouard, quant à lui, avait vingt-et-un ans et avait été plusieurs fois condamné pour tentative de meurtre. Recruté après son évasion, il avait les cheveux et les yeux d'un vert flamboyant. Raymond, de son côté, adorait le tir au pistolet. Au détour d'un chemin, il avait rencontré Kanu et n'avait aucunement hésité avant de faire partie de la bande. Agé de vingt-quatre ans, il était complètement rasé. Homosexuel, Lucien avait été rejeté toute sa vie par sa famille et ses amis. A tel point qu'il s'était demandé s'il ne serait pas mieux pour tout le monde qu'il se suicide. Après sa seconde tentative, Kanu, qui était un ami de ses parents, l'avait pris sous son aile. Il était blond, les cheveux plutôt longs et bouclés et ses yeux noisette semblaient éteints.

- Italien ou américain pour le repas de ce soir ? demanda l'homme qui semblait diriger toute l'opération.

- Italien ! s'écrièrent-ils tous en choeur.

Ils repartirent vers Mont-Ferrande, la musique à fond dans le fourgon et déjà un plan qui se forgeait dans l'esprit de l'homme.

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