Une lueur dans l'obscurité

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Quelques jours plus tard.

Après le départ quelque peu précipité et désespéré de Killian lors de sa visite chez ses parents, plusieurs jours s'étaient écoulés. N'ayant pas pu compter sur sa famille, il avait essayé par lui-même de réunir la somme que M. Old demandait en tentant de vendre quelques affaires lui appartenant. Qui aurait pu imaginer qu'il en arriverait à vendre ses biens pour racheter un homme qu'il connaissait à peine ? Malheureusement, malgré tous ses efforts, la somme réunie n'était pas suffisante.

— Ça prend trop de temps... merde !

Bien sûr, puisqu'il savait que chaque minute passée chez M. Old pouvait coûter cher. D'un mouvement de main énervé, tout ce qui se trouvait sur la table du salon finissait au sol dans un gros fracas. Virginie, en entendant ce vacarme, arrivait rapidement et tombait face à un homme au plus mal.

— M. Olson, est-ce que je peux faire quelque chose ?

— Vous avez deux millions en liquide ? Je ne crois pas ! s'énervait-il sur la jeune femme qui n'avait pourtant rien fait.

Un soupir passait la barrière des lèvres du jeune homme alors qu'il se rendait compte de ce qu'il venait de dire. La domestique en baissait les yeux.

— Excusez-moi, Virginie... Je ne voulais pas crier.

La jeune femme, qui semblait être compréhensive, s'approchait de Killian en posant sa main dans le haut de son dos.

— Vous allez trouver, vous le faites toujours.

— Pas cette fois... il n'y a rien que je puisse faire de plus.

Ou peut-être que...

Une pensée traversait son esprit. Une mauvaise idée se constituait dans sa tête : aller récupérer Darren de force. Très mauvaise idée et il le savait, pourtant il quittait rapidement la pièce pour rejoindre l'entrée.

— Attendez ! M. Olson, qu'est-ce que vous faites ? tentait de l'arrêter la jeune femme en le suivant jusqu'à la porte, là où Killian enfilait déjà son manteau.

— Je vais le chercher.

Il ne cachait pas ce qu'il avait en tête et de toute façon, Virginie s'en doutait au vu de son rapide départ du salon. Sa main se posait sur le bras du jeune homme pour le faire redescendre sur terre.

— Ne faites pas ça, c'est de la folie ! Vous allez trouver une autre solution.

— Quelle solution ? Il n'y en a aucune autre, vous le voyez bien ! secouait-il la tête en laissant son dos se poser contre la porte tout en glissant sa main contre son visage.

— Si vous allez le chercher, vous aurez des problèmes et plus personne ne pourra lui venir en aide...

Elle avait raison. Alors qu'est-ce qu'il fallait faire ? Prévenir la police ? Ça pourrait en effet être une solution, mais au vu de l'homme qu'était M. Old, est-ce qu'ils feraient vraiment quelque chose ? C'était un sacré personnage et souvent, les autorités n'avaient pas envie de s'engager dans des poursuites contre une personne aussi haut placée. Ces gens-là étaient souvent protégés même s'ils avaient des agissements affreux et surtout de très bons avocats. Dos au mur, dans tous les sens du terme, Killian était perdu, ne sachant plus du tout comment agir.

— Quelqu'un arrive, signalait la jeune femme en entendant une voiture se garer sur les graviers devant la maison.

Cette dernière fronçait les sourcils tandis que Killian jetait un coup d'œil au niveau des vitres près de la porte. La dernière visite qu'il avait reçue avait été on ne peut plus mauvaise alors il préférait regarder discrètement avant toute chose. Et ce qu'il découvrait était plus qu'inattendu. Rapidement, il ouvrait la porte d'entrée alors que deux personnes sortaient d'une voiture reconnaissable entre mille.

— Papa, maman ? Mais qu'est-ce que vous faites ici ? s'avançait le jeune homme vers sa mère dont le sourire éclairait son visage.

— Tu as oublié quelque chose en partant la dernière fois. Ton père a tenu à venir te le donner en main propre, se tournait-elle vers son mari en insistant sur lui avec son regard.

L'homme qui se trouvait toujours près de sa voiture finissait par s'avancer. Pourtant, il n'avait rien en main et il n'avait pas souvenir d'avoir oublié quelque chose chez eux.

— Salut, fils.

Hm... toujours aussi froid. Killian tentait un petit sourire pour briser la glace tandis que Mme Olson venait donner un coup de coude à son mari.

— Ta mère et moi avons réfléchi. Enfin, disons qu'elle a eu de bons arguments… C'est pour toi.

L'homme sortait alors une enveloppe de la grande poche de son manteau qu'il tendait à Killian. C'est...? Les yeux du jeune homme passaient de l'enveloppe à son père, plusieurs fois de suite. Est-ce que c'est vraiment...? Comme s'il avait pu lire en lui, l'homme hocha simplement la tête.

— C'est pour ton ami, disait-il simplement.

Killian en restait bouche bée. Il ne s'attendait pas à ce que son père change d'avis ! N'ayant pas de réaction sur l'instant, lorsqu'il put voir l'argent et que tout ceci était bien réel, il se jeta sur son père pour l'étreindre comme il ne l'avait jamais fait.

— Merci... merci papa !

— Du calme... du calme... souffla son père, mal à l'aise.

L'homme, n'étant pas habitué à autant d'affection d'un seul coup, se retrouvait un peu pudique, ne sachant pas vraiment comment réagir face à tant de contact physique. Sa main venait juste tapoter le dos de son fils de quelques petits coups avant qu'il ne se recule.

— Est-ce que nous pouvons savoir ce qu'il se passe maintenant ? demandait alors Mme Olson.

Resserrant l'argent dans sa main, Killian hochait la tête en invitant ses parents à rentrer chez lui.

Ce fut autour de la table que le jeune homme expliquait la situation. Bien sûr, il aurait voulu courir de ce pas chez M. Old pour sortir Darren de là mais... ses parents venaient de faire le déplacement afin de lui donner une sacrée somme d'argent, ça aurait été extrêmement déplacé de disparaître soudainement.

— Voilà… c'est à peu près tout. Mais j'ignore où il vit et où il pourrait garder Darren...

C'était un souci car, en effet, sans savoir où vivait M. Old, il était impossible pour Kilian venir. Fort heureusement, grâce à des parents étonnamment compréhensifs, surtout son père d'ailleurs, il était parvenu à réunir les informations nécessaires en un rien de temps. Après tout, les hommes riches n'avaient aucun secret entre eux. Tout finissait par se savoir, si l'on s'en donnait les moyens. Un sourire aux lèvres, Killian venait embrasser sa mère sur la joue et son père sur le crâne.

— Je ne vous serai jamais assez reconnaissant ! Il faut que j'y aille, mais je vous téléphone ! s'exclamait le jeune homme qui, en parlant à ses parents, quittait déjà la maison pour rejoindre sa voiture, argent en poche.

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