Chapitre 27 - Sadralbe

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La petite chienne connaissait les seigneurs du royaume des montagnes et des neiges, ça… je devais l’avouer que je ne m’y attendais pas du tout. Et elle changeait de langues de plus en plus vite, discutant avec l’un des jumeaux. Itham ? Oui, c’était bien Itham. Entre lui, l’handicapé de service, sérieusement ? C’était un prince ça ? On aurait dû l’achever à la naissance !, et l’autre jumeau, elle était très entourée ! Et la salope de reine ! Elle la gardait près d’elle… Je grondais doucement en voyant Saorsa entraîné par Aolis jusqu’à Itham qui la prit dans ses bras. Tu pouvais la serrer contre toi ! Elle m’appartiendra. Et dans sa robe il fallait avouer que je risquais d’être étroit dans mon pantalon, j’attraperais bien une prostituée plus tard. J’observais les danses classiques, pour l’instant une tarentelle, une Ductia et une basse danse. Il fallait avouer que les nordiens dansaient tous extrêmement bien. La princesse Liliraele revient près de sa mère et les prêtresses de la lune ou je ne sais quoi, que des dieux païens et stupides, s’avancèrent créant un grand cercle, même les hommes du nord reculèrent.


« Que s’avancent et dansent les filles de la lune et du phénix ! »


Toutes les jeunes filles du nord s’avancèrent, je captais quelques murmures venant des nordistes, Midelia participait, mais contrairement aux autres elle n’avait pas une dague à elle, elle venait de prendre celle d’Itham. Ça semblait les étonner, mais je vis un sourire étirer les lèvres de la reine des barbares. Ils commencèrent à jouer et à chanter, je ne comprenais pas la langue qu’ils utilisaient, une vieille langue oublié de tous ? Mais la musique commençait tout doucement alors que je me glissai vers la reine et les princes. Les danseuses, en cercle chacune l’une en face, lentement, faisant exactement les mêmes mouvements au même moment, les poignards, longs comme un avant-bras, dansaient dans leurs mains sans qu’aucune ne se coupe. La musique sembla se suspendre alors qu’elles se recroquevillaient sur elles-mêmes se fermant, presque comme un œuf. Avant que brusquement les fluides se mettent à danser et que Midelia s’élève brusquement dans les airs, porté par ses fluides et dans son dos, deux grandes ailes s’ouvrirent il eut des murmures et tous les nordiens portèrent leur main à leur fourreau de lame : elle venait de prendre chacun des poignards présent pour s’en faire des ailes, là ou les autres avaient fait des ailes de feu, de foudre, de pierre… Les prêtresses au milieu des chants claquèrent des mains, désignant certaines danseuses qui bondirent en arrière et Midelia fut bientôt la seule à virevolter avec ses ailes de métal. La musique et il eut des applaudissements nombreux et des sifflements de la part des nordiens. La raclure d’humain rendit les dagues avec un sourire en discutant vivement avec les autres. Je fronçai les sourcils, je ne savais pas ce qu’il s’était passé ou ce que cette danse voulait dire, mais j’entendais le mot « Phénix » murmurer entre les nordiens. Phénix ?! Sérieusement ? Ils la pensaient être une phénix ? Ils aimaient bien trop les chiens ces nordiens. Itham avait attrapé à nouveau Midelia pour l’entourer de ses bras et poser son menton sur son crâne. Il croyait vraiment pouvoir l’avoir ? C’était la mienne, connard.


Visiblement ce n’était pas fini de danser, non, le grand cercle de danse n’avait pas finis d’être utilisé, nous allions pouvoir danser un peu ! Les barbares se mêlaient parfaitement aux gens civilisés que nous étions pour danser, même l’handicapé de service dansait avec sa poupée d’épouse et il semblait beaucoup s’amuser, Midelia dansait avec les deux princes indifféremment, il lui fallait tous ? Liliraele dansait avec ses frères, son père, Aalrika avait dansé avec ses fils, même l’handicapé, ainsi que le roi. Et qu’est-ce que les robes du nord étaient courtes ! Elles portaient toutes des bas, mais toutes arrivaient au-dessus du genou ! Inconvenable ! Et en plus, elles avaient toutes les bras libres et nus. À nouveau, la piste se vida des êtres civilisés et les trois frères dansèrent, si on pouvait appeler ça danser, l’handicapé, on pouvait vraiment appeler cette larve prince ?, virevoltait sur son fauteuil au rythme de la musique, faisant basculer son corps et son petit chariot, Midelia dansait aussi vivement avec lui, s’amusant follement, grimpant sur ses accoudoirs et les roues. Profite, profite… Quand ils seront partis… tu pourras hurler, personne ne t’entendra. La piste se vida à nouveau, mon regard n’avait pas quitté la louve parmi les hommes. J’irais voir Camélia ce soir… j’avais besoin de me défouler et de dos elle ressemblait assez à cette saloperie pour que je puisse m’amuser avec elle.


Les nordiens se firent brusquement attentif quand le son de leur musique reprit le dessus sur une piste vide. Les trois fils de Aalrika et Saorsa étaient au milieu de la piste. Visiblement ils allaient danser ensemble, alignés ils avaient les yeux fermés et le rythme de la musique, très précis était étrange. Mais ils se mirent à danser ensemble, dans une coordination parfaite, le serpent avait adapté les mouvements, et la place centrale tournait entre les quatre qui sautaient, virevoltaient en se tenant la main. Je n’étais pas sûr de saisir l’importance de cette danse, mais devant l’attention des nordiens qui avaient presque repoussé leurs hôtes en arrière pour observer la danse, surtout quand les quatre passèrent en bondissant, ou roulant, autour avant de revenir au centre avec un immense sourire. Ils s’inclinèrent sous les applaudissements nourris des deux côtés, visiblement cela avait été impressionnant, et Eoran quitta la piste, pas les deux autres.


Les jumeaux s’éloignèrent souplement de Midelia qui restait immobile au centre de la piste dans le silence le plus complet, qu’est-ce qu’elle allait faire ? La voix claire de l’une des musiciennes s’éleva, accompagnée par un tambourin, un lur, une flûte et une cithare, dans une mélodie relativement lente et qui ne me semblait pas porté sur la danse. C’était, cette fois, dans la langue de la cours du royaume des Montagnes et des Neiges, une histoire d’amour entre une femme, le soleil, et la lune. Qu’est-ce qu’il fallait pas inventer… Bon, chez eux ils devaient pas avoir trop le choix : ça devait être le soleil et la lune, ou bien troncher une chèvre. Chèvre ou femme, chez eux ça devait être synonyme. Si Midelia dansait lentement, s’élevant sur la pointe des pieds, sautant en faisant presque comme un grand écart dans les airs, avant de retomber souplement sur ses pieds. Elle basculait et tordait son corps en rythme. Si elle était plus souple que Camélia… j’allais pouvoir davantage m’amuser. Un sourire étira mes lèvres jusqu’à ce que les garçons rentrent dans la danse. Ils firent tous les deux une pirouette puis au moment où la musique devient plus enclin à une valse, Aolis, attrapa la main de la garce en puissance pour faire quelques pas de danse lorsqu’on parla du soleil qui baignait le corps de la jeune fille, la rendant heureuse. Itham attrapa la main et l’enleva à son frère, reprenant la danse avec elle, la lune écoutant les secrets de la jeune femme et venant la consoler. Elle se détacha d’eux pour reprendre sa danse, volant au-dessus du parquet pour retomber presque sans bruit et à nouveau elle dansa avec les deux, toujours ce même refrain… Trois fois, et à la quatrième elle resta avec Itham qui la fit tournoyer et avant la dernière note il la renversa dans ses bras et je les vis s’embrasser. La colère monta en moi. Si j’avais pu à ce moment ! Elle aurait hurlé tout ce qu’elle savait ! Ils se redressèrent ensemble et il eut des sifflements encourageant ou approbateurs. Comment on pouvait tolérer ça ! Itham prit son visage en coupe et l’embrassa à nouveau en douceur avant de l’entraîner vers les siens. Wilkin était blanc comme un linge. Comme cela n’était pas étonnant, elle se moquait de son père ! Il croisa mon regard et me fit signe : je pouvais quitter la soirée.


Je sortis vivement du palais, excédé de la situation. Bordel ! Je m’enfonçais dans le bourg, j’y mettais souvent les pieds, il était à quelques distances du palais, le roi y passait parfois… Enfin, pour l’instant le bordel ! Je poussai la porte et l’odeur de sueur me sauta au visage, le tenancier s’approcha aussitôt, rampant comme il le devait :


« Messire ? Vous êtes de retour ?

- Camélia est là ? »


Je n’avais pas de temps à perdre, le gérant s’inclina et partit rapidement la chercher. Je payais toujours bien, même si mon pourboire… finissait souvent à des endroits insolites. Elle s’approcha, je lui avais laissé la dernière fois quelques potions pour se remettre de mon étreinte, de toute manière je ne touchais pas à son visage, j’aimais qu’elle soit jolie. Je la vis pâlir ainsi qu’une lueur de peur s’allumer dans son regard, ça aussi j’adorais. Elle me salua avec respect et me guida jusqu’à notre chambre.


Après un petit moment, je posais le prix de l’heure sur la table, sans oublier de lui laisser trois pièces comme pourboire. Je ressortis tranquillement en écoutant les sanglots de la pauvre fille, bientôt cela serait toi Midelia qui allait être à la place de cette pauvre fille. L’avantage serait qu’elle est plus résistante !


« Tout c’est bien passé messire ? »


Je souris largement au tenancier en lui donnant une tape sur l’épaule.

« Je la veux prête à me servir tous les soirs. Que personne d’autre ne touche à Camélia. »


Il hocha la tête, je payais assez grassement pour qu’il obéisse, tout le monde me connaissait après tout. Je sortis à pas vif de l’endroit avant de remonter vers le palais, visiblement les nordiens repartaient vers leurs tentes, je ne sentais pas d’alcool en passant près d’eux, ils m’observèrent avec attention et il eut quelques mots, mais je n’entendis pas plus que cela, surtout que je ne compris pas. Ils utilisaient une autre langue. Est-ce qu’il y avait des loups parmi eux ? Je remontai vivement au palais, où était Midelia ?!


Je montai quatre à quatre les marches jusqu’à l’aile où était la saloperie ! Je la trouvai à discuter à voix basse avec Itham qui avait son front posait contre le sien. Je toussotai pour les interrompre, ils ne m’écoutèrent pas, je ne voyais pas leurs expressions, mais je m’avançai vers eux, Itham ouvrit la porte de sa chambre et ils s’y glissèrent, la laissant entrouverte, je les suivis aussitôt, ils n’allaient pas coucher ici ! Clairement pas ! Mais non, elle ne semblait pas vouloir cela, elle se coucha simplement et il s’assit près de sa tête. Il chanta tout doucement pendant un moment, j’observai dans l’ombre de la porte, il baisa doucement son front avant de sortir, son regard croisa le mien et il ferma doucement la porte sans me lâcher des yeux.


« Elle dort. »


Sans blague, petit prince, je tordis ma nuque pour soutenir son regard clair, il était grand, trop grand. Le prince eut un sourire et posa une main sur mon épaule, serrant presque avec une certaine délicatesse, mais la force que je sentais dans le bout de ses doigts était bien présente.


« Vous allez pouvoir la laisser tranquille, Sadralbe. »


Il n’avait aucun accent, c’était… presque effrayant, pourtant il n’était pas beaucoup sortit de son pays de bouseux. Il devait être comme Midelia et maîtriser rapidement les langues. Je me dégageai et le prince me désigna le bout du couloir d’un mouvement de menton. Après un instant d’hésitation, je fis demi-tour pour partir, il me suivit après quelques instants.

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