XXXI. Le Masque
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Le Masque
Le masque blanc voile et couvre le bleu visage,
Mur de marbre là sur la mer vivide chair.
C’est un masque vidé d’éclairs, vide d’orages,
Homoncule de grès, tapissant la poussière.
Si ce masque pouvait, pouvait tomber tout clair
Droit dans l’aqua alta, vite loin du rivage,
Le triste démasqué pourrait voir l’œil impair
Que les hommes renient sous leur morne affichage.
Mais l’arracher ferait s'enfuir cet épiderme
Blafard, blessé où l’on peut voir la mort qui germe.
Musique et sang mélés dansent dans les canaux.
Peinte d’arc-en-ciels qu’on décolorera,
La Serenissima n’a plus du tout de peau,
Arlequin oublié, elle attend son trépas.
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