Ahhhh ! Je me réveille en sursaut ! C'est simplement mon réveil ! Ouf. J'étais dans un si beau rêve. Mais il faut retourner à la réalité.
J'éteins mon réveil et je saute de mon lit sans trop d'entrain...
On ouvre les fenêtres, on couvre son lit correctement puis on aère la chambre...si on peut appeler ça une chambre. Ça reste à voir. J'entends déjà Maman crier sur Evie ! Elle est toujours de mauvaise humeur...et pas que le matin je vous le dit ! Evie n'a pas dû vouloir se lever à la seconde !
Je descend les escaliers pour aller la voir :
- Maman, je m'en occupe, c'est bon t'inquiètes pas, lui dis-je simplement pour qu'elles nous lâche les baskets.
- Mmm, soyez prêtes dans 17 minutes tapantes.
Après ça, comme tous les matins, j'accompagne Evie pour lui préparer son petit-déjeuner. J'ouvre la porte de la cuisine où il empeste l'alcool.
- Va t'installer sur le canapé, ma chérie. Je vais t'apporter ton p'tit-dej, dis-je.
Je vois bien que ma sœur ne comprend pas très bien pourquoi mais elle fait ce que je lui demande sans rechigner. J'ai beau m'empêcher de respirer temporairement pour éviter de tomber dans les pommes, je ne peux pas rester plus longtemps en apnée ! À tous les coups, c'est encore maman et ses '' amies '' qui ont arrosé la soirée. En essayant de ne pas me concentrer sur l'odeur mais plutôt sur mon objectif : le placard ! Je prends un bol, une assiette et une petite cuillère. Ensuite je vais dans le frigo et je prends son lait, le jus d'orange.
Maman descend au moment où je prépare le chocolat chaud d'Evie. Elle passe devant moi sans même adresser un sourire (ce serait trop lui demander) ni une parole. Elle est bien trop concentrée sur sa partie de Poker en ligne...encore de l'argent qui va voler !
Quand je dépose devant Evie son plateau, je vois son regard qui fixe un point dans le vague avec des yeux pleins de larmes. Elle a compris ce qu'il se passait. Du haut de ses 8 ans, elle n'est pas si naïve que ça... J'essaie de la réconforter comme je peux :
- Ma puce, tu sais, il te reste dix jours seulement à vivre cette situation et je te promets qu'après tout sera parfait.
Si seulement c'était vrai...Non pas que je mente mais plutôt que j'arrondie les angles.
Elle me regarde tristement mais je sens quand même que j'ai réussi à l'apaiser un peu (heureusement!).
Après avoir donné à Evie tout ce dont elle avait besoin pour déjeuner, je prend une compote, pomme-vanille évidemment, et je monte me préparer dans ma chambre. Aujourd'hui, j'opte pour une petite jupe noire plisée et un sweat (pour cacher le côté trop "scolaire" de la jupe). Je mets ma veste favorite, en velours cotelé, la blanche et mes baskets blanches, basiques.
Je regarde ma montre.
-Dépêche toi, Evie, on part dans 5 minutes précisément,lui dis-je en chuchotant pour que Maman ne nous entende pas. Il ne faut pas être en retard...tu connais Maman... Allez! fini ton jus d'orange et on va choisir tes vêtements.
-Oui, j'arrive, désolée, me répond-elle.
Quelques fois j'ai réellement de la peine pour elle. Evie est si jeune et à cause de Maman, son enfance est en train de lui filer entre les doigts. Et pour l'instant je ne peux rien faire pour nous sortir de cette situation.
Encore juste 9 jours...