XVII. Folie onirique
Désormais abattu, je crois bien que je dors.
Je sens une présence en moi tout à l’étroit,
Présence affranchie de mes pesantes lois,
Délestée, dans sa geôle accroupie, de liens d’or.
Elle s’est envolée, pour tourmenter mon âme
Par dessus la tristesse irisée de la ville.
Je me réfugie dans mes rêves, sombre asile,
Mais rôde toujours cette engeance malveillante.
Et, inhérente à mon esprit, elle survole
L’hiver gris glacé par l’humanité sans espoir,
La civilisation imbibée de déboires,
Lanterne enténébrée, virevoltante et folle.
Les aveuglants néons noirs du capitalisme
Ne rendent ce fantôme que plus euphorique,
Jurant avec la boue des caniveaux stoïques.
J'admire et abhorre à cause, grâce à ce prisme,
Ce prisme que sont mes paupières demi-closes ;
Mes yeux, doux et rêveurs, comme une anesthésie,
Cherchent un fil d'Ariane entre les amnésies
Du réveil, dont déjà ils voient les lueurs roses.
Méticuleusement, mes feux-follets psychiques
Ont cartographié mon imagination,
Leur terre, renégats cherchant l’absolution.
Je fuis, abandonnant cette souffrance oblique.
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