"Ceci n’est pas un avertissement. Cette lettre n’a, en vérité, pas d’adresse. Je n’ai pas pour but ici de communiquer ni d’instruire, d’autant qu’il n’y aura bientôt plus d’humains sur cette terre pour me lire. Je constate simplement que les événements qui m’ont amené ici, sur cette colline, qui m’ont amené à cette lettre et aux pensées que j'y ais écrite, ces évènements ont trop souvent été dénués d’explications. Et que tout ceux qui y ont participés, moi y compris, ont été absolument incapable de poser la cause de leur choix. C’est peut-être là ce qui nous a manqué. Je voudrais au moins donner cela à cette lettre, lui donner une raison, et ainsi prouver par elle qu’il existait encore en l’Humain ce qui aurait pu le sauver.

Je suis plus consciente que tout autre personne que notre perte totale n’est qu’à un pas, et que peut-être nous l’avons déjà dépassé il y a quelques jours, et qu’il est donc futile de vouloir révéler ce qui nous reste quand ce qui nous reste à peut-être déjà disparu. Je ne sais plus mettre des mots aux sensations, mais j’essaie. Je veux faire l’anatomie de notre perte car à défaut d’être lu, il faut au moins s’articuler."