Le Roug'être
Ah, cette fabuleuse couleur vermillon. Elle recouvre ses joues, ses pommettes, le bout de son nez et s'étend même parfois jusque sur son front, se glisse dans son cou. D'ordinaire, sa peau peut être diaphane, régulière, et puis soudainement, telle l'aquarelle sur un papier crémeux humidifié, ce rouge sanguin naît sur son visage et s'étire langoureusement sur ses traits. Un tout, comme un rien, peut faire resplendir cette couleur aussi vive qu'harmonieuse. Un rouge de gêne, un rouge de colère, un rouge de timidité, un rouge de honte, un rouge d'essoufflement, un rouge d'angoisse, un rouge de bonheur... La moindre émotion fleurit sous cette couleur, avec quelques subtiles variations, évidemment, sur ce visage aux traits multiples. Une sensibilité intérieure qui s'harmonise avec l'enveloppe extérieure, visible par tous, provoquée par tout ce et ceux qui l'entourent. Si cette couleur ravit souvent ceux qui constatent sa floraison sur les pommettes et le nez du Roug'être, ce n'est pas souvent un plaisir pour ce dernier. Il a souvent l'impression que son propre corps le trahit, donnant à tous la possibilité de jouer avec ses émotions, les exposant aux yeux de tous. Rires, attendrissement... S'il n'y a pas souvent de méchanceté dans les réactions d'autrui, le Roug'être se sent agressé, vulnérable. Ce nuancier de rouges qui décore son visage, ce sont ses émotions, positives ou non, intenses ou non. Il faut donc prendre garde à ne pas jouer avec, ne pas profiter de la sensibilité de cet être si vif.
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