Il a un charisme qu'il est difficile, voire même hypocrite de nier. Oh, ce talent et ce charme. Il a ce don particulier, cette attraction presque inévitable, irrésistible. Il attire, il enchante, il envoûte je dirais même. Il est comme ces prestidigitateurs aux larges sourires et aux yeux d'obsidiennes qui ne reflètent que les mystères les plus profonds, impénétrables. Et le mystère est terriblement affriolant. Il est comme ces magiciens aux larges gestes, qui nous montrent l'évidence pour dissimuler leur tour de passe-passe. Il est agile, l'illusionniste. Illusionniste oui, parce que tout cela, ce charme et ce charisme, ce n'est que de l'illusion. Il plaît parce qu'il sait jouer, il sait faire passer les cartes entre ses doigts, pour les faire disparaître et réapparaître. Mais c'est là son plus traître défaut : il ne sait que jouer. Il ne sait qu'agiter sa cape de magicien et nous donner l'illusion qu'il est un être de mystère, quelqu'un d'affable et d'avenant. Mais il se cache derrière ses larges sourires et ces deux miroirs noirs que sont ses yeux. Il est agile, il est un illusionniste semi-professionnel. Mais rien n'est vrai, il ne fait que jouer. Il joue l'affabilité tandis qu'il est exécrable, il joue la gentillesse alors que derrière chacun de ses sourires se cache une lame rouillée par la haine et la cruauté... Il joue. Il joue. Ah, il joue l'illusionniste, et rarement il perd. Ses lames sont efficaces et l'on se retrouve vite avec de nombreuses coupures une fois que l'on s'est attachés à ses mystères et ses divers sortilèges charmants. Nul ne sait ce qui anime réellement, profondément l'illusionniste. Peut-être est-ce simplement une soif de jeu, une soif de manipulation. Qui sait, peut-être que ce prestidigitateur aux lames aiguisées se reconvertira comme marionnettiste, faisant de ses proies de petits Pinocchio.